37. La tête dans les étoiles - Liang
Sur la plage Coco Câline
Ton corps scie les vagues
Sous ce cœur que j’imagine
Un baiser nuit noire
Dans tes yeux Coco divine
Vient la pluie, hélas
Je te veux sous l’eau marine
Au désir des algues
Julien Doré - Coco Câline
Mercredi 4 aout 2021
— Tourne là, à droite, me dit Mei. On est bientôt arrivés !
Assise à l’avant du camping-car avec moi, elle prend son rôle de copilote très au sérieux. Xin et Nainai sont à l’arrière.
Les mains moites sur le volant, je fixe la route, mais je suis fébrile. J’ai tellement hâte de le retrouver ! Quinze jours sans lui, autant dire : une éternité. Les tonnes de messages échangés ne me suffisent plus, pas plus que ses vêtements que j’ai gardés. J’ai besoin de le voir en vrai, de sentir son corps, sa peau, ses bras autour de moi, ses gémissements au creux de mon oreille.
— Liang reste concentré sur la route ! On est bientôt arrivés.
— Oui oui. Et toi, sors de ma tête !
— Je n’ai pas besoin d’être dans ta tête. Je n’ai qu’à te regarder, tu ressembles à un petit poney avec de grands yeux brillants et un sourire niais.
— Je suis heureux, dis-je en riant, tout simplement.
Elle m’adresse un petit sourire en coin et acquiesce. Elle comprend. Elle en parle peu, mais Valentin lui manque aussi. De plus, elle se fait du souci pour lui.
— C’est là ! indique-t-elle.
Je reconnais la maison des photos : un toit de chaume, des murs de pierres, des portes et fenêtres bleues. Sans oublier la mer en arrière-plan, un vrai décor de carte postale.
Nous sommes un peu en avance, mais le portail est ouvert. Je m’engage prudemment avec le camping-car.
— Ayé ? On est enfin arrivés ? s’agite Xin à l’arrière.
— Oui, lui répond Mei.
— Xin, l’avertit Nainai, tu gardes ta ceinture tant que le véhicule n’est pas arrêté.
— Mais oui je sais ça quand même ! Mais je vois rien ! Y’a Tristan ? Il est où ? Et Axel ? On va trop rigoler ! J’ai plein de nouvelles blagues à lui raconter !
Je me gare, coupe le moteur. Mei me passe ma canne, descend du véhicule et se précipite de l’autre côté pour m’aider. Je pourrais y arriver seul, mais j’accepte son bras avec joie, les marches sont très hautes. Je la remercie.
Xin pousse des cris de joie. En relevant la tête, je le vois. Il avance vers moi, avec un large sourire, suivi par ses grands-parents ainsi que Tristan. Mon cœur explose de bonheur. Il porte un chapeau de paille et un T-shirt licorne. Sa peau est bronzée. Je râle intérieurement, car ses lunettes de soleil me cachent ses yeux.
Comment est-ce que je dois le saluer ? J’ai envie de ses lèvres, mais si je l’embrasse là maintenant, je risque de m’emporter et il y a du monde. Je n’ai pas le temps de décider qu’il me serre dans ses bras. Sa joue posée contre la mienne.
— Coucou mon cœur, murmure-t-il à mon oreille.
Ce nouveau surnom me procure de délicieux frissons. Je fonds totalement.
— Tu m’as manqué, dit-il.
— Oh toi aussi, tellement !
Nous poursuivons cette longue et chaste étreinte. Enfin, c’était chaste jusqu’à ce que j’y pense et que l’irrésistible envie de frotter mon bassin contre le sien me prenne. Malgré les vêtements, au contact de son sexe, le mien réagit aussitôt. Axel a raison quand il dit qu’ils s’entendent bien, mais j’aurais préféré qu’ils attendent qu’on soit seuls pour se dire bonjour.
— Oh merde, soufflè-je.
— Hercule est, lui aussi, très heureux de te revoir !
Nous éclatons de rire. Xin nous saute dessus.
— Pourquoi vous riez ? C’est quoi la blague ? Axel, tu connais la blague de la chaise ?
