23. Soyez fiers ! - Axel

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That's what I am, that's what I'll always be

I don't wanna be silent 'cause this is my destiny

That's what I was, that's what feels good to me

And nothing will change me, that's what I'm meant to be

C’est ce que je suis, c’est ce que je serai toujours

Je ne veux pas me taire parce que c’est mon destin

C’est ce que j’étais, c’est ce qui me fait du bien

Et rien ne me changera, c’est ce que je suis censé être

Conchita Wurst — That’s what I am

Samedi 26 juin 2021

Je souris niaisement en lisant les messages de Liang. Sam me donne un petit coup de coude.

— C’est qui ? me demande-t-elle.

— Liang.

— Wouah ! fait-elle admirative.

— Quoi ?

— C’est bien la première fois que tu restes avec un mec aussi longtemps.

— On est pas ensemble…

— Oh purée, rassure-moi, t’es pas le genre de cliché du séducteur compulsif, à vouloir à tout prix un mec et quand tu l’as il ne t’intéresse plus.

— Non…

Enfin, j’espère pas. Les paroles de mon père me reviennent en pleine tête : « Arrête de te comporter comme un sale gosse capricieux ! ».

Non, mais Liang n’a absolument rien d’un caprice. Et dans la plupart de mes courtes relations, les autres se sont lassés plus vite que moi. Je n’ai fait que m’adapter.

— Au moins, il t’a fait oublier ton foutu Tristan !

Je ris.

— Jamais ! Tristan fera toujours partie de ma vie !

On quitte le local de l’asso en groupe, pancartes et banderoles sous le bras. Avec nos maquillages et nos tenues colorées, on mérite vraiment le nom d’Arc-en-ciel. Il y a des sourires sur tous les visages. J’aime cette euphorie contagieuse. Aujourd’hui, c’est notre journée. Soyons fiers !

Une heure plus tard, on arrive à Pantin, au nord de Paris, pour le départ de la marche. Je suis notre petite troupe, on trouve notre place dans le cortège aux côtés des autres associations étudiantes queers. Le mot d’ordre de cette année : Plus de droits, moins de bla-bla ! Trop de promesses, on régresse ! »

Mon amie laisse soudain échapper une série de jurons et se crispe.

— Qu’est ce qui t’arrive Samsam ? lui demandè-je en lui prenant le bras.

Elle se tourne vers moi, le visage fermé.

— Tu vas trouver ça con et te moquer de moi.

— Ça ne sera pas la première fois, ricanè-je.

Elle secoue la tête, puis pointe un groupe, un peu plus loin. Un mec avec une caméra, accompagné d’une femme avec un micro. Une équipe télé.

— Je viens seulement de réaliser que j’avais la chance, enfin plutôt le risque d’être filmée ou photographiée, m’explique-t-elle.

— Et t’as peur que ta famille tombe dessus ?

Elle acquiesce tout en se serrant contre moi. Je prends mes lunettes de soleil sur mon front et lui tends.

— Prends déjà ça et on va te trouver une casquette. Comme les supers stars !

— Merci.

Elle semble d’abord soulagée, puis grimace de nouveau.

— Je suis dégoutée, explique-t-elle, j’ai fait tout mon maquillage pour rien !

Elle s’est dessiné de jolies fleurs au coin des yeux.

— Non, tu l’as fait pour toi et tu es magnifique ! Et puis, je te rassure, on voit toujours tes lèvres bleues et ta tenue flashy !

Je suis rassuré en voyant qu’elle a retrouvé son sourire.

Malgré la foule, et grâce à l’échange de messages, Tristan, Ambre et Hicham arrivent à nous retrouver. Lorsque je fais les présentations, Sam me jette un regard qui veut dire : t’aurais pu me prévenir. Ce qui, bien entendu, me fait ricaner.

— Je suis jalouse de vos maquillages ! dit Ambre.

— Il me reste des paillettes si vous voulez, propose Sam.

— Carrément ! s’exclame Hicham.

— Je vous préviens, vous allez en avoir partout ! dis-je.

— C’est ça qui est bon ! réplique Ambre.

— Ce soir, on pourra s’amuser à les chercher partout ! ricane Hicham.

Ambre et lui échangent un regard complice. Ils sont vraiment trop mignons.

Sam termine tout juste de les maquiller lorsque le cortège démarre.

— C’est parti pour la fête !

— Et les revendications, ajoute Tristan.

Ambre lève son poing en soutien.

— Ah merci ! ajoute Sam. À l’origine, la marche, c’était une lutte pour nos droits ! Et c’est toujours le cas.

— Transphobie, PMA, thérapies de conversion, enfants intersexes… dit Tristan. Malheureusement, y’a encore du boulot !

Je prends Tristan par le cou et de l’autre côté, j’attrape le bras de Sam. Je les attire tous les deux à moi pour les embrasser.

