- Bien le bonjour, Mesdames ! Prenez place, je vous prie, prenez vos aises !

Syriana lui offre un sourire.

- Oh, quel agréable accueil ! Merci beaucoup. Elle offre une gracieuse révérence envers chaque personne présente.

- Je m'appelle Syriana. Enchantée de vous rencontrer.

Kate sourit à son tour.

- Enchantée de faire votre connaissance.

Syriana se redresse et prend place sur l'un des fauteuils de cuir, appréciant la texture. Depuis combien de temps n'avait-elle plus pu jouir de meubles de bonne facture ?

Kate s'assied, mains sur les genoux. Elle observe le décors de la pièce de ses yeux verts.

Éva plante son regard d'un bleu pastel dans celui de Bryan et lui lance un coup d'oeil à congeler la banquise. - Je n'aime pas les fayots. Venez en au fait, s'il vous plaît.

Syriana lève discrètement un sourcil et sourit, amusée. Voilà qui lui rappelait quelqu'un. Cette interview s'annonçait amusante !

- Euh, veuillez me pardonner, ce sont juste des questions habituelles...

*Ce n'est pas vrai, mais pourquoi Loumicrobes me fait interviewer des gens agressifs ? C'est ma journée !* songe-t-il.

Nous allons commencer. Nos amis lecteurs ont hâte de mieux vous connaître ! Vous êtes prêtes ?

ÉVA : Je n'ai pas vraiment le choix, on dirait...

SYRIANA : Cela pourrait être amusant ! J'en suis !

KATE : Oui.

Bryan se réjouit. Cette interview sera la bonne !

- Commençons, donc ! Livre ou télévision ?

KATE : J'adore les livres.

Éva tapote du pied sur le sol. - Vous connaissez beaucoup de personnes qui ont une télévision à domicile ?

Syriana interroge ses deux comparses du regard.

- Qu'est-ce qu'une... "télévision" ? À défaut, je répondrais donc "livre". De toute manière, c'est vrai, j'adore la lecture ! Cela vous dirait d'échanger sur nos lectures, Kate ?

KATE :

- Volontiers, Syriana. Découvrir de nouveaux romans est toujours enrichissant.

- Parlons animaux, à présent ! Chien ou chat ?

SYRIANA : - Oh, j'aime un peu tous les animaux. Tous ont leurs qualités, vous savez.

KATE : - Chien ! Sans hésiter ! J'ai un Bluetick Coonhound du nom de Paddy.

ÉVA : - Les deux. J'aime beaucoup jouer avec Pompon, le chat de Marie. Plus tard, Augustin m'a promis qu'il m'offrirait un chien qu'on appellerait Stark. Tu as intérêt à tenir ta promesse, Augustin, sinon je t'arrache les yeux.

- Très bien, Mesdemoiselles. Passons à la nourriture. Thé ou café ?

ÉVA : - Je vous signale que le thé et le café ne sont pas de la nourriture. Enfin, pour répondre, du thé. Ma petite maman était anglaise.

Syriana pouffe d'un discret rire dissimulé derrière sa paume, amusée à la remarque d'Éva et face à l'embarras du journaliste.

- Du café ? Voilà longtemps que je n'ai plus eu l'occasion d'en boire. Même chez les nobles, il s'agit d'un nectar plutôt rare. J'ai une préférence pour le thé, toutefois.

KATE : Je préfère le chocolat chaud. Mais mon mari, lui, boit du café. De l'espresso pour être exacte.

- Appréciez-vous la douceur du sucré ou toute la palette de goût que peut offrir le salé ?

KATE : Le sucré est mon pêché mignon. Mon dessert favori est le fraisier. J'aime aussi les plats salés que m'a fait découvrir mon mari : les spaghetti sauce Genovese, Lasagnes, Bruschetta... ah oui, j'aime aussi les pizza !

ÉVA : Le sucré.

SYRIANA : - Je ne suis pas très difficile, mais je dois admettre avoir un petit faible pour le sucré. Il faudra que vous nous fassiez découvrir vos plats, Kate, leurs noms donnent envie !

Kate sourit et replace une mèche derrière son oreille.

- Avec grand plaisir !

- Préférez-vous manger ou boire ?

Syriana : - Oh, vous savez... les deux savent s'apprécier.

KATE : Les deux sont nécessaires.

Éva soupire. - Cette question est aussi stupide que de me demander si je préfère respirer ou dormir.

Bryan est content. Ça se passe bien mieux qu'avec les trois autres.

- Parfait ! Merci de votre coopération. Changeons de sujet. Si vous étiez dans une histoire, seriez-vous des protagonistes ou des antagonistes ?

ÉVA : Est-ce que j'ai une tête d'antagoniste ?

Bryan n'ose pas répondre un "oui".

SYRIANA : - Protagoniste, sans hésiter ! Qui n'a pas rêvé d'aventure digne de nos héros préférés ?

