Jour 24

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Chez les grands-parents. Mamie arrive dans la salle à manger, une tarte dans les mains.

 -  Qui veut un morceau de tarte ?

« Aie, pas de panique ! Tu le savais qu’il y aurait sûrement un dessert. Tu sais ce que tu dois faire. Décline le morceau de tarte gentiment en prétextant un mal de ventre et personne ne t’obligera à en manger. »

« Mais j’adore la tarte tatin. Et j’ai perdu un petit peu de poids depuis que j'ai commencé à me peser. Je pourrais peut-être m’accorder ce petit plaisir aujourd’hui avant de reprendre le rythme demain. »

« Non mais c’est une blague ! Tu as perdu cinq cents grammes depuis le début et tu veux déjà t’accorder des ‘’petits plaisirs’’ ! Tu es déjà satisfaite ? Je pensais que tu avais plus de volonté que ça. Regarde tes cuisses, comme elles sont énormes. Si tu prends ce morceau de tarte, ça n’arrangera rien. Au contraire ! »

« Ok, ok, tu as raison je ne dois pas manger ça. »

 -  Tiens ma grande.

Mamie tend l’assiette à la jeune fille, un sourire peint sur son visage. Dedans, un beau morceau de tarte surmonté d’une grosse cuillerée de crème chantilly.

 -  Oh non, merci. J’ai trop mangé, j’ai un peu mal au ventre.

Un froncement de sourcils de la part de maman, un soupir de la part de Juliette.

 -  Allez, fait lui honneur.

 -  Mais oui, j’ai passé toute la matinée à la faire. Ca me ferait très plaisir.

 -  Un petit morceau de tarte ne te fera pas de mal.

Un tourbillon de voix. Tout le monde la regarde. L’assiette est toujours tendue vers elle.

« Non, non, non, ne prend pas cette assiette ! Tu vas le regretter ! »

« Je n’ai pas le choix, je... »

Un bras se tend, l’assiette atterri devant l’adolescente. Ses yeux sont rivés dessus. Elle déglutit, attrape doucement sa cuillère et porte un morceau de tarte à sa bouche. Dès que ses papilles captent le goût sucré des pommes caramélisées, la petite voix explose.

« C’est bien ce que je disais. Tu n’as aucune volonté. Ce morceau de tarte va te faire reprendre tout le poids que tu as perdu. Tu es dégueulasse, tu me dégoute. Jamais tu n’arriveras à quelque chose dans la vie avec si peu de volonté. Regarde tes cuisses, ton ventre. Allez regarde-les ! Ils sont gras, gros et moche. Tout ton corps l’est ! Tu es minable, tu ne vaut rien. »

Les larmes lui montent aux yeux tandis qu’elle met la cuillerée de crème fraîche sur le côté de l'assiette.

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