— Je suis épuisé. Comment ils font les élèves ici pour tenir ? Ça ne fais qu’une semaine que les cours ont commencé et on croule sous le travail.

Je découvre un Drake agacé, qui ne cesse de se plaindre du matin au soir et du soir au matin. Mais il n’a pas tort. Cette première semaine a été riche en information et en devoirs. Nous avons un test de connaissances en français, deux chapitres du manuel de téléportation et trois du livre sur la maitrise de soi. J’ai découvert tous mes professeurs et toutes le matières. Il s’avère que Mr. Pillard est vraiment détesté de tous le professeurs, que les cours d’astrologie sont particulièrement ennuyeux et les cours de magie noire sont passionnant même si le professeur ne m’apprécie pas.

— Bon, tu as fini de te plaindre. On peux commencer à travailler ? demandé-je à Drake.

— Non, je n’ai pas fini. L’année va être insupportable. Je vais pas tenir.

— Mais si, allez, on s’y met et tu verras qu’on aura fini d’ici peu de temps. Après, on pourra aller au foyer et jouer à la console.

— On peux y aller tout de suite s’il-te-plait. Je n’ai clairement pas l’envie de travailler.

— Soit on est là, on travaille et on peux faire ce que l’on veux après. Soit tu repousses, tu fais ça demain à la dernière minute et tu commenceras l’année avec des mauvaises notes.

— Bon, OK.

Drake se décide enfin à ouvrir son livre sur la téléportation et commence à lire le chapitre 15 intitulé « Apparition du pouvoir ». Je commence à lire le chapitre et plus je lis, moins je comprends. Les choses qui sont dites ne se sont pas produit pour moi. Selon Gabeus Nuro, l’auteur, nos pouvoirs se déclarent vers trois ans de façon soudaine et inattendue. Si les pouvoirs ne se sont pas manifestés à quatre ans au plus tard, c’est que nous sommes probablement un humain normal et ne possédons pas de pouvoirs.

— Drake ? Comment ton pouvoir s’est manifesté pour la première fois ?

— En fait, j’étais en train de piquer une crise de colère car ma grand-mère ne voulais pas me donner de bonbons car elle avais peur que je ne mange pas les choux de Bruxelles et le poisson qu’il y avait au menu. Presque instinctivement, j’ai collé mes doigts et dessiner un cercle puis mon premier portail est apparu. Je l’ai traversée et je me suis retrouvé dans un parc d’attraction, pas très loin de chez moi. Ma mère et ma grand-mère m’ont cherché pendant presque une heure.

Drake laisse échapper un rire.

— Mais si nos pouvoirs ne sont apparu que récemment ? Ce n’est pas normal ?

— Non, les premiers signes de pouvoirs apparaissent généralement entre trois et quatre ans. Soit quelque chose bloque le développement des pouvoirs soit c’est que c’est un être spéciale.

— Spéciale comment ? Et qu’est ce qui peux bloquer les pouvoirs ?

— Pourquoi ça t’intéresse ?

Je réfléchis et hésite à lui dire la vérité. Si je lui dit, il va me trouver bizarre et je n’aurai plus personne à qui parler. Déjà que Nate ne veux plus me parler, je peux pas en plus perdre Drake. Mais d’un autre côté, ce qui m’est arrivé avec mes pouvoirs ne sont pas normales et j’ai envie de comprendre.

— Je suis juste curieux. Alors ?

— Fermeture de la bibliothèque, annonce une voix juste à côté de nous.

C’est la bibliothécaire, une femme agée d’une soixantaine d’année qui porte une chemise correctement mise et une jupe tailleur.

Nous rangeons précipitamment nos affaires et rejoignons le foyer. En arrivant, nous remarquons qu’il y a peu de monde. Juste deux élèves de troisièmes années travaillant dans un coin et un groupe de garçon assis sur deux canapés et regardant la télévision. En refermant la grande porte du foyer, elle claque et nous attirons sans le vouloir l’attention sur nous.

— Regardez qui voilà. Mini Nate et microbe. Vous étiez où ?

Il mette en pause le match de base-ball qui visionnaient, se lève et vienne se mettre en travers de notre chemin.

Les deux garçons qui étudiaient quitte la salle principale pur se rendre au dortoir.

