26. Le gout de ses baisers - Liang
Tendresse, tendresse
J’veux d’la tendresse
J’veux du ciel bleu toujours, toujours
J’veux des amis pleins ma maison
Des guitares, des rires, des chansons
J’veux qu’on s’aime
J’veux plus qu’on me blesse
Lucky Love - J’veux d’la tendresse
Dimanche 27 juin 2021
Je suis collé à lui. Axel est plus grand que moi, ma bouche arrive parfaitement dans le creux de son cou. Je retrouve avec délectation son odeur enivrante et découvre le gout de sa peau. Depuis le temps que j’en avais envie ! Le sentir, le gouter, le caresser, l’embrasser, le lécher... Je veux tout avec lui. À chaque contact, je le sens frissonner. C’est tout simplement délicieux. Il marmonne quelque chose que je ne comprends pas.
— Quoi ? demandè-je en m’écartant.
— Quoi ? répète-t-il. J’ai parlé ? Je suis pas sûr de savoir moi-même…
Je ris.
— Tu ne sais plus ce que tu dis ? Je te trouble ?
Je n’en reviens pas d’avoir cet effet sur lui.
— Sans déconner ? T’as vu comment tu embrasses ?
— Tu n’aimes pas ? le taquinè-je.
— J’adore et j’en veux…
Je ne le laisse pas terminer sa phrase et me précipite de nouveau sur ses lèvres. Trop confiant, je perds l’équilibre et manque de basculer, mais il me rattrape.
— Ça va ? me demande-t-il.
— Oui.
Ses mains posées sur mes hanches, il me maintient fermement. Je passe mes bras autour de son cou.
— Tu vois que t’es bourré ! me gronde-t-il gentiment.
— Pas du tout ! C’était juste pour tester tes réflexes !
Il secoue la tête.
— Tu parles !
— Ou bien… peut-être que moi aussi, je suis un peu troublé.
Il caresse ma joue en se mordillant la lèvre, les sourcils toujours froncés.
— J’ai tellement peur que tu regrettes, dit-il tout bas. Que demain, tu te réveilles en te demandant ce qui t’a pris.
— Ça n’arrivera pas ! Je ne tiens pas bien debout, c’est vrai, mais ce n’est pas une nouveauté. Par contre, je sais parfaitement ce que je veux !
— Tu veux quoi ? murmure-t-il.
— Toi ! J’ai mis du temps à le comprendre, mais Axel, je veux être avec toi !
Cette fois, c’est lui qui fond sur la bouche. On s’embrasse frénétiquement, jusqu’à ne plus avoir de souffle, puis on rit. Je me sens tellement léger que je ne sens plus le poids de ma jambe.
— On rentre ? lui proposè-je.
Il ramasse ma canne, me la tend et me suit dans le jardin. Je suis tellement fébrile que j’ai du mal à déverrouiller la porte d’entrée. Avant d’ouvrir, je pose mon doigt sur ses lèvres pour lui indiquer le silence. Il y dépose un baiser et me fait un clin d’œil malicieux. Une fois à l’intérieur, je retire mes chaussures, il fait de même. Puis je remets les clés et les papiers de la Twingo à leur place. Le chemin jusqu’à ma chambre est plus long que prévu, interrompu par nos regards complices, nos baisers et nos rires étouffés.
Tout en l’embrassant, je referme la porte derrière lui que je prends soin de verrouiller. Cette fois, personne ne viendra nous déranger.
Je le mène jusqu’à mon lit avec la ferme intention de l’y jeter, mais il m’interrompt, ce qui me fait râler.
— Désolé, dit-il, faut que j’aille aux toilettes !
— Ah, ok. Tu connais la maison, fais comme chez toi !
— Me dis pas ça ! Sinon, tu vas me retrouver à poils dans cinq minutes !
Je me remets à ricaner, tout émoustillé à l’idée de le voir nu.