— Je savais que vous alliez bien vous entendre ! Ça me fait plaisir, même si c’est pour vous liguer contre moi. Et oui, bien entendu, vous avez parfaitement raison ! C’est juste que j’ai pas vos cou… votre courage !

Tristan me lance un regard de reproche.

— Quoi ? J’ai pas dit « couilles » !

Tout le monde éclate de rire.

J’aperçois une pancarte où il est écrit : Sans nous, vos vélos ne rouleraient pas !

— Ce slogan est trop bon ! déclarè-je. Je vais m’en faire un T-shirt !

Je fais une photo que j’envoie à Liang.

Sam discute avec Ambre et Hicham, Tristan revient vers moi.

— Axel, ce que tu as dit tout à l’heure est faux. Tu es courageux, me dit-il. Tu as peut-être oublié toutes les fois où tu étais là pour me défendre, mais moi non.

Il me serre contre lui pour un doux câlin.

Bien avant de la subir moi-même, j’ai découvert l’homophobie en entendant les gens parler des deux mamans de Tristan. Des petites réflexions bien dégueulasses qui ont choqué l’enfant que j’étais. Aujourd’hui, je ne comprends toujours pas cette haine. Les différences sont des richesses.

— On gère ça chacun à notre manière, me rappelle Tristan. Toi tu as ton humour.

— Et mes T-shirts !

Alors que nous continuons de marcher, je regarde autour de moi. Comme l’a dit Tristan, les revendications ne manquent pas. On nous accuse de vouloir pervertir la jeunesse, alors qu’on veut juste exister ! Pouvoir s’embrasser tranquillement dans la rue, comme aujourd’hui, sans avoir peur de se faire insulter ou agresser.

Mes amis sont en colère et ils ont raison, moi j’ai juste peur. Mon humour n’est pas une arme, juste un parapluie géant contre la connerie humaine.

Tout à l’heure dans le métro, je les ai vus, ces regards pleins de haine. Il n’y a pas eu d’insultes, mais c’était uniquement parce que nous étions plus nombreux.

Je sais tout ça. Je suis un bouffon qui se cache derrière ses blagues pour ne pas en souffrir. Au fil du temps, j’ai développé l’art de la réplique absurde.

Sale pd !

Enchanté, moi c’est Axel !

ou encore

Va te faire enculer !

Avec plaisir, mais pas par toi !

Tristan se trompe, je n’ai aucun courage. Je me contente de fuir les problèmes sans jamais les affronter. Il me donne un coup d’épaule.

— Arrête de lire dans mes pensées ! le grondè-je gentiment.

Il rit.

— Tu te prends la tête à cause de Liang, me demande-t-il. Tu as pu lui parler ?

— Alors, oui, je l’ai vu et on a parlé de tout un tas de trucs…

— Axel, me réprimande-t-il, tu sais très bien de quoi je parle.

— Non, j’ai pas réussi. En plus, hier, il m’a dit un truc bizarre.

Il me jette un regard impatient.

— Il a dit qu’il était jaloux de toi.

Il fronce légèrement les sourcils.

— Cette semaine, Mei m’a demandé très sérieusement si on couchait encore ensemble.

— Merde !

— Je crois qu’il est vraiment temps que vous vous parliez !

— Je sais…

— Axel, regarde là-bas ! nous interrompt Sam. C’est pas la fille que tu cherches ?

Je mets quelques instants à comprendre, puis j’aperçois une jeune femme noire avec des cheveux verts. Je la prends discrètement en photo puis l’envoie à Liang qui répond aussitôt. En relevant la tête, je croise le regard interrogateur de Tristan.

— C’est pour Liang ! il cherche la fille aux cheveux verts. Mais apparemment, c’est pas elle.

— La fille aux cheveux verts ?

— Oui, il a… vu une jeune femme noire avec des dreadlocks vertes.

— Je la connais ! s’exclame-t-il. Enfin… connaitre est un bien grand mot. Mais ça correspond à la description de Vic. C’est une employée de la salle de jeux virtuelle qui est dans le centre commercial.

C’est juste à côté du pub où on sera ce soir. C’est également là que Damasio et les membres de l’asso ont l’habitude de sortir. J’informe Liang de cette nouvelle piste.

Une fois la marche terminée, Tristan, Ambre et Hicham rentrent de leur côté. Sam et moi retournons au local de l’asso pour aider à tout ranger. Puis, Sam m’invite dans sa petite chambre étudiante sur le campus. On se prend une pause bien méritée. On se fait un bon burger, puis on se prépare tranquillement pour la soirée tout en papotant.

— Tes amis sont cools, me dit-elle. En plus, d’être super canon, Ambre est géniale ! me dit Sam. Et même ton Tristan, au final, je l’aime bien.