KATE : Je suis d'accord avec Syriana. Protagoniste aussi.

- Êtes-vous plutôt dessin ou musique ?

KATE : Je suis plutôt musique. Je joue du piano.

ÉVA : Une question stupide supplémentaire. Je suis chanteuse Allemande, ça devrait répondre à votre question.

Syriana se tourne vers ses comparses, le regard brillant d'admiration.

- Oh, vous pratiquez, toutes les deux ? J'aimerai bien vous entendre jouer et chanter !

KATE : - Ce serait fantastique ! Nous pourrions même nous rencontrer toutes les trois, accompagnées de nos hommes. Ainsi je vous ferai découvrir la cuisine italienne et la musique irlandaise. Ma ville d'origine est Waterford, pas loin de Dublin.

ÉVA : - Ce sera avec plaisir, mais pas devant cet imbécile de journaliste.

Syriana affiche une expression ravie.

- J'aime beaucoup ce projet ! Ne reste plus qu'à travailler mon âme soeur au corps pour m'accompagner. Se retrouver avec plus d'une personne lui est très difficile. Ça lui ferait du bien !

Se rendant compte qu'elle a un peu oublié le journaliste, elle reporte son attention sur lui avec une expression désolée.

- Mh, pardonnez mon enthousiasme. Les deux sont intéressants, mais j'ai une préférence pour la musique. Fermer les yeux et se laisser emporter par la mélodie en rêvant d'aventures au fil des notes... n'est-ce pas une sensation merveilleuse ?

- Préférez-vous le jour ou la nuit ?

Syriana sourit.

- Le jour. Pour éclairer les chemins qui s'offrent aux autres.

Kate se redresse, époussette sa robe violette et remet une mèche de cheveux derrière son oreille.

- Le jour. Mon mari et moi, nous promenons au Washington Square et à Central Park, main dans la main. C'est plus agréable de jour lorsque le soleil brille.

Syriana soupire d'envie.

- Mon compagnon est trop casanier et j'ai encore du mal à lui faire comprendre en quoi ce genre de balade est agréable... la faute sans doute à une ancienne vie passée à l'état sauvage...

KATE : - Il faut le guider pas à pas. Ce moment viendra.

ÉVA : Le jour. Je n'aime pas la solitude de la nuit.

- Famille ou amis ?

ÉVA : Quelle famille? Mon cher géniteur, ou mon ordure de beau-père? Mes amis, bien sûr!

Syriana regarde Éva avec peine. Encore une énième victime. Elle reporte son attention sur Bryan.

- Les deux, pourquoi choisir ?

KATE : Syriana a raison. Je suis très proche de mes parents. Et aussi de ma meilleure amie, Margaret.

- Aimez-vous regarder le passé ou le futur ?

Kate rougit.

- Le futur. J'ai plein de projets en tête à vivre avec mon mari.

ÉVA : Le futur, pour m'assurer que les gens que j'aime seront toujours vivants

Syriana offre une expression chaleureuse à Kate.

- Oh, vous êtes mariée ? Toutes mes félicitations ! Allons, ne rougissez pas, au contraire ! C'est merveilleux !

Elle lui prend les mains.

- Tous mes voeux de bonheur !

- Merci beaucoup, Syriana. Je suis touchée par vos mots.

Emportée par son enthousiasme, elle se rappelle qu'elle a une réponse à donner et libère Kate.

- Le futur ! Le passé... je le refuse et le nie en bloc. Si je pouvais l'effacer d'un coup de baguette magique, je le ferais.

- Préférez-vous les couleurs chaudes ou froides ?

Syriana jette un oeil sur sa robe aux couleurs pastels, la tenue bleue comme le ciel et la longue ceinture de tissu vert comme les prairies reposant sur ses hanches.

- Mh... froides, je dirai. Mais je ne suis pas contre d'essayer des couleurs chaudes.

KATE : J'aime les couleurs chaudes. Elles égayent la vie.

ÉVA : Les couleurs chaudes. Il paraît que je suis plutôt volcanique.

Syriana sourit, amusée par cette précision. Éva l'a plutôt bien démontrée en début d'entretien.

- Très bien ! Merci pour votre participation. Attaquons le domaine de l'intime, maintenant. Alors... Douche ou bain ?

ÉVA : Avez-vous déjà vu une douche dans les années quarante? Arrêtez de poser des questions stupides!

Syriana dissimule un sourire amusé derrière sa paume. Cet entretien est, comme prévu, amusant. Elle se dit qu'elle apprécie le caractère d'Éva.

- Oh, tout dépend... le bain est tout de même plus confortable. Mais j'admets qu'une douche en amoureux me tenterait.

KATE : J'aime les bains. Mais dans notre appartement new-yorkais, nous n'avons qu'une douche. Ça ne me dérange pas. L'important est d'être avec la personne que l'on aime.

