Il y a un endroit
Que j’aimerais te montrer

Une colline faite montagne
Au cœur des mers de tournesols
Plantés des rires d’Eté ; nos dernières liesses.

Une colline faite montagne
Au cœur d’une mer de coquelicots
Nés des larmes renversées en rêves.

Une colline faite montagne
Au cœur d’une mer de vïolettes
Qui flétrirent des nuages.

Une colline faite montagne ...

Je prendrai ta main, et je t’emmènerai
À son sommet, sous une lasse canopée.
On soufflera depuis cette éminence
Pour voir danser les mers,
Et faire pleurer le ciel.

Et nos pieds caresseront les rives sages
D’une fange sans fond, fenêtre d’un mirage
Donnant sur un froid désert vermeil
Que mil soleils d’embarras balayent.
C’est là que tu m’apprendras
Ô combien l’arène reste belle.
Des clapotis suivront le tracé de tes doigts,
Ces lents sillons, sentes discrètes dont tu as secret.
On lira mots désolés, idées délaissées,
Mais plus encore les feux furieux des cœurs curieux !

Juste de quoi oublier
Que cette montagne est née
D’un onire qui s’est adiré
Loin, bien loin des eaux quiètes et coites où brille
La nuit noire d’un somnolent soleil noir.

Et puis il y aura le reflet.
Celui qui se cache au fond des yeux.
Je te chanterai en silence pudique
Ce que j’y verrai, m’a brûlé l’âme !
Je crois que j’aurais envie
De tout effacer ; l’inblanc
D’une toile pleine à redécouvrir, à corriger
Encore et encore, pour que jamais lassitude
Ne s’invite sur ton visage. C’est lors, je le crois,
La plus belle des vanités. Catastériser

Pour saisir, et se souvenir
Pour voir, et recevoir
Pour avoüer
Aimer.

Une colline faite montagne …

Je tendrai des nattes à un bois flotté.
J’attendrai, les pieds rongés de sel,
L’espoir de revoir tout là-haut
Une toute dernière fois peut-être,
Ta couleur singulière.
Entendras-tu les
Fredons d’une harpe
Solitaire ?