Chapitre 15
Je suis installé dans la voiture, avec maman à l’avant qui nous conduit, Nate et moi, à l’académie. Maman n’est pas de très bonne humeur ce matin. Elle est contrariée de devoir nous accompagner alors que tous les autres élèves ont probablement pris le bus. Je dois avouer que j’appréhende beaucoup cette rentrée. Je me demande si les professeurs vont continuer de se comporter comme ça, si mes camarades de classes m’en veulent encore de l’attention que les professeurs nous portent. Mais ce qu’ils ne savent pas, c’est que je suis dans la même situation qu’eux. J’ignore autant qu’eux. Je passe le trajet à regarder à travers la fenêtre. J’observe les maisons joliment décorées, la grande cathédrale et les touristes qui se prennent en photo comme s’ils étaient devant la tour Eiffel ou la statue de la Liberté. Je regarde un chien errant fouillé dans une poubelle de quoi manger quand j’aperçois, au loin, l’Académie. Maman se gare devant l’école alors que le panneau « Interdit de stationner » est présent juste devant le capot de la voiture.
— Bon, nous voilà arriver. Je vous laisse prendre vos affaires et rejoindre vos dortoirs. Vos amis sont sûrement en train de se préparer. Moi, pendant ce temps, je vais parler avec votre directrice bien aimée.
— Maman, calme toi. Ce n’est rien, t’inquiète pas. Mme. Scars n’a rien à voir là-dedans. Et nous sommes là maintenant, dis-je en lui faisant un câlin d’au revoir.
— Non, filez dans vos dortoirs. Je dois m’entretenir avec votre directrice.
Elle nous fais alors un bisou sur la joue, nous ordonne de nouveau, de nous rendre dans nos dortoirs et se dirige vers une porte avec écrit en gros dessus
« SECRÉTARIAT ». Je prends alors ma valise puis file dans le grand bâtiment bleus situé au milieu de la cour alors que Nate s’est dirigé vers la cafétéria et entre sans toquer. Je sens alors des regards se poser sur moi puis des murmures s’élèvent des quatre coins de la pièce. Je sens alors mes joues rougir et une honte non justifié monter en moi. Sans chercher à comprendre cette situation, je balaie la pièce des yeux à la recherche de Drake. Il n’est pas là. Je prends alors ma valise que j’ai laissée tomber en entrant dans le foyer. Je monte le gros escalier situé au milieu de la grande salle et me dirige vers le dortoir des garçons. Je m’approche alors de mon lit et aperçoit Drake, toujours allongé dans son lit.
— Drake, réveille toi, il faut aller en cours, dis-je, sur un ton maternel.
Drake bondit alors de son lit, exposant son torse complètement nu et un short avec des éclairs.
— Oh, Naël, c’est toi ! Je pensais ne pas te revoir. Que fais tu ici ?
— Je suis venu étudier. Je n’allais quand même pas t’abandonner ici. Allez lève toi et enfile ton uniforme. Il reste dix minutes avant la fin du service du petit-déjeuner.
Drake balance sa couette de football sur le sol, attrape son uniforme sur le bac au bout de son lit et se précipite dans la salle de bain des garçons. Je décide de l’attendre dans l’un des nombreux fauteuils bleu du foyer. Alors que je me met au fond de l’un d’entre eux, Drake surgit derrière moi, nos deux sacs à la main, m’agrippe le bras et me tire hors du grand bâtiment bleu. Nous courrons à travers les couloirs de l’école et arrivons dans le réfectoire au moment où les hommes de ménages commencent à débarrasser le petit déjeuner des autres étudiants. Le réfectoire est désormais quasi désert. J’attrape une pomme dans un des paniers présents sur la table alors que Drake commence à beurrer ces tartines.
Soudain, la sonnerie de l’école retentit.
— Dépêche toi, Mr. Pillard n’aime pas les retardataires. Et j’ai reçu assez d’attention ce matin pour le mois entier.
Nous quittons alors le réfectoire et nous mettons à courir dans les couloirs. Au moment ou nous arrivons devant la salle de théorie des pouvoirs, nous apercevons les élèves attendant le professeur. Nous arrivons alors essoufflés devant une statue représentant un animal à trois tête et deux pattes, situés juste devant la porte du cours de Mr. Pillard. Alors que nous reprenions notre souffle, j’aperçois une silhouette se poster devant moi. Je lève alors la tête en refermant la bouche, pour faire bonne impression.
— Bonjour, Mr.Pillard, réponds-je, alors un peu gêné.