— Non, je crois pas…
— Alors… prépare-toi, parce qu’elle est vraiment… pliante !
Ils se mettent tous deux à pouffer de rire, puis Xin se tourne vers moi.
— Pliante… la chaise, explique-t-elle. T’as compris ?
— Oui Xin, tu me l’as déjà raconté.
— Axel, Axel, reprend-elle. Tu connais…
— Xin, la coupè-je. On va déjà aller dire bonjour, et après tu pourras raconter les blagues.
— Bon… d’accord.
— Tu sais, lui dit Axel, mes grands-parents aiment beaucoup les blagues aussi.
Elle se remet à rire, le regard malicieux.
— Alors tu leur dis rien pour la chaise, hein !
— Promis.
Nous rejoignons le reste du groupe, Tristan est en train de faire les présentations. Nous recevons un accueil très chaleureux des grands-parents d’Axel. Nainai les complimente sur leur jardin et leurs magnifiques hortensias.
Axel me fait visiter la maison, puis me montre la terrasse avec vue sur la mer. C’est très beau, mais tout ce dont j’ai envie maintenant, c’est me coller à lui.
— Ta sœur va bien ? me demande-t-il. Je l’ai jamais vu immobile si longtemps.
Xin est assise sur un muret, elle balance ses jambes dans le vide, le regard fixé sur le sol.
— Effectivement.
À regret, je quitte Axel pour rejoindre Xin.
— Tu regardes l’herbe pousser ? la questionnè-je.
Elle me regarde, sourcils froncés.
— Non, mais… n’importe quoi !
Au moins, c’est toujours elle. Je m’assois à ses côtés.
— Tu boudes ?
— Mais non ! Pourquoi vous croyez toujours que je boude ? Je boude pas ! Je… je suis juste un peu triste.
Je passe ma main dans son dos.
— Tu veux me raconter ?
— Moi aussi, je veux des copains ! Mei et toi, vous avez tout pris !
Je me retiens de rire.
— On vient d’arriver, alors oui, je suis content de retrouver Axel. Mais on a toute la journée devant nous. On jouera tous ensemble, tu pourras aussi profiter de Tristan et d’Axel.
— Hum…
Le visage baissé, sa petite main serre la mienne.
— En vrai, murmure-t-elle, je veux Lucas. C’est le meilleur des amis et il me manque beaucoup beaucoup trop.
Mon cœur se serre.
— Je comprends, lui dis-je, moi aussi Axel me manquait beaucoup.
— Mais Lucas c’est pas mon amoureux ! s’insurge-t-elle.
De nouveau, je me retiens de rire, pour ne pas la contrarier davantage.
— Je sais, ce n’est pas ce que je voulais dire. Et tu sais, Axel est aussi mon ami.
— Ton ami et ton amoureux en même temps ? C’est possible ça ?
— Oui, pourquoi pas ?
Ça la laisse songeuse.
— On fait ce qu’on veut, expliquè-je.
— Ah non, proteste-t-elle. Ça c’est pas vrai. Je peux pas faire tout ce que je veux ! Vous me dites toujours : Xin fais pas ci, Xin fais comme ça…
Cette fois, j’éclate de rire, sa moue rebelle est vraiment trop marrante.
— Oui, d’accord, tu ne peux pas faire tout ce que tu veux, et heureusement !
Elle me jette un regard noir et croise les bras sur sa poitrine.
— Ben là, tu vois… là, je boude !
Je lui souris tendrement, puis l’entoure de mes bras.
— Je t’aime petite crapule.
— Moi aussi, je t’aime bien, en général, marmonne-t-elle. Mais là, tu m’as énervée !
— Est-ce que tu veux qu’on appelle Lucas en visio ?
— Oui !
Elle bondit au sol et se met à courir en criant sa joie. Elle s’arrête soudain, prise de doutes et se tourne vers moi.
— Mais… il est dans la cosse !
— Il est en Écosse, oui, mais je suis sûr qu’on peut joindre Ciara sur son téléphone.
Mon explication n’a pas l’air de la satisfaire. Elle se tapote la bouche avec son index.
