Trop beau pour être vrai
La rivière qui scindait la grande plaine en deux laissa scintiller son reflet limpide, annonçant une journée paisible. Au bord de cette rivière, marchait tranquillement une femme vêtue de blanc et aux longs cheveux bruns. Certes, elle était encore jeune et belle à regarder mais son père était obsédé à l’idée de la marier à un beau parti. Cette femme appartenait à la race des Hommes, mais dès son plus jeune âge, elle s’était montrée curieuse du monde qui l’entourait, bien trop vaste à ses yeux. Elle s’était rapidement intéressée aux autres créatures de son monde. Et la race Elfique n’avait pas échappé à sa soif de découverte et de connaissances. Pour elle, c’était sans conteste les créatures les plus belles qu’il lui ait été donné de voir…surtout dans les livres. Ces êtres la fascinaient et l’intriguaient, peut-être du fait d’une certaine inaccessibilité et d’une magie mystérieuse qui émanait d’eux. Par ailleurs dans ce monde-là, n’importe qui rêvait de croiser des Elfes. Rêver était fort plaisant, songeait-elle, seulement elle ne s’imaginait pas que son désir ne tarderait pas à se réaliser…
Un jour qui présageait l’arrivée d’un été particulièrement chaud, elle crut entendre le hennissement d’un cheval alors qu’elle marchait tranquillement vers la rivière. Et cela se confirma lorsqu’elle aperçut un magnifique destrier blanc se désaltérer tranquillement au bord de l’eau. Ce cheval n’était pas seul puisque quelqu’un se trouvait juste à côté de lui. Un Elfe. Celui-ci redressait tranquillement son arc et ses flèches pour les rajouter à sa monture. Sa chevelure était d’ébène et ses yeux, d’un gris pâle, pouvaient détecter du mouvement à plusieurs kilomètres à la ronde. Il se retourna alors tout doucement en direction de la femme, qui de son côté, s’était immobilisée, sans doute pour mieux le regarder. Celle-ci se demanda alors si l’Elfe en question ne l’avait pas vu arriver et s’il n’avait pas entendu ses pas. Il esquissa un léger sourire et continua sa tâche. Elle, par contre, était ailleurs, pour ne pas dire, littéralement subjuguée par la beauté quasi-surnaturelle de cet être pourtant semblable aux humains. Seules les oreilles pointues indiquaient qu’il n’avait rien d’un homme. En le regardant ainsi, elle finit par réaliser qu’elle était restée là un moment sans rien faire et se décida à revenir à la réalité. Elle avança alors vers lui jusqu’à ce que trois mètres seulement ne les séparent l’un de l’autre. Il se présenta en premier et lui dit qu’il était en voyage pour une durée indéterminée et elle finit par le lui rendre. Ils conversèrent encore pendant quelques minutes jusqu’à ce que l’Elfe ne finisse par partir. A en juger par la fine côte de maille qu’il portait, ce n’était pas qu'un simple voyageur qui s’aventurait par ici. Lorsque le destrier partit au trot, La femme continua de l’observer et le voyageur elfique tourna alors la tête vers elle. La femme se perdit alors dans sa contemplation. Soudain, elle entendit un son étrange et lointain, un son qu’elle n’avait jamais entendu jusqu’alors. DRRRIIIINNNNG , DRRIIINNNGGG….
Isabelle se réveilla en sursaut et en nage. Son réveil affichait sept heures du matin. Elle l’éteignit en vitesse et reposa sa tête sur son oreiller. Une nouvelle semaine commençait et du travail l’attendait à la bibliothèque universitaire. Isabelle finit par se redresser et jeta un coup d’œil en direction de sa table de nuit sur laquelle était posé un exemplaire du Seigneur des Anneaux terminé la veille au cours d’un après-midi pluvieux. La jeune femme repensa à ce rêve qui venait de s’interrompre et posa une main sur son cœur. Un sourire illumina son visage pâle.
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