— Je ne suis pas contre l’idée, dis-je. Mais je préférais t’enlever moi-même tes vêtements.
Il affiche un sourire béat et ses yeux se mettent à pétiller de désir. Il est trop sexy !
Je l’embrasse, il m’enlace avec la même passion, mais après quelques instants, il s’écarte.
— Pipi, gémit-il en se tortillant .
— Pardon !
Je le relâche en riant. Il disparait dans ma salle de bain, et réapparait quelques minutes après, toujours habillé, mais il fait une drôle de tête.
— Je crois que je fais une connerie…
Mon cœur se serre et ma confiance nouvellement acquise s’envole d’un coup à l’idée qu’il regrette déjà. Je m'assois sur le bord du lit, un peu perdu.
— Je suis désolé, dit-il, j’ai foutu des paillettes plein ta serviette.
— Quoi ? bafouillè-je.
— En plus, je ne ressemble plus à rien.
Je comprends soudain, ce qui lui donne cet air si sombre, son maquillage est étalé tout autour de ses yeux.
— Tu es toujours aussi beau, soufflè-je sincèrement. La serviette ira à la machine et je vais te trouver du démaquillant, y’en a dans la salle de bain du haut.
— Oh. T’embête pas, répond-il. Je pourrais me démaquiller en rentrant chez moi.
Je ne veux pas qu’il parte !
— Tu sais, je vais aussi en avoir besoin… Et puis… Tu veux pas rester dormir ?
Maintenant que je l’ai attrapé, je veux le garder !
— Ici, avec toi ?
— C’est l’idée oui, sauf si tu préfères dormir dans le canapé avec le chat.
— Oui ! Enfin non, pas le canapé ! Je veux dormir avec toi ! J’ai adoré la nuit qu’on a passée ensemble.
— Moi aussi, soufflè-je.
Il sort son téléphone.
— Je vais prévenir mes parents. Enfin ma mère, mon père n’est pas là. Parce que si au réveil, elle voit que je ne suis pas rentré de la nuit, elle va paniquer.
Je le laisse écrire son message puis trop impatient de le retrouver, j’attrape ses lèvres entre les siennes.
— T’es sûr ? demande-t-il. Si ça fait trop et que tu changes d’avis, tu me dis.
— Axel, arrête de stresser ! Tout va bien ! Je suis bien avec toi, parfaitement bien ! Et puis, on a déjà dormi ensemble, alors que je ne dors jamais avec personne.
— Jamais ?
— Non, à part avec ma famille proche. J’ai envie que tu restes.
— D’accord, dit-il d’un ton beaucoup trop sérieux.
— Parfait ! Je vais chercher le démaquillant.
Je me précipite avant qu’il change d’avis, mais il m’arrête.
— C’est en haut ? Je peux y aller ! me propose-t-il
— Ça t’embête pas ? Les escaliers c’est toujours un peu pénible.
— Je sais. Je m’en occupe, t’inquiète pas !
Je lui donne les instructions. Il dépose un baiser sur ma joue et sort de ma chambre. J’allume mon ordi mais je n’ai pas le temps de trouver l’épisode de notre série en cours qu’il est déjà de retour, tout penaud.
— Euh… je pensais y aller discrétos avec la lumière de mon téléphone, mais… si ta sœur me prend pour un cambrioleur, elle va m’attaquer ! Je l’ai déjà vue faire la ninja et j’avoue que je flippe un peu.
J’éclate de rire en imaginant la scène.
— On y va ensemble si tu veux.
— Non, me répond-il. Je crois que je peux y arriver ! Mais je ne suis pas contre quelques encouragements !
Alors que nous nous embrassons, mes mains se retrouvent de nouveau sur ses fesses, à croire qu’elles sont aimantées.
— Merci Lapinou ! Maintenant, je suis prêt à affronter tous les ninjas du monde !
— Allume quand même l’escalier et le couloir, parce que Xin laisse souvent trainer des pièces de lego.