— Oui, mais moi, je parle pas le cossais… je vais rien comprendre !
Une fois l’appel terminé, je pars à la recherche d’Axel. Je le retrouve devant le barbecue en pleine préparation.
— Ta sœur va bien ? demande-t-il.
— Oui, mieux. Lucas lui manquait, alors on l’a appelé. Elle a pu le voir et lui parler, elle a retrouvé son sourire.
— Tant mieux.
Je me colle à son dos et passe ma main sur sa nuque.
— Tes cheveux ont poussé, non ?
Il se retourne, retire son chapeau et ses boucles tombent sur ses épaules. Je passe mes doigts dedans en soupirant de plaisir.
— Ça a l’air de te plaire, s’amuse-t-il.
— J’adore ! Et merci de nous avoir invités ici.
— C’était très intéressé !
Il me dévore du regard, puis nous tombons de nouveau dans les bras l’un de l’autre.
— Poussez-vous de là, râle Mei. Et donne-moi ça, tête d’œuf !
Elle récupère la pince à barbecue qu’il tient en main et prend sa place.
— Je crois qu’elle commence à m’apprécier, commente Axel.
— N’importe quoi ! Allez vous embrasser ailleurs !
— À tes ordres ! C’est si gentiment demandé !
Je prends la main d’Axel et l’entraine à l’écart. Étant moi aussi bien obéissant, je profite de ses lèvres et de nos retrouvailles.
Nous mangeons sur la table de jardin sous les parasols. Mei et Tristan papotent, heureux de se retrouver. Les grands-parents semblent s’entendre à merveille, surtout depuis qu’Axel les a branchés sur le sujet du bridge. Je n’étais pas inquiet, Nainai s’entend bien avec tout le monde. Elle attire rapidement la sympathie, ou parfois la curiosité.
Xin grignote tranquillement une brochette. Ne connaissant pas les grands-parents d’Axel, elle est encore en mode observation, mais ça ne dure jamais très longtemps.
— On pourra aller à la plage ? demande-t-elle timidement.
— Bien sûr, lui répond Axel. C’est là qu’on va manger des glaces !
— Trop bien !
— Et ce soir, si ça vous dit, propose Tristan, on va au cirque.
— Oui ! hurle Xin.
Elle se met à courir autour de la table en agitant les bras.
— Je crois que c’est un oui, dit le grand-père d’Axel, amusé.
— C’est une super idée ! dis-je à Axel. Merci !
— Euh… en fait, j’avais prévu autre chose pour nous deux, mais si tu as envie d’aller au cirque c’est possible.
— Ah non ! Je préfère ce que tu as prévu.
Il rit.
— J’espère que tu ne vas pas être déçu. Je réalise que je suis un peu con. Je ne serais jamais à la hauteur d’un cirque.
— Pas grave, au pire, tu feras le clown !
— Ou l’acrobate, dit-il en ricanant et en faisant bouger ses sourcils.
Xin a terminé son tour de piste et se jette sur Tristan.
— Y’aura un magicien au cirque ? J’aime trop les magiciens. Tu sais qu’ils font de la vraie magie ?
— Bien sûr ! lui répond Tristan avec beaucoup de tendresse.
— Moi aussi, je suis une magicienne ! Mais ma grand-mère, elle veut pas que je fasse de la magie…
— Hum… Xin, intervient Nainai. Est-ce que tu parles de la fois où tu avais mis Lucas dans un carton et que tu voulais le transpercer avec des couteaux ?
— Euh… oui, mais je sais comment faire ! Et il était d’accord !
Tout le monde s’esclaffe, sauf Xin. Je note de revoir le concept de consentement avec ces deux-là, à la rentrée.
— Mais euh, je suis pas une truffe ! J’allais pas lui faire de mal ! On a vu ça dans une vidéo ! Et je connais la formule magique !
— Abracadabra ? propose Axel
— Non.
— Hocus, pocus ? demande Tristan.
— Mais non ! s’agace-t-elle. Vous y connaissez rien !
— Amstramgram ?
Elle secoue vivement la tête.
— Annara Sumanara ! annonce Mei.