— Bonjour. Vous avez failli être en retard si j’en déduis votre difficulté à respirer calmement et la sueur sur votre front.
Le professeur dévie alors sur regard sur Drake, qui est assis sur le sol en tentant de reprendre son souffle. Il retourne la tête vers moi et me jette alors un regard noir puis tourne les talons, attrape une clés dans la poche de son pantalon, faisant tinter d’autre clés, et ouvre la porte de sa salle pour nous permettre de rentrer et commencer le cours. Drake et moi nous dirigeons vers une table situé sur le côté gauche de la salle, près des fenêtres. Nous nous installons et Mr. Pillard commence son cours sur un sortilège permettant de faire montrer aux autres ce que l’on voit à travers un portail.
— J’ai découvert quelque chose sur la prophétie, et si j’ai raison, toi et Nate allais devenir des légendes, me chuchote alors Drake.
— Chut…, interromps alors une voix devant nous. N’en parle pas ici et pas maintenant, rendez-vous dans cette salle à 10h30.
Soudain, une voix grave nous interromps.
— Naël, Drake, Pauline, avez-vous quelque chose de plus important à dire que mon cours ?
— Non, excusez-nous, répond alors Pauline.
— Félicie, s’il-te-plaît, tu accompagne ces trois jeunes gens voir Gabriel. Et tu leur explique qu’il perturbe mon cours et sont insolents. Dis lui aussi de leur trouver une punition à la hauteur de la faute.
Félicie est une fille qui à l’air plus âgée que nous tous, vêtu de sa jupe qui arrive au genou et de sa chemise bleu. Je ne lui ai jamais parlé mais elle à l’air gentille. Cette dernière se lève alors de sa chaise et se dirige vers le professeur.
— D’accord monsieur, répond alors celle-ci à la demande de Mr. Pillard.
Elle se dirige vers la porte de la salle et l’ouvre pour nous inciter à la suivre. Je regarde alors Drake et Pauline, qui ont l’air aussi abasourdi que moi. Mon regard se tourne alors instinctivement vers Nate. Il rigole avec ces copains au fond de la salle. Il ne se soucie pas de ce qu’il se passe. On ne s’est pas parlé depuis le jour où il m’a menacé si je venais à parler à ces amis plus âgés. Je sens alors une tape sur mon bras. C’est Drake qui a rangé ces affaires et les miennes et qui m’agrippe le bras pour quitter la salle.
— Je ne trouve pas ça juste. Vous n’avez rien fait qui mérite une exclusion. Vous avez certes un peu discuté mais c’était plus discret que tous les garçons du fond. Je ne les aime pas cela. Il se croit tout permis, à discuter et interrompre le cours sans raison. En plus, je me demande pourquoi les professeurs ne disent rien. Je suis sûre que leurs bulletins va être catastrophique et qu’il l’était déjà avant d’intégrer Acadia.
Je lève alors la tête qui regardais mes pieds, honteux de m’être fais virer de cours. Je tourne alors la tête vers Félicie et lui sourie.
— Je confirme. Exclusion à répétions, heure de colle à en perdre le compte et punition inutiles. Rien ne l’a arrêté. Je pensais qu’en arrivant ici, ils allaient changé, positivement je parle, mais c’est encore pire qu’avant.
Une main se pose alors une seconde fois. Drake à la main tremblante, mais chaude. Félicie nous dévisage alors d’un regard d’incompréhension. Alors que je m’apprête à parler, Pauline m’interromps.
— Nate, le frère de Naël, est dans le groupe des garçons qui, je cite, « se croit tout permis ».
Félicie baisse alors la tête, sans oser se tourner vers moi.
— Je suis désolée, Naël. J’ai oublié, murmure t-elle alors en direction de ces chaussures bien cirées.
Nous continuons alors d’avancer vers une porte vitrée bleue, où se trouve quatre jeunes adultes dedans en train de rigoler. Nous toquons alors et expliquons à Gabriel, notre chef, pourquoi nous sommes devant lui et pas en classe.
— Si ce que Félicie est vrai, je ne vous sanctionne pas. Pour le moment en tout cas. J’en discuterai avec la directrice quand elle sera de retour. En attendant, allez à la bibliothèque et profitez-en pour travailler.
Nous remercions Gabriel au moins cent fois chacun pour cette acte si généreux. Nous quittons rapidement son bureau ou plus aucun autre chef ne discute, ni ne rigole.
Nous nous dirigeons à présent vers la grande bibliothèque de l’école. En entrant, le soleil perce sur les vitres de la pergola et une douce chaleur me fais frissonner.