- Aimeriez-vous être seules ou avec votre bande ?

KATE : Je préfère être entourée.

ÉVA : Rester avec des personnes de qualité, c'est-à-dire, une petite poignée de personnes.

SYRIANA : - La solitude a ses bienfaits, mais je préfère être entourée par de belles personnes, comme Éva.

- Appréciez-vous d'être dehors ou dedans ?

SYRIANA : - Dehors, surtout quand il y a de magnifiques rayons de soleil !

KATE : Tranquille à la maison avec mon mari. Même si j'aime me balader. Mais quelques fois, des américains embêtent mon mari. Ils se méprennent sur son physique. Vous savez, il est italien. Et à l'époque de la prohibition aux États-Unis, les Italiens étaient mal vus... Il subit leurs remarques déplacées. Cela me fend le coeur. Il tente de s'intégrer pourtant.

Syriana a du mal à dissimuler sa peine. Elle ignore où se trouve cette contrée, mais elle comprend l'essentiel.

- Le rejet de la différence est décidément de partout...

ÉVA : Dehors, pour les promenades au grand air.

Une idée vient à Syriana. Avec le caractère d'Éva...

- Dîtes, mademoiselle Éva... Ça vous dirait de convaincre mon âme soeur des bienfaits d'une promenade en amoureux ?

ÉVA :

- Vous savez, je ne suis pas un modèle de pédagogie, enfin, paraît-il. Et puis, les hommes ne comprennent jamais rien.

- Le feu, l'eau, l'air ou la terre ?

ÉVA : Si vous aviez suivi, vous auriez déjà la réponse : le feu.

Syriana : - Mh, pas facile, comme question. L'air ?

KATE : Je dirais l'air. On dit bien "libre comme l'air" ? Je vis ma vie comme je l'entends et mes parents respectent mon choix. Mon mari m'a toujours soutenue dans mes études de droit.

- Dragon ou licorne ?

KATE : Licorne. J'aime les légendes et les histoires féériques.

Éva lève les yeux au ciel. - À votre avis?

Syriana sourit et une lueur espiègle traverse ses yeux verts. - Une licorne pour sa vitesse, ses pouvoirs et sa beauté. Et sa corne pour garder les ordures à distance. Et si on rentre dans ce jeu... sachez que je suis parvenue à prouver qu'une licorne était plus forte qu'un dragon.

- Rêve ou réalité ?

Syriana hésite.

- Je suis désolée, j'ignore comment répondre à cette question.

KATE : Réalité. Il faut savoir garder les pieds sur terre. Même si on peut s'octroyer des moments de rêverie.

ÉVA : Les deux ont leurs avantages : dans les rêves, on peut retrouver les personnes disparues qui nous sont chères. Dans la réalité, on peut profiter du moment présent.

- Quelle pièce de la Triforce ? (Force, Sagesse ou Courage, pour les non-Zeldaphiles)

ÉVA : La force.

SYRIANA : Cela vous va si bien, Éva ! Pour moi... Sagesse, peut-être ?

Kate sourit, enthousiaste et amoureuse. Syriana lui offre un regard tendre.

- La sagesse je pense. Mon mari représente la Force. Nous avons un équilibre entre nous. Nous nous complétons.

- Quelle préférence auriez-vous entre un hôtel ou un camping ?

KATE : Un hôtel. C'est là où nous avons.... pour la première fois, lui et moi... Enfin, vous voyez...

ÉVA : Qu'est-ce que ça veut dire, camping? étant donné que je passe la moitié de ma vie dans des hôtels, vous avez votre réponse.

Syriana sourit largement aux réponses de Kate et d'Éva.

- J'ignore ce qu'est un hôtel, mais je pense que c'est largement mieux que dans une chambre dévastée, Kate. Il y faisait froid. Enfin, ça donnait une motivation supplémentaire pour rester l'un contre l'autre, vous me direz. Ça a l'air charmant, vos hôtels, mesdemoiselles. Il faudra me montrer ça.

Kate se penche légèrement vers Syriana.

- Vous êtes la bienvenue à New-York.

- Vous considérez-vous comme classiques ou excentriques ?

Syriana offre un sourire espiègle :

- Excentrique.

KATE : Plutôt classique. Même si Margaret me trouve excentrique pour avoir épousé un napolitain.

ÉVA : Soyez plus précis ! Style vestimentaire ou personnalité ? Vestimentaire, plutôt classique. Personnalité, ça dépend avec qui et dans quelles circonstances

Syriana étouffe un léger rire.

- Je vous aime bien, Éva ! Je réitère ma demande : ça vous dirait de m'aider à civiliser un peu mon compagnon ?

ÉVA :

- Si c'est important pour vous, je veux bien essayer, mais je ne vous promets rien.

- Parfait ! Merci Mesdames ! Profitons d'une pause bien méritée avant la prochaine partie. Régalez-vous !