— Oui ! s’écrit Xin. Mei c’est la plus forte ! Plus forte que vous tous !
Elle se précipite dans ses bras pour lui faire un câlin, qui dure trois secondes chrono. Elle repart en trottinant jusqu’à Axel et lui réclame des blagues.
— Qu’est-ce que tu obtiens quand tu transformes un éléphant en chat ? lui demande-t-il.
— Euh… attends… faut que je réchéflisse… un gros chat gris avec une trompe ?
— Non.
— Hum… un chaléphant ?
— Ben non, un chat !
Sa bouche fait un O, puis elle éclate de rire.
Les doigts d’Axel s’entremêlent aux miens. J’adore ce doux moment plein de sourires.
Une fois la table débarrassée, tout le monde se prépare pour aller à la plage. Je me dirige vers le camping-car pour me changer, mais Axel me rattrape.
— Prends tes affaires, je veux te montrer un truc…
— Tu parles d’Hercule ? demandè-je en riant.
— Pas tout à fait, mais si tu insistes, tu sais qu’il est totalement à ton service.
Il me prend la main et m’entraine derrière la maison. Sous les pins, j’aperçois une tente canadienne installée. Un chemin bordé de coquillages y mène à l’entrée.
— Je suis pas encore au point pour la cabane dans les arbres avec ascenseur. Du coup, j’ai prévu autre chose… C’est assez simple…
— Attends, tu as fait ça pour moi ?
— Oui ! Enfin, pour nous… Si tu es d’accord pour qu’on y dorme ensemble.
— Mais oui ! dis-je en éclatant de rire. Merci, c’est génial !
Je suis terriblement ému.
— Tu veux voir l’intérieur ? me demande-t-il.
Le sol est recouvert de couvertures et de coussins multicolores.
— J’ai trouvé cette vieille tente en aidant mes grands-parents à faire du tri dans le garage. J’ai fait avec les moyens du bord…
— C’est parfait ! Et c’est exactement le principe d’une cabane.
Axel m’aide à me glisser à l’intérieur. Il s’allonge et je me blottis dans ses bras, tout souriant. Au-dessus de nous, il a accroché des colliers de fleurs et des guirlandes lumineuses.
— J’adore !
— Ce sont de vieux trucs, mais j’ai tout lavé. Pour que ça sente bon, mais je pensais aussi à ton pouvoir. J’avais peur que tu sentes la présence d’autres gens… et après je me suis demandé si c’était une bonne idée. Est-ce qu’une lessive peut effacer des souvenirs ?
— Non, pas vraiment ! dis-je amusé, mais au moins, ça sent bon. Et c’est adorable d’y avoir pensé.
— Du coup, j’y dors depuis trois jours, pour que tu ne sentes que moi.
J’éclate de rire.
— T’es vraiment…
Je cherche le bon mot.
— Incroyable ? propose-t-il.
— Oui ! confirmè-je. J’adore !
Je lui saute dessus et le couvre de baisers.
— Attends, t’as pas tout vu, dit-il fièrement.
Derrière un coussin est caché un petit panier en osier avec tout un tas de choses. Je reconnais des capotes et du lubrifiant, mais mes yeux s’arrêtent sur une cordelette.
— Si jamais tu as envie de m’attacher, précise-t-il.
Je l’imagine allongé sur le dos, les bras au-dessus de sa tête, noués. Nu et totalement offert à mes caresses.
En voyant ma tête, il se met à rire et me montre un paquet de bonbons.
— Y’a aussi des douceurs à sucer !
— Je crois que je vais m’installer ici !
— Mon plan se déroule à merveille, s’exclame-t-il.
— J’ai aussi quelque chose pour toi…
— Tes lèvres ? demande-t-il d’une voix suave.
— Bien sûr, dis-je en l’embrassant.
— Ton corps ?
— Aussi ! Mais j’ai un petit cadeau qui ne fait pas partie de moi.
J’attrape mon sac et en sors un paquet que je lui tends. À l’intérieur, un T-shirt bleu ciel avec le dessin d’un lapin et un écureuil qui se font des bisous, bien entendu, ils sont entourés de petits cœurs rouges.