Soudain, Drake balance son sac sur la table et s’empresse de s’asseoir.
— Enfin on est seul, commence t-il par dire. J’ai appris plein de choses pendant ces vacances, a propos de la P-R-O-P-H-É-T-I-E.
— Pourquoi tu l’épelles ? On comprends les mots tu sais, chuchote alors Pauline. On est pas dans un film d’agent secret.
— On peux être écouté. Tu ne sais pas tout figure toi ! répond alors Drake, sur un ton agacé.
— Est ce que tu peux nous dire ce que tu as découvert s’il te plaît ? dis-je alors sur un ton posé, pour tenter de détendre l’atmosphère.
— Ah oui, bien sûr. Alors, je vous ai dit que mon père travaillait à la bibliothèque près de chez moi. J’y ait passé mes vacances. J’ai découvert des prophéties qu’on avait pas découvert ici mais rien qui ne concerne Nate et Naël.
— En gros, tu n’a rien découvert ? Tout un cinéma que pour ça !
— Je n’ai pas fini, l’interromps alors Drake. Au bout d’un moment, mon père m’a demandé ce que je cherchais. Je lui ai alors expliqué la situation et je lui ai demandé si il savait des choses ou si il avait des indices sur cette prophétie. Il a pâli et es parti sans rien dire, sans répondre à aucune de mes question.
— T’aurai pas pu le dire plus tôt ! hurle Pauline, dans la bibliothèque déserte.
— Il fallait mettre en contexte. Mais ce n’est pas tout. Après ça, le soir même, mes parents se sont pris la tête. Je n’ai pu comprendre que quelque mots que j’ai noté dans mon cahier.
Il sort alors un cahier vert qui à l’air neuf, et l’ouvre en plein milieu. Je prends alors le cahier qu’il vient de poser sur la table.
« Dangereux », « malédiction », « conte », « destruction ».
— OK. Et si on essaye de faire des phrases avec.
J’attrape alors un crayon et commence à griffonner des bouts de phrase.
« Un conte qui parle d’une dangereuse malédiction qui mène à la destruction » ?
« Destruction d’une dangereuse malédiction dans un conte» ?
«Dangereux conte qui parle d’une malédiction sur la destruction » ?
— Bon, c’est plutôt pas mal. Quatre phrases. J’ai l’impression qu’on tourne en rond, pas vous ? demande alors Drake.
— Pauline, quand on été dans le bus, tu étais au courant de la prophétie. Comment tu as fais ?
— Ma mère est historienne. Chez moi, le soir, je n’avais pas d’histoire qui parle de princesse et de prince charmant. A la place, j’avais des histoires sur les découvertes de ma mère, l’histoire de certains objets comme des tombeaux de l’Égypte Antique ou encore des murs de hiéroglyphe que ma mère me traduisais, nous explique alors Pauline.
— Super, tout ça, je comprends pourquoi tu es aussi savante mais là, on aimerait pouvoir en apprendre plus sur la prophétie donc si tu peux arrêter de nous raconter ta vie de petite fille, se serai beaucoup mieux.
— Tout ce que je dis est important, alors écoute. Un jour, ma mère est rentré bouleversé. Je lui ai alors demandé de me raconter une nouvelle histoire. Celle là, contrairement aux autres, je ne l’ai entendu qu’une seule fois. Ma mère était terrorisée rien qu’à me la raconter.
— De quoi parlais cette histoire ? Osai-je demander.
— Le problème est là, je ne m’en rappelle pas. Je me souviens juste que les personnages principaux était deux personnes. J’étais petite et je ne l’ai entendu qu’une seule fois, dit la fille, d’un ton un peu déçu.
Nous avons tous des yeux rempli de déception, mais je décide de motiver mes c et de trouver des aspects positifs.
— On a appris de nouvelles choses. Si l’histoire dont Pauline parle est en rapport avec la prophétie, ça veux dire que cette histoire à des milliers d’années, au moins. Mais quelque chose me chagrine. Si on en croit ton histoire, cette prophétie a éclaté aux grands jours il y a même pas dix ans mais, dès que nous souhaitons en savoir plus auprès d’adulte, il deviennent malade et refuse de répondre à nos questions.
— Après, enchérit Drake, si les mots que j’ai entendu sont bien ceux qui ont été prononcé, il y a de quoi paniquer. Même sans savoir précisément de quoi ça parle.
Je pose alors ma tête dans mes bras en signe d’exaspération. Plusieurs semaines que nous travaillons dessus mais on a pas appris grand-chose, en tout cas, rien de concret.
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