— Je m’appelle Drake et lui Naël, et nous étions à la bibliothèque pour travailler.

— Décidément, tu n’as pas retenu la leçon la dernière fois.

Soudain, deux garçons se faufilent dernière nous et nous vole nos sacs. Ils commencent à les ouvrir et à tout balancer sur le sol.

— Alors, « Maitrise de soi », livre très inutile. « Manuel de téléportation pour débutant », tout le monde sait se téléporter. Ah, ça en revanche, ça m’intéresse.

Grégroy ramasse alors un sachet qui contient mes gâteaux préférés, une gaufre fourrée au chocolat.

— Je te prends tous le sachet, et calme toi Microbe, sinon tu ne survivras pas longtemps ici, dit Grégory en tournant la tête vers Drake.

Puis le groupe quitte le foyer pour se rendre au réfectoire tandis que nous nous baissons pour ramasser nos affaires. Soudain, j’entends une voix familière.

— Mais Naël, c’est quoi ce bazar, sérieux ? T’aurai pas pu faire attention à tes affaires. Maman et papa serait énervés s’il voyait ça.

Je redresse la tête et regarde Nate dans les yeux, puiis j’ouvre la bouche et lui dit.

— Je n’ai pas fais tomber mon sac, c’est ton copain Grégory et sa bande qui nous ont volé nos sacs puis ont tout vider.

— Mais bien sûr, dit juste que tu es jaloux que je me sois fait de vrais amis qui s’intéresse à moi plutôt que de dire que c’est de la faute de Grégory si tu es maladroit, rétorque Nate, encore plus énervé que la dernière fois.

— Crois nous ou non, ça nous est égal, interromps Drake.

Nate quitte le foyer, Drake et moi ramassons nos dernières affaires et déposons nos sacs dans les coffres situés devant nos lits. Puis nous quittons le foyer pour nous rendre au réfectoire. Sur le chemin, nous croisons Pauline.

— Qu’est ce que tu leur as fait ? me demande t-elle.

— Comment ça ? A qui ? dit-je, surpris.

— Aux professeurs. Tu n’as pas remarqué qu’il se comporte étrangement quand ton frère et toi arrivent dans une pièce. Donc tu leur as fait ? Notamment à Mr.Pillard, souviens toi son malaise de lundi dernier.

— Je ne leur ait rien fait. Peut-être qu’ils n’ont pas l’habitude d’avoir deux frères dans la même classe ou alors ils ne nous apprécient pas. Et le malaise de Mr.Pillard était sûrement dû à de l’hypoglycémie.

Visiblement agacé que j’apporte une réponse qui tienne la route, Pauline tourne les talons et se dirige vers le réfectoire.

— Cette fille là est insupportable, annonce Drake. Mais elle n’a pas tort. Les professeurs ont un comportement étrange avec Nate et toi. Au point que Mr.Pillard fasse un malaise. Tu es sûr que tu ne me cache rien ? M’interroge-t-il, d’un air suspicieux.

— Tu ne vas pas t’y mettre. Non je ne te cache rien et Mr.Pillard à probablement fait une crise d’hypoglycémie.

Puis nous continuons notre chemin vers le réfectoire dans un silence glacial.

Un mois plus tard, Drake et moi nous dirigeons vers la cour pour le cours de pratique des pouvoirs. Jusque ici, Mr.Pillard nous as juste appris le geste et l’état d’esprit dans lequel il faut être pour réussir à se téléporter. Nous retrouvons le reste de la classe, debout en ligne devant notre professeur, chaque élèves espacée d’environ deux mètres.

— Bon, j’espère que tous le monde à penser au ruban adhésif. Ceux qui n’en n’ont pas, je ne veux pas vous voir. Filez dans le bureau de Mme.Scars. Passons, demandez à votre camarade de gauche de vous scotcher l’index et le majeur ensemble sur les deux mains puis les poignets. N’’hésitez pas à mettre trop de ruban.

Une fois tous nos doigts et nos poignets accrochés, le silence reviens et chacun écoute attentivement les instructions.

— Vous allez vous concentrer, visualiser le hall d’entrée et formerez un cercle bien dessiné avec vos doigts tendus en face de vous. C’est parti.

