Chapitre 2

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Ma mère n’a pas vu le temps passer quand elle était avec la directrice et l’école de Luz et Adam appelle au moment ou l’on s’apprête à partir.

— Bonjour Madame, je suis vraiment désolée. J’ai dû me rendre au collège et je n’ai pas vu le temps passer. Où sont-ils ? D’accord. J’arrive dans dix minutes. Merci, au revoir.

— Que se passe t-il maman ? demande Nate qui hésite beaucoup à parler.

— La maîtresse d’Adam et de Luz était inquiète que je ne sois pas venu les chercher donc elle veux savoir si elle les gardes le temps que j’arrive ou si elle les dépose au périscolaire.

Ma mère allume la voiture et s’engage à toute vitesse sur la route. Je ne sais toujours pas ce que Nate a pu faire comme bêtise et je n’ose pas poser la question. Ma mère se gare sur le grand parking de l’école élémentaire, qui se trouve à quelques minutes en voiture, de chez nous. Il y a une autre voiture garée, c’est une Seat Leon grise. C’est sûrement la voiture de la professeure qui garde Adam et Luz. Ma mère nous laisse seul dans la voiture. Nous la voyons ressortir quelques minutes plus tard avec Adam dans ces bras et Luz qui marche à côté. Genna n’a pas été à l’école car elle est malade. Puis nous prenons le chemin de la maison avec le chahut des petits qui racontent leur journée.

Nous rentrons à la maison et nous nous installons tous à table pour déguster le gâteau au chocolat que maman nous as sûrement préparé plus tôt dans la journée. Papa sort de la salle de bain avec les cheveux encore mouillés et à moitié habillé. Il est grand et musclé. Il aime aller à la salle de sport pour éviter de prendre les kilos que la plupart des adultes prennent à l’approche de la quarantaine.

— Bonjour tous le monde, pourquoi vous êtes rentrés aussi tard ? demande papa.

— Figure toi que j’ai été convoquée dans le bureau de la proviseure du collège car Nate s’amuse à casser les toilettes de l’établissement avec d’autres copains de sa classe.

Tout s’explique. La phrase que l’un des copains de Nate a dit en cours de français et la tête légèrement inquiète de tous les autres. Je ne pense pas que maman sachent qui sont ces autres copains mais moi, je le sais. Mais il vaut mieux que je ne parle pas au risque de me prendre le revers de la médaille.

— Pardon ? Tu casses les toilettes de ton lycée ? Pourquoi ? réponds Papa, très énervé.

Nate n’a pas le temps de répondre que ma mère reprends la parole.

— Le collège le suspend pendant une semaine et à son retour, il doit aider les agents à réparer les toilettes. Ils savent qu’ils sont plusieurs à les avoir cassés mais Nate s’est fait prendre sur le fait. Ces copains sont partis avant que l’agent d’entretien ne passe. Je l’ai puni de téléphone et d’ordinateur pendant deux semaines minimum. Il doit se tenir à carreaux pour le récupérer.

Papa hoche la tête à chaque fois que maman prononce un mot. Sûrement pour montrer qu’il est d’accord avec elle.

A table, nous observons tous, y compris Genna qui se sent mieux, Nate et maman. Puis nous montons tous dans nos chambres et nous nous installons tous à nos bureaux pour faire nos devoirs. Même Nate, pour une fois. Nous n’avons plus beaucoup de devoirs car il reste trois semaines avant les vacances d’été et que notre conseil de classe est demain. Nous faisons tous nos devoirs, nous mangeons de la viande avec des légumes et au lit.

Je me lève plus tôt que d’habitude car, hier, j’ai oublié de faire mon sac. Je descends doucement pour ne réveiller personne mais j’entends des voix au rez de chaussée. Je me fige telle une statue en haut des escaliers pour tenter d’écouter leur conversation. Le timbre de leurs voix est différents de d’habitude. Mes parents ont l’air inquiets.

— Non, on ne peux pas leurs dire. Si ça se trouve, ils les ont oubliés ou rayés de leur liste. Ça fait des années que nous n’y sommes pas retourner et il ne sait encore rien passer, chuchote mon père.

Alors que je tente d’écouter la conversation de mes parents, un grand bruit commence à envahir le première étage. C’est juste les réveils qui indiquent qu’il est l’heure de se lever pour aller à l’école. Je me cache dans la salle de bain en attendant que ma mère monte pour s’assurer que nous sommes tous réveiller. Puis je tire la chasse d’eau pour lui faire croire que j’étais au toilette et que je n’ai pas entendu leur conversation. Je descends et prends mon petit déjeuner comme d’habitude et la journée se passe sans encombre.

Tous les soirs, je rentre chez moi vers seize heures trente à l’aide du bus qui nous déposes à quelques maisons de chez nous. Je rentre chez moi avec Nate qui me supplie depuis trente minutes pour que je lui prête mon téléphone. J’ouvre la grande porte d’entrée qui mène sur un petit sas pour se déchausser et se déshabiller de nos vêtements d’extérieurs. J’aperçois Adam, assis à table avec un paquet de Smarties à la main et Luz, debout dans la cuisine, papa et maman autour d’elle.

— Que se passe il ? demande Nate.

— Luz s’est battu à l’école avec un garçon de sa classe et refuse de dire pourquoi.

Je prends un paquet de biscuit à la vanille dans un des placards de la cuisine puis m’installe à table.

Nate prends aussi ces gâteaux qu’il fourre dans sa poche pour pouvoir les manger au skate-park. Nate a une passion, le skateboard. Depuis qu’il est puni de téléphone, il passe tout son temps libre au skate-park qui se trouve à quelques minutes à pied de la maison.

Mes parents ne crient plus après Luz mais elle aussi est puni de tablette. Elle monte en claquant ces pieds contre le carrelage, puis dans les escaliers et enfin, la porte de sa chambre. Je décide de la suivre pour tenter de comprendre. Dans la famille Rouzlou, il y a deux groupes de frères et sœurs : Genna, Adam et moi qui aimons faire des jeux et des batailles d’oreillers ensemble. Et il y a Nate et Luz, qui aime faire des bêtises et énerver les autres.

Je toque à la porte de Luz. Elle l’ouvre puis la referme aussitôt voyant que ce n’est que moi. Je n’insiste pas et la laisse se calmer.

Je vais dans ma chambre pour terminer le livre de Peter pan que j’ai emprunté à la bibliothèque.

Soudain, la conversation de ce matin que mes parents ont eu me reviens en tête. Je sors de mon lit, ouvre un tiroir de mon bureau et en sors un carnet gris simple avec mon nom dessus. C’est le carnet où j’écris toute les histoires que je lis mais je note aussi des questions ou des choses importantes.

J’ouvre mon carnet, prend mon stylo en main et commence à gribouiller des phrases, par-ci par-là de la feuille. Les questions fusent et j’ai l’impression que mon cerveau explose.

Qu’est-ce-qu’il faut nous dire ? Pourquoi

devons nous être rayés de la liste ? Et d’ailleurs, quelle liste ?

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