ouverture

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Le sensible et le terrible

Orgasmic-fantasy

Ouverture

Chapitre 1

À cet instant précis, les courtes jambes de Fleurette se tendirent d’audace tel la corde d’un arc de légende, lentement, irrésistiblement, et par lentes gradations de puissance alertes et mobiles, certaines du but à atteindre, de la cible à abattre : cet orgasme objectif qui l’espace d’un spasme libérerait ce corps délicieux et chétif, tout saturé de tendres et violentes tensions et transpirant haletant des bruyants murmures de sa tête encombrée de tant de délices emmurés. Elle inclina un peu plus le bec de son orgasmomatique afin de le faire glisser entre les lèvres de sa vulve et qu’il vienne s’offrir en crochet au bord supérieur de son vagin, là, juste en dessous de ce clitoris déjà tout affolé et gonflé de douloureux et doux espoir par ces longues minutes passées à se faire branler par la caresseuse extrémité de l’appareil. Le cadran mécanique de l’engin cliquetait de ses roues chiffrées les mesures impeccables et précises des efforts de Fleurette. Elle demeura ainsi un léger moment, comme pour reprendre son souffle. Mais malgré ses sursis, son souffle continuait de s’accélérer. Elle précipita alors le bras de l’engin d’un geste sure et éprouvé jusqu’au plus profond du conduit. À ce signal, ses jambes déjà tendues à l’extrême s’agitèrent de spasmes irréguliers mais irrésistibles tel les frémissements d’un geyser bouillant tout proche de l’explosion. Son autre mains, celle qui jusque là s’était contenté de tour à tour caresser ou pincer ses mamelons pointés vers les nues, glissa sans précipitation vers le bas du ventre pour reprendre ce même manège de pincement-caresses sur le bout du clitoris. Ses paupières battaient de leurs ailes l’air saturé de la petite chambre et jouaient avec les cliquetis dentés de l’orgasmomatique et les vibrations des jambes un drôle de mouvement d’étrange mélodie sans thème, un musique aux rythmes syncopés où les énigmatiques lignes de chaque instrument semblaient parfois se fondre et s’enlacer dans de provisoires et mélodieux arrangements pour ensuite se défaire, partir solitaire toujours plus haut et plus loin, à la recherche d’une nouvelle mélodie à s’accoupler pour une nouvelle et tout aussi provisoire minute d’harmonieuse et délicieuse union. Puis, comme prise de panique, elle appuya soudain et avec force détermination sur le manche crispé, exactement comme si elle avait voulu perforer frénétique le fond de son sexe qui écumait les torrents de vague d’une mer déchaînée de tempêtes. Son souffle se suspendait maintenant comme en état d’apesanteur aux plus hautes branches du lit. Les lignes et les arêtes de la pièce s’inclinèrent et se penchèrent dans une lenteur étirée vers le centre du lit. Puis leur mouvement se fit courbe et spirale qui chacune s’entremêlaient aux branches maintenant couchées du lit. Dans cette soudaine et étrange prison de lignes, les draps brûlants se gonflèrent comme des voiles qui enlevèrent imperceptiblement ce navire à plusieurs centimètres du sol ardent de la petite pièce qui fondait et s’écoulait tel la cire de mile cierges incandescents et dévots. Les amarres claquèrent les unes après les autres dans une suprême explosion. Elle lâcha son manche et s’agrippa des deux mains à ce qui subsistait de ce lit flottant et tournoyant aux cercles subtils de la création. Alors, alors qu’elle s’abandonnait à l’inconnu délicieux de ce mouvement qui la transportait loin du sol de ce monde à la vitesse du galop rude et fier d’un mystique taureau ivre, le lit chavira plusieurs fois de suite sous les vagues folles qui s’amusaient et se riaient aussi souverainement du piteux corps de Fleurette ballotté tel fétu de paille planté libre dans le lointain des banlieues de cet univers.

C’est à ce moment précis que la porte de la chambre éructa son ultime approbation aux assauts rageurs de Gourdin l’enchanteur qui pénétra l’étroite chambré, son imposant chibre brandi dans la sublime érection de la lance d’Odin, et hurlant à la mort de sa détresse : « Fleurettte… faut que tu m’aide !!! »

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