Nous commençons tous à tendre nos bras, pointer nos doigts face à nous et commence à visualiser le hall de l’école. Je sens un souffle dans mon dos et quelqu’un me murmure,

— Vous est votre frère ne pratiquerons pas l’activité aujourd’hui. Rendez vous au foyer des Bleus et ne bougez pas de là-bas jusque votre prochain cours.

Je rouvre les yeux, regarde au dessus de mon épaule et aperçoit le visage fatigué de Mr.Pillard.

— Monsieur, je ne comprends pas. J’ai fais quelque chose qui mérite cette exclusion ?

— Ne discutez pas, Naël, et faites ce que je vous dis.

Je demande à l’élève de quatrième année, qui assiste exceptionnellement Mr.Pillard, de retirer le scotch qui me ligote les mains. Je lis dans son regard un étonnement qu’il essaie de masquer par un sourire discret.

En rentrant au foyer, je monte le gros escalier blanc qui mène au dortoir et rejoint mon lit. Je me jette dessus en réfléchissant à cette mise à l’écart des autres. J’essaie de comprendre mais je n’y arrive pas. Je n’ai rien fais et pourquoi nous avoir viré Nate et moi ? Et pourquoi nous avoir envoyer au foyer et pas dans le bureau de Mme.Scars ou dans le bureau de Gabriel ?

Soudain, je tends l’oreille et entends deux garçons discuter en bas, visiblement en train de se disputer. Je me relève donc de mon lit, traverse la longue pièce et descends l’escalier qui mène à la salle principale.

— Écoute Nate, tu n’as rien à faire là, tu dois retourner en cours ou te rendre dans le bureau de la directrice.

— Non, je n’irai pas. C’est lui qui nous as viré sans raison alors hors de question que j’aille me faire punir chez Scars.

Je remarque alors Nate assis dans l’un des canapés et Gabriel, debout face à lui.

— Que se passe t-il ? dit-je assez fort.

— Tu es là aussi toi, bon ça suffit, venez avec moi.

Gabriel tourne la tête vers Nate qui pousse un long soupir, puis se lève et nous quittons tous les trois le foyer. Nous nous dirigeons vers un couloir que je n’ai encore jamais emprunté. Je réussit à lire sur un panneau « Cuisine » et « Mme.Scars ». Nous nous arrêtons devant une grande porte de bois et Gabriel prend une profonde inspiration et tape trois fois à la porte. Nous entendons une soudaine agitation à l’intérieur. Mme.Scars vient ouvrir la porte et ne parais pas surprise de nous voir tous les trois.

— Justement, je voulais vous voir. Nate, Naël entrez. Gabriel laissez nous s’il-vous-plaît.

— Ils étaient tous les deux au foyer alors qu’ils ont cours.

— Je suis au courant, je m’en occupe. Merci Gabriel.

Gabriel me donne une petite tape dans le dos et repasse par le long couloir par lequel nous sommes arrivés.

La directrice nous invite à entrer. Comment peux-elle être au courant. D’autres élèves ont été viré et se sont plaint ? En entrant dans la grande pièce, je découvre d’immense bibliothèque sur les deux murs, un grand salon et un bureau au bout de pièce. L’ambiance est chaleureuse, ce qui m’étonne. Je remarque alors un garçon assis sur l’une des chaises situés en face de la grande chaise de bureau. Il est vêtu d’un uniforme bleu.
Je le reconnais immédiatement.

— Drake ? Pourquoi est-tu ici ? Il t’a viré ?

— Les garçons, asseyez vous et raconter moi, prononce la directrice, sur un ton bienveillant.

Je m’assois à côté de Drake et Nate s’assoit à côté de moi. Nous commençons à expliquer ce qu’il s’est passé, l’exclusion injustifiée et pourquoi nous étions au foyer lorsque l’on tape de nouveau à la porte. La directrice ne réponds pas mais on continue de taper, encore plus insistant. La directrice finit par se lever, agacé et ouvrir la porte.

— Ah, Mr.Pillard, je suis avec trois de vos élèves de premières années, Installez vous.

Je tourne alors la tête et croise le regard de Mr.Pillard, qui se remplit d’horreur et de peur, comme s’il vient d’apercevoir un fantôme.

— Ils n’ont rien à faire là, ils sont dangereux ! s’exclame alors le professeur.