— C’est trop mignon ! s’exclame-t-il ému. C’est nous ! Où est-ce que tu as trouvé ça !
— Je l’ai fait faire. C’est Marco qui a fait le dessin, il est super doué. Et ma cousine chez qui on était en début de semaine, a une presse à chaud pour les T-shirts…
— Attends Lapinou, tu veux dire que c’est un exemplaire unique ? Rien que pour moi ?
— Pas tout à fait, parce que j’en ai un deuxième exemplaire, pour moi.
— Des T-shirt assortis ! Je suis fan ! On les met ?
Il retire son T-shirt, j’en profite pour me coller à lui et je soupire au contact de sa peau chaude. J’attrape ses lèvres avec les miennes.
— Liang, je peux pas enfiler le t-shirt, proteste-t-il en riant.
Il répond pourtant à mon étreinte.
— C’est pas ma faute ! expliquè-je. Tu m’excites tellement. J’ai envie de t’embrasser partout !
— C’est une proposition que je ne peux pas refuser !
Mes mains caressent son dos et descendent jusqu’à son short où elles se glissent aisément sous l’élastique, pour atteindre ses douces fesses. Il retire mon T-shirt et commence à déboutonner mon pantalon. Juste à cet instant, j’entends de petits pas qui se rapprochent, je l’arrête aussitôt.
— Wouaouh ! C’est une maison de fées ? demande une voix familière à l’extérieur.
— Plutôt de diablotins, ricane Axel.
On termine de se rhabiller juste au moment où Xin entre dans la tente. Axel a les cheveux en bataille et les joues rouges. J’ai également très chaud. Mon regard s’attarde sur ses lèvres. J’en veux encore.
— Vous avez pas encore mis vos maillots de bain ? râle-t-elle.
— C’est pas faute d’avoir essayé, répond Axel.
— C’est trop bien cette cabane ! s’exclame-t-elle. Moi, je dors là !
Axel me lance un regard affolé en la voyant déplacer les coussins pour s’installer.
— Non, c’est pour Axel et moi, expliquè-je.
Elle bougonne.
— En plus, ça ne va pas te plaire, on va se faire des bisous.
— Vous pouvez pas faire ça ailleurs ? proteste-t-elle.
— Non, parce que justement, c’est une cabane à bisous, l’informe Axel.
— Qui a eu cette idée de cornichon ? grimace-t-elle. C’est trop trop nul les bisous. Et aussi dépêchez-vous ! On vous attend pour aller à la plage.
— Allez-y, propose Axel. On vous rejoint. Faut qu’on teste la cabane.
Elle prend un air dégouté et repart.
— On en était où ? me demande-t-il.
— Tu devais essayer ton T-shirt, dis-je avec un petit sourire en coin.
La journée est passée beaucoup trop vite. Nos grands-parents sont allés, je ne sais où, jouer aux cartes. Sur la plage, après une agréable baignade, Xin, Mei et Axel ont construit un magnifique château de sable. De mon côté, j’ai papoté avec Tristan. Il m’a confié qu’il était très heureux pour Axel et moi, ce qui m’a touché.
Nous sommes enfin seuls, les autres sont au cirque. La nuit commence à tomber. Installés sur une petite table à côté de notre cabane à bisous, nous dégustons les croque-monsieurs pleins de fromage que nous avons confectionnés avec amour. On a même failli les oublier dans le four, car nous étions occupés à nous savonner consciencieusement sous la douche.
— Merci pour ce diner romantique !
— J’ai dû abandonner les chandelles. Ça m’a semblé trop risqué avec toutes les épines de pin qu’il y a autour.
— On a pas besoin de chandelles !
— Attends, me dit-il.
Il se lève et allume les guirlandes lumineuses. C’est magique, il y en a partout, de toutes les couleurs. Et juste au-dessus de nous, les étoiles.
J’ai bien conscience que cet amour est encore tout nouveau et tout beau. Je ne sais pas ce que l’avenir nous réserve. Ni combien de temps ça durera, mais je n’ai plus peur et je veux d’autres moments comme celui-là, avec lui.
Annotations