Le vœu d’une étoile
Elle était là.
Sous un saule au sommet d’un coteau, noyé dans une mer de tournesols.
Les branches caressaient des herbes sèches et salées, ferreuses d’âges passés.
Et dans l’air le vent chantonnait ; il embrassait l’arbre et la rosée tombait en notes d’harpe solitaire.
Il y avait un air de fin de l’Été. Un crépuscule silencieux.
Elle était là, assise sous la canopée, à regarder le ciel orphelin.
C’était des yeux d’enfant, ceux qui s’éprennent à scruter, à tenter inlassablement de redessiner les constellations disparues.
Elles s’étaient ennuyées, jusqu’en perdre les raisons, et elles étaient parties de dépit jusqu’aux confins sibyllins ; là où l’on ne pouvait plus les voir.
Peut-être s’étaient-elles retrouvées à brûler d’un feu viscéral qui consume aveuglément, un feu qui grignote jusqu’à ne laisser qu’un pépin invisible, une graine que l’on oublie.
Ou bien le noir de la nuit les avait caché, comme il avait tiré sous l’horizon le rose estival d’un crépuscule perpétuel.
Elle était là, assise dans le noir, éclairée des quelques gouttes dorées d’une rosée esseulée.
Et quelque chose vous revient. Le sentiment fugace d’une poussière de souvenir.
Quel avait été son vœu ? Sa promesse ?
Des mots perdus dans le vent, sans aucune oreille pour les recueillir, sans une voix pour les rappeler.
Sur cette colline aux tournesols. Sous ce saule convolu.
Elle parlait sans personne pour écouter.
Pas un regard à contempler, pas un mot à soigner.
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