— J’en étais sûr !

Lorsqu’on arrive au pub Spinella, on est de nouveau beaux et frais ! Surtout Sam qui a sorti une robe verte sexy et s’est fait un super maquillage assorti. La soirée commence tout juste et la salle est déjà pleine à craquer. Moi qui voulais proposer à Liang de me rejoindre, c’est mort. Je pourrais peut-être le rejoindre plus tard chez lui, passer par la fenêtre et construire avec lui une cabane où passer la nuit.

Je fais le tour, je papote un peu avec tout le monde. Aucun cheveu vert à l’horizon. Je devrais peut-être aller voir à la salle de jeux dont m’a parlé Tristan, c’est juste à côté. Je vérifie les horaires sur mon téléphone, pour ce soir c’est raté, la salle va bientôt fermer. Avec un peu de chance, la mystérieuse va débarquer ici. Je reste vigilant.

Une demi-heure après mon arrivée, je tourne en rond. Malgré l’ambiance de fête et les cocktails, je n’arrive pas à m’amuser. Je pense sans cesse à Liang, il me manque. J’ai envie de le voir, de le toucher, de l’embrasser. Mais avant toute chose, nous devons parler. J’ai besoin de savoir ce qu’il veut pour ne pas merder.

Je passe aux toilettes. Après m’être soulagé, je me lave les mains. Elles sont encore pleines de mousse, lorsque je sens quelqu’un derrière moi. Mon corps se tend, mes poings se serrent. Il me bouscule, je me retourne prêt à frapper, mais c’est juste un mec un peu bourré qui veut se rafraichir.

Je sors précipitamment pour prendre l’air, mais je me retrouve dans la galerie marchande. Je ne suis pas vraiment à l’extérieur, mais ça me permet quand même de respirer et de reprendre mes esprits. Il y a plusieurs petits groupes qui discutent, un gars qui chante, enfin il essaye, parce qu’il est plutôt en train de hurler ce qui fait beaucoup rire ses amis.

Je pense à Liang, à quel point la proximité et le contact des autres doivent être angoissants pour lui.


Axel : tu dors ?

Liang : Zzzzzz

Axel : lol

Liang : c’est sympa ta soirée ?

Axel : ca va

Axel : mais tu me manques

Liang : tsss…

Axel : non, c’est vrai, j’aurais aimé que tu sois là

Axel : c’est pas un reproche hein

Axel : juste que tu me manques

Liang : toi aussi

Axel : je pense que je vais pas tarder

Liang : tu veux passer ?

Axel : par la fenetre ?

Liang : on a aussi une porte

Liang : on pourrait regarder la suite de la série

Axel : celle avec le mec sexy ?

Liang : va falloir que tu sois plus précis

Axel : tu sais ! la serie fantasy avec le gang des corbeaux

Liang : ok

Liang : c’est lequel que tu trouves sexy ?

Axel : celui avec sa canne bien sur !

Liang : moi je préfère Jesper

Axel : le rigolo ?

Liang : oui


Mon cœur s’emballe, je jubile.

C’est un message ça, non ?


Axel : je trouve Sam pour lui dire au revoir et j’arrive

Liang : je t’attends

Axel : ??

Liang : ??


Je retourne à l’intérieur, le cœur léger, à la recherche de mon amie. En passant à côté du comptoir, je vois Damasio en pleine conversation avec un des barmans. La peau pâle et les cheveux blancs de ce dernier attirent mon regard. Il n’était pas là tout à l’heure, je l’aurais remarqué. Lorsqu’il s’occupe d’un autre client, j’approche Damasio.

— C’est qui ce gars ?

— Il est canon hein ?

— Non… pas vraiment à mon gout. Tu le connais bien ?

— Non, je viens juste de le rencontrer, mais je compte bien approfondir.

Je râle.

— Faut t’en prendre qu’à toi axel, fallait te décider avant, t’arrêtes pas de souffler le chaud et le froid.

Il a l’air désolé pour moi.

— Non, mais c’est pas le problème. C’est ce mec, je le sens pas du tout !

Il rit.

— Damasio, je suis sérieux. Fais attention à toi.

— Pourquoi ?

Il pose la question sans me regarder, les yeux toujours rivés sur l’autre. Il bave tellement. Je pourrais lui dire n’importe quoi qu’il ne m’écouterait pas.

— Tu sais quoi sur lui ? demandè-je.

— Il s’appelle Anastase, comme extase… c’est un signe !

C’est pas vrai, il est totalement parti.

— Anastase ? J’ai jamais entendu un nom aussi naze.

Le mec est devant moi, son regard bleu glacier me retourne l’estomac.

— Qu’est-ce que je te sers ? me demande-t-il.

– Rien.


Axel : j’ai trouvé le gars !!!