Il rit nerveusement et m’embrasse de nouveau. Je l’accompagne jusqu’à l’escalier.
— Attends…
— Quoi ? Ta grand-mère est somnambule ?
— Non, mais les nuits de pleine lune…
Il ouvre grand la bouche.
— Non, je déconne, dis-je en éclatant de rire. Par contre, fais aussi gaffe au chat, il aime bien se glisser entre les jambes quand on ne s’y attend pas !
Il monte sur la première marche, et se tourne vers moi, le bras levé.
— N’ayez pas peur mon roi, je vais triompher et revenir avec le trophée !
Il grimpe une nouvelle marche.
— Si jamais je ne revenais pas, je vous lègue Phallus Erectus ! Prenez soin de lui !
— Quoi ? demandè-je en étouffant un nouveau fou rire.
— C’est le nom savant de mon cactus !
Il m’envoie un baiser, puis monte le reste de l’escalier. Je tends l’oreille, tout à l’air de bien se passer. Il redescend les bras chargés, nous retournons dans ma chambre. Il dépose son butin sur le lit : bouteille de démaquillant, quatre carrés de cotons et trois préservatifs.
— J’ai trouvé ça dans un tiroir, y’en avait vraiment beaucoup, alors je me suis permis d’en prendre. On est absolument pas obligés de les utiliser, mais au cas où on en aurait besoin, c’est toujours mieux d’en avoir sous la main. Mais pas de pression, hein !
— Tu as bien fait ! lui dis-je amusé. J'en ai aussi un stock ici, au cas où. Ma grand-mère nous en achète pleins.
Il rit.
— Elle est extra !
— Oui.
J’attrape la bouteille de démaquillant et en verse un peu sur le coton.
— Je peux ? lui demandè-je.
— Avec plaisir !
Il approche ma chaise du lit et s’y assoit, je m’installe face à lui.
— Ferme les yeux !
Il s'exécute, je dépose un baiser léger sur ses lèvres, puis je m’applique à le démaquiller. Mais je ne résiste pas longtemps avant de saisir de nouveau sa bouche avec la mienne. Je ne m’en lasse pas, au contraire. Je profite de cette liberté de pouvoir l’embrasser. De nombreuses fois, j’en ai eu envie, sans jamais oser le faire. Je suis vraiment heureux. Je veux profiter du moment, sans penser à la suite.
Il laisse échapper un petit râle de plaisir qui me fait frissonner. Nos deux corps sont en résonance, c’est grisant.
Une fois, tous les deux démaquillés, on s’installe sur mon lit pour regarder la série. Il attrape mon oreiller pour le glisser sous ma tête. Je me fige en voyant apparaitre ce qui était caché dessous.
— C’est bizarre, dit-il, on dirait…
Il l'a forcément reconnu.
— ...Lapinou, tu dors avec mon T-shirt ?
— Oui, avouè-je simplement
Je n’ose plus le regarder, inquiet de sa réaction.
— Mais c’est trop mignon ! s'exclame-t-il.
Il m’embrasse tout en riant, euphorique. Il est tellement craquant.
— Tu trouves ?
— Mais oui, trop ! Est-ce que tu as utilisé ton pouvoir dessus ? demande-t-il.
— Oui, quelques fois, avouè-je. Pour sentir ta présence… ça m’apaise.
Il m’attire à lui et m’entoure de ses bras. Il me serre avec force et me berce contre lui.
— C’est bien la première fois qu’on me dit que je suis apaisant ! dit-il ému. J’adore ! Je pourrais t’en passer d’autres !
Je passe ma main dans ses cheveux. Ils sont incroyablement doux et fins, rien à voir avec les miens. Les boucles se déroulent sous mes doigts.
— Mais si je t’ai toi, murmurè-je, c’est encore mieux que tes T-shirts !
— Je suis là.
J’enfouis mon visage dans son cou pour m'enivrer de son odeur.
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