Chapitre 1

4 minutes de lecture

— Je te dis que c’est à toi de le faire. J’ai mis les assiettes, les couverts, les verres et tu dois mettre le reste, dis-je, agacé.

Mon frère est agaçant. Il n’a pas mis la table correctement et nous voilà en train de nous disputer pour ça.

— Mais non, j’ai aidé maman à faire à manger et j’ai mis le gruyère, les sets de table, le poivre et le sel.

— Mais je te dis …

Soudain, une voix forte et grave se fait entendre.

— Ça suffit, Nate va chercher l’eau et dépêche toi, on ne va pas y passer la nuit.

La voix de Papa est tellement forte que aucun de mes frères et sœurs n’osent parler. Au bout de presque dix minutes, ma mère nous demande comment s’est passé notre journée.

— J’ai emprunté un livre à la bibliothèque sur Peter Pan. Mais je n’est pas pris le conte pour enfant, j’ai pris la version original, argumenté-je, en ayant hâte de sortir de table pour commencer à le lire.

— J’ai eu quatorze à ma dictée, Luz s’amuse à mettre un coussin péteur sur la chaise d’un camarade et Adam fait de la peinture à l’école, intervient Genna, 10 ans.

— Tant mieux si cette journée s’est bien passé. Il est l’heure d’aller au lit. On se lave les dents et j’arrive, dit maman avec entrain.

Tout le monde débarrasse sa table puis monte dans la petite salle de bain pour se brosser les dents. Puis maman monte dire bonne nuit à Nate, mon frère jumeau, Genna, ma sœur, et moi, Naël. Ensuite, elle lit une histoire à Adam et Luz, 6 et 8 ans, pour qu’ils s’endorment. Et pour finir, elle repasse dans nos chambres pour vérifier que l’on dort tous.

Je dors avec Nate qui n’arrête pas de rejoindre ces copains pour jouer à des jeux vidéos sur l’ordinateur en pleine nuit. Genna est somnambule et c’est la seule à avoir sa propre chambre, puis les petits Luz et Adam partagent la chambre en face de la mienne. Ce qui est compliqué quand l’un des deux se réveillent en pleurs car il fait un cauchemar et réveille toute la maison.

Il nous reste encore environ un mois avant la fin de l’école. Je suis bon élève, travailleur et discret. Je suis l’opposé de Nate qui est très extraverti, ne révise pas ces contrôles et fait pleins de bêtises. Je n’ai pas hâte que l’école se termine car je n’aurais rien à faire de mes journées. Je ne peux plus emprunter de livres à la bibliothèque car la documentaliste a peur de ne pas les revoir. Heureusement qu’il me reste le livre de Peter Pan.

Nate et moi sommes en cours de français quand la musique de l’interphone retentit.

« Nate Rouzlou doit se rendre immédiatement dans le bureau de la proviseure, je répète, Nate Rouzlou chez la proviseure, merci »

Je regarde Nate et j’essaie de décoder l’expression de son visage. Il a l’air de savoir

pourquoi il est convoqué et ça à l’air grave. Il remballe vite ces affaires et quitte précipitamment le

cours de français.

Je tourne la tête et observe ses amis qui se trouvent au fond de la classe. Eux aussi ont l’air inquiet mais beaucoup moins que Nate. Je les entends discuter et arrive à comprendre une phrase parmi le flot de murmures et de chahut de la classe :

— Vous croyez que c’est à cause des toilettes ?

Des toilettes ? Que c’est il passé dans les toilettes pour que Nate se fasse convoquer chez la proviseure et soit aussi inquiet ? Alors que je réfléchis à la bêtise que Nate à pu commettre, j’entends une voix douce m’appeler.

— Naël ? Peux-tu répondre à la question que je vient de te poser s’il-te-plaît.

C’est la voix de Mme. Dixson. Elle est âgée d’une vingtaines d’année. Elle porte une jupe mi-longue moulante et un chemisier bien repassé avec des talons hauts. Ce style vestimentaire lui donne une certaine autorité. Mais ce n’est qu’une impression. Les cours sont toujours compliqués. C’est même arrivé, qu’une fois, elle nous ais TOUS envoyée dans le bureau de la principale.

— Excusez moi Mme. Dixson. Je n’ai pas ente…

Soudain, la sonnerie annonce la fin des cours et l’arrivée du week-end.

En me rendant vers la grille de l’école, je croise Danny, le surveillant qui s’occupe de nous, au collège. Il me dit que la directrice veux que je me rende au secrétariat et que je dois attendre dans la salle d’attente car ma mère nous ramènes, Nate et moi. Je m’y rends immédiatement. La salle d’attente est petite. Elle ne contient que trois chaises collées au mur et une table avec des revues scientifiques dans un coin de la pièce.

Une jeune fille attend elle aussi. Elle porte un jean où il y a plus de trous que de tissus avec un tee-shirt du groupe ABBA et une chemise attachée à sa taille. Sur son visage se dessine un bleu autour de l’œil droit. Je pense qu’elle s’est battue.

Alors que je tente de me concentrer sur autre chose que la fille qui me fixe, la porte du bureau de la directrice s’ouvre et ma mère fait volte-face avec Nate derrière elle. Elle a l’air très en colère et Nate a l’air embarrassé et aussi désolé. C’est peut-être à cause de ce qu’il s’est passé dans les toilettes. Ma mère ne prononce pas un mot et me fais un signe de la main pour me signalez que nous rentrons.

Je dis au revoir à la directrice, prends mon sac puis suis ma mère et mon frère dans la voiture.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Lora-Rose ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0