Liang : le rigolo ?

Axel : non, l’albinos que tu as vu

Liang : où ça ?

Axel : il bosse au pub !

Liang : j’arrive

Axel : attends, y’a un monde fou

Liang : ca va aller

Liang : je veux le voir

Liang : surveille le


Je trouve une place à une table et observe. Damasio n’a pas l’air d’être le seul intéressé par le barman. Je me demande vraiment ce qu’ils lui trouvent, ce gars est flippant. Mon regard est régulièrement attiré par la porte d’entrée. J’angoisse à l’idée que Liang se retrouve ici au milieu de la foule. Et encore plus qu’il s’approche de ce mec.

Lorsqu’il arrive enfin, je lui fais signe de me rejoindre et lui fais une place sur la banquette à côté de moi. Je n’ai pas besoin de lui montrer, il l’a capté tout de suite.

— Ça pourrait vraiment être lui ! confirme aussitôt Liang.

Il a l’air tout enthousiaste, moi plus du tout.

— Tu le connais ? me demande-t-il.

— Non, c’est la première fois que je le vois. Enfin j’espère… Parce que Damasio a dit la même chose.

Je frissonne de dégout en imaginant que j’ai pu passer une nuit avec ce mec et tout oublier.

— Il a dit autre chose ? demande Liang, impatient.

— Non, tout ce que je sais c’est qu’il bosse ici et qu’il s’appelle Anastase.

— Anastase, répète Liang sur un ton rêveur.

— C’est pas possible ! m’agacè-je. Il vous fait quoi ce mec ? Il vous a ensorcelés ? Ok, il est beau, mais une beauté froide, c’est bien dans un magazine, pas dans un lit. Il n’a absolument aucun charme ! Et puis c’est quoi ce nom sérieux ?

— Il est extrêmement séduisant, dit Liang.

— C’est ton style ? demandè-je, de plus en plus contrarié.

— Non, mais je comprends qu’il puisse plaire. Il dégage une certaine aura.

— Il est dangereux ! On ne sait pas ce qu’il fait aux gens !

— Damasio va bien

— Mais c’est pas possible ! Tu viens d’arriver et il t’a déjà retourné le cerveau ? Y’a quelques jours tu étais super inquiet pour la fille aux cheveux verts, et là, tu es prêt à te jeter dans ses bras ?

— Ce n’est pas du tout mon intention, répond-il tranquillement. Juste de la curiosité

Je laisse échapper un rire mauvais

— Liang, tu vois bien qu’il y a un truc qui cloche ! Le mec est en train de te rendre gay !

Je réalise trop tard la connerie que je viens de sortir. Si Tristan me voyait, il m’engueulerait, et ça serait mérité.

— Ce n’est pas comme ça que ça marche, tu le sais. Et pour infos, je suis bisexuel. Je te l’ai dit plusieurs fois, mais tu ne m’as pas écouté.

Je secoue la tête, une boule me prend à la gorge. Ce n’est pas comme ça que ça devait se passer ! On devait se retrouver, se parler… s’embrasser. Et là, on est en train de s’engueuler… à cause de moi ! Pourquoi est-ce que je fais toujours tout foirer ? J’ai juste envie de me cacher pour chialer !

— Est-ce que ça change quelque chose ? me demande-t-il.

— Non, bien sûr que non !

Ses lèvres se pincent. Apparemment, c’est pas la réponse qu’il attendait. Je ne sais plus quoi dire, alors je ferme ma grande bouche plutôt que d’empirer un peu plus les choses.

Devant mon silence, Liang se lève, récupère sa canne et commence à s’éloigner. J’attrape sa main pour le retenir, cherchant les mots. Je plonge dans son regard pour chercher un peu de courage. Je ne l’avais pas remarqué avant, mais il a l’air différent.

— T’as fait quelque chose à tes yeux ? demandè-je.

Il sourit de nouveau.

— Oui, en voyant tes photos, moi aussi j’ai voulu me maquiller.

Il a un léger trait noir sous chacun de ses yeux.

— Ça te va très bien, c’est très sexy.

C’est tout ce que je trouve à lui dire. Mon pouce caresse sa paume en essayant de transmettre la suite du message.

— Merci.

La pointe de sa langue humidifie ses lèvres. Ses doigts répondent à ma caresse. Il détourne le regard vers le bar.

— Liang, fais attention à toi, dis-je résigné.

— Fais-moi confiance, dit-il d’une voix douce. Je reviens.

Mon cœur bat si vite. Je pose un baiser au coin de ses lèvres, puis le libère.

En le regardant s’éloigner, je me maudis, pourquoi est-ce que j’ai fait ça ? Il va croire que je suis un sale mec qui marque son territoire, alors que je suis juste un petit couillon pétrifié de peur.

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