Chapitre 8

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Il est sept heures lorsque nos réveils sonnent. Nous descendons tous petit-déjeuner, en pyjama et mal réveillé, et aucun d’entre nous n’ose prononçons pas un mot.

Nate et moi avons mal dormi, cette histoire est tellement absurde. Malgré notre insomnie commune, aucun n’a prononcé un mot sur la situation, ni sur ce que l’on ressent. J’ai tenté de confronter la réalité, que nous avions des pouvoirs, que l’on va quitter la maison dans deux jours et sans avoir dans combien de temps nous reviendront, que je vais rencontrer de nouvelles personnes, je n’aurais plus mes amis d’avant… Beaucoup de choses à digérer et apprivoiser en très peu de temps.

Il est maintenant midi. Je suis encore en train de penser à tout ça, lorsque papa hurle d’en bas qu’il est l’heure de partir. Papa et maman ont décidé que, ce midi, nous mangeons dans un fast-food près de la Cathédrale d’Amiens. Mais mon appétit n’est pas revenu depuis hier, et en plus je n’ai pas beaucoup dormi. Moi, je décide de prendre un Wrap avec des nuggets de chèvre, Nate à pris un burger avec deux steak haché, et Luz, Adam et Genna ont droit au menu Enfant.

Alors que nous dégustons tous ce repas loin d’être sain et équilibré, et que nous nous rapprochons de la cathédrale, un débat éclate en voiture entre Adam et Luz.

— Les livres, c’est carrément mieux que les jouets !

— C’est même pas vrai. Tu prends des livres alors que tu sais même pas lire.

— Si je sais lire, arrête de mentir, hurle Adam.

Le débat s’arrête enfin lorsque papa arrête le Monospace, qui est garé à quelques rues de la cathédrale. Nous descendons tous du Monospace, puis nous nous dirigeons vers la grande cathédrale visible depuis le haut des commerces et des habitations. Je suis toujours impressionné de ce que l’Homme est capable de construire.

Nous marchons quelque minutes puis nous voilà devant la cathédrale. Il fait extrêmement chaud, je sens des gouttes de sueurs coulées le long de mon front, malgré ma tenue légère. Nate, papa et moi portons un débardeur avec un bermuda. Luz et Adam portait un short court et un tee-shirt, orné d’une casquette de leur séries préférés, les Tortues Ninjas et Miraculous. Genna et maman portent une robe assortie, verte avec des feuilles de palmiers dessus et des sandales. Nous entrons dans la cathédrale, et nous cherchons la femme de ménage. Il y a pas mal de monde. Après près d’un quart d’heure à tourner en rond dans ce chef-d’œuvre architectural, nous trouvons enfin sur la femme de ménage.

— Excusez-moi, vous travaillez ici ? demande poliment maman

— Bonjour, je m’appelle Marine. Oui, je suis femme de ménage ici. Je peux vous aider ?

Marine est une femme d’une trentaine d’année, brune et fine. Elle a l’air d’apprécier les contacts avec d’autres personnes.

— Nous aimerions acheter les fourniture scolaires pour les deux grands garçons.

— Oh d’accord ! Où sont-ils inscrit ?

— Acadia. Comme moi, dis maman, enthousiaste.

— Moi aussi, j’ai été à Acadia. C’est votre première année, n’est ce pas ?

— C’est exact, répond Nate.

— Vous allez voir, c’est merveilleux. Bon, assez papoter, je vous ouvre.

Marine pose sa serpillière dans le seau qui se trouve à côté de sa jambe gauche, prends une profonde inspiration, puis forme un cercle avec ces doigts. La cathédrale devient silencieuse. Je me retourne alors et découvre tout le monde figé, sauf ma famille et moi. Je balaye la salle du regard, aucun ne bouge ou ne prononce un mot.

— Allez-y. Ouvrez la porte ou il est écrit « Interdit d’entrer », et vous y serez. Bon courage.

Papa me tape sur l’épaule pour me remettre dans leur monde. Maman, Nate, Luz et Adam ont déjà passer la porte. Papa marche devant moi, et Genna derrière.

En passant à travers la porte de la cathédrale, je découvre un magnifique centre commercial plein de végétations, de cascades, et il y a beaucoup de fenêtres. Il y a des dizaines et des dizaines de magasins tous aussi farfelues de par leurs noms et leurs gérants : « Fournitures inutiles, par ici »,

« Sac à dos, prenez garde ! »…

Nous sommes restés quelque instants à observer ce lieu si magique et étrange à la fois. Puis maman nous remet les pieds sur terre.

— Bon, nous avons plein de choses à faire. Il est déjà 13h et il faut encore acheter toutes les fourniture, faire les valises… Bon, puisque vous ne connaissez pas votre pouvoirs, nous allons devoir tout acheter. C’est parti. Nous allons commencer par aller voir Mme. Fourche au

« Fournitures inutiles, par ici ». Il nous faut au minimum 12 cahiers magiques et les affaires de base.

Pendant que maman parlait, j’observe un groupe de jeune, de mon âge je dirais, créer des étincelles dans leurs mains, créer la pluie, ou encore devenir invisible. Soudain, Nate me tire par les cheveux. Toute la famille est entré dans la boutique de fourniture inutiles. Nous courons pour les rejoindre. En arrivant dans la boutique, maman parle à une vieille femme, qui ressemble à une sorcière, comme ci elle se connaissait depuis longtemps.

— Les garçons, voici Mme. Fourche. C’est la gérante du magasin. Voici mes enfants qui entrent à la Acadia Academy demain.
— Ils ont l’air talentueux. Comment je peux vous aider ?

— Nous aurions besoin de 12 cahiers magiques minimum, de trousses fourre-tout et de matériel de base non magique. Ils n’ont pas le droit au stylo-plume écrivant seule et aux ordinateur magiques.

— Eh bien dites donc, ils en faut des choses pour ces deux petits. Je vais vous chercher ça.

Nous passons presque trois heures à tourner dans la plupart des magasins du centre commercial. Quand nous sortons du centre, la cathédrale est vide et nous sommes chargés d’au moins dix sacs. Nous mettons toutes ces affaires dans le coffre du Monospace. J’ai mal au pieds à force de marcher. Nous rentrons à la maison et l’excitation de maman ne redescends pas.

— Les garçons, ils faut encore faire votre valise et vos sacs. Je vais vous aider. Étalez tout sur la table. Allez, dépêchons.

Nous passons une heure à mettre plein de choses étranges dans nos sacs fourre-tout, du scotch, une tonne de cahiers et de manuels et des kits de coutures. Puis nous faisons notre valise. Nous y mettons des pyjamas, des accessoires de toilettes et tout le reste de nos affaires.

Puis nous allons manger notre plats préférés à Nate et moi : des pâtes au chorizo. C’est drôle car la soirée se passe exactement comme d’habitude, alors que c’est la dernière avant longtemps j’imagine. Je me couche épuisé de la journée d’aujourd’hui et de la nuit quasi blanche de la dernière fois mais aussi inquiet pour demain.

Je sombre dans un sommeil profond jusqu’au lendemain cinq heures du matin.

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