L’avez-vous vu ?
Il a dardé vers moi, m’a percé de part en part.
C’était comme regarder le Soleil.
Non.
J’ai regardé un Soleil, Il était grandiose ; absolu ; et Il m’a brûlé.
Vous ne comprenez pas ! Il y a l’Avant. Et l’Aprés.
Je L’ai vu, et depuis, je ne peux détourner mes pensées. Elles sont tournées toutes vers Lui. C’est une lumière qui brille au-dehors comme au-dedans. Mes mots ne m’appartiennent plus, ils dictent avec une exaltation fébrile le Sublime qu’il y a dans les choses. Le Feu ! Le Feu, il grandit lorsque je couve autrui ; le Feu, il gonfle lorsque je tends la main, lorsqu’avec tendresse j’offre une caresse sincère ; le Feu, il enfle lorsque je m’oublie et que je chante Ses louanges. Le Feu ! Vous devriez Le voir, Le sentir, Lui offrir une place, entre l’Âme et le Cœur, quelque part ; et Le nourrir.
Oh, je sais bien. Il peut être effrayant, tant sa morsure est éprise et profonde, mais il faut goûter et voir son monde changer, prendre sens. Car c’est ce qu’Il est ! Le Sens ! Ce quelque chose ! Ce ça !
C’est la raison du Monde, la vôtre, la nôtre, et la leur ; Il est la Raison. Il est ce pour quoi je respire, ce pour quoi j’écris et je chante et je danse et j’aime et je déteste, et je vis. Il est la Raison, il est le Feu.
L’avez-vous vu ? Le Signe, l’avez-vous vu ?!
Ô qu’il est terrible de voir et savoir, et de vous voir et savoir aveugle, ô qu’Il est terrible ...
Lorsque vous Le verrez, car vous Le verrez ! Il est ainsi : partout et pour tous ! Lorsque vous le verrez, pitié, décrivez-Le-moi, peignez-moi Ses contours, sculptez-moi une icône à Son image ; quelque chose de si Sublime, de si Humble, quelque chose de misérable.
J’ai à cœur de bien faire, j’ai à cœur de faire ce qu’il y a de mieux ! J’ai à cœur de L’imiter.
J’ai le cœur peint du Jaune de la Gloire, de la Sagesse, de la Passion. Le Jaune du Ciel. Le Jaune des Astres.
Son Jaune. Je L’ai au fond du cœur, au fond de l’âme, au fond des yeux.
Si vous pouviez vous voir comme je vous vois.
Si vous pouviez voir ...
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