Les choses se dessinent
Une fois chez Sébastien, ce dernier fut effectivement étonné de voir Sandy accompagner sa tante et Valentine, ils discutèrent encore un moment de choses et d’autres, tous ensembles puis Marcelle et Sandy prirent congé du couple. Sandy proposa à Valentine de la revoir un soir pour discuter avec elle de « Madame Mère », Valentine acquiesça. Le couple se retrouva enfin seul. Sébastien lui annonça,
— J’ai rendez-vous avec ton frère samedi, pour voir son appart, mon collègue est déjà passé et lui a donné quelques notes pour l’orienter dans ses travaux.
— Oh, ben, c’est rapide ! C’est sympa.
Elle l’embrassa dans la foulée, il l’enlaça puis s’enquit,
— Dis-moi Valentine, est-ce que ça va ? Finalement, tu l’as rencontré Sandy …
— Oui… Et je soupçonne Marcelle d’y être pour quelque chose, tu vois ; ce n’est pas pour rien qu’elle a voulu qu’on fasse du shopping dans cette boutique.
Il sourit,
— Je pense aussi qu’elle a voulu mettre son grain de sel dans cette histoire.
— Eh bien, à les entendre, je ne sais pas si j’ai vraiment envie de rencontrer ta mère !
Etonné, il lui demanda,
— Quoi, elles t’ont brossé un tableau si noir que ça ?
— Bah… Sandy l’appelle quand même « Madame, Mère » … et elle s’entend bien avec !
— Ah, oui… Mais n’y pensons plus pour le moment Val, je ne pense pas que les présentations officielles se feront demain, tu sais, et puis, je suis déjà tellement heureux que tu aies rencontré Sandy, cela te fait une connaissance de plus dans la ville.
— Oui, voyons les choses comme cela !
Elle acquiesça puis ajouta ;
— Tu sais, sa boutique est bien foutue, elle a de beaux produits, j’y repasserai peut-être bien l’un de ces jours.
Il lui caressa les cheveux et susurra
— Tu m’as manqué Val.
Il la serra contre lui et respira l’odeur de ses cheveux.
— Moi aussi, tu m’as manqué Seb, j’aime être avec toi le soir, le matin… Mmh je vais voir ce que ça fait de vivre avec toi pendant quelques jours dans ton appartement et non plus me contenter d’une nuit en attendant le weekend.
— Ça va te demander de te lever plus tôt pour prendre le train… On devrait se coucher tôt, non ?
— Et… Si je n’ai pas sommeil ?
— Nous ferons des exercices qui te fatigueront…
Elle se lova contre lui et lui caressa le dos,
— Je suis d’accord avec ce programme, mais d’abord manger un petit bout, parce qu’à part un tout petit morceau de tarte à 16h, je n’ai rien avalé d’autre ce soir.
— Un spaghetti bolo maison ?
Elle eut une moue sceptique,
— Sauf si tu dois encore préparer la sauce…
— Non, j’ai de la sauce maison dans le surgélateur, j’ai toujours ce genre de réserve.
— Va pour un spaghetti bolognaise alors ! Je file sous la douche puis je prépare la table pendant que tu réchauffes le tout.
— À ton aise, ce sera prêt d’ici un quart d’heure, ça te va ?
— Oui ! J’y vais.
Une fois sortie de la douche, elle sentit planer l’odeur de sa sauce bolognaise maison, elle était bonne, elle l’avait déjà goûtée. Elle passa un pyjama puis arriva dans le coin salle à manger. Elle s’arrêta, étonnée, Sébastien avait déjà mis la table, tamisé la lumière et placé deux bougeoirs ronds sur la table, cela donnait une ambiance très douce à son appartement. En y regardant de plus près, elle constata que certains tableaux avaient disparu… Ceux qui lui plaisaient le moins… Elle l’interpella lorsqu’il arriva avec les deux assiettes toutes prêtes en claironnant,
— Madame est servie !
— Seb, tu as changé ta déco ?
— Oui, un peu, j’ai réévalué certains tableaux, notamment.
— Certains tableaux… Juste ceux que j’appréciais le moins, il ne fallait pas, Seb.
— J’en avais envie, une envie de douceur dans mon appart, c’est en voyant le tien que je me suis rendu compte que le mien avait des côtés bien austères.
— Et les bougies, la lumière tamisée, ça donne bien, j’aime.
Elle lui effleura la joue avec son nez puis déposa un chaste baiser sur ses lèvres. Elle lança,
— À l’attaque, je meurs de faim !
Il s’installa en souriant et mangea de bon appétit. Une fois repu, le couple traîna sur le canapé du salon en se bécotant, puis trouva le chemin de la chambre.
Le lendemain matin, Valentine se leva de mauvaise humeur. Elle marmonna et râla en sortant de la salle de bains. Sébastien le capta et lui demanda,
— Tu as mal dormi ? Tu n’as pas l’air dans ton assiette ce matin.
Brusquement, elle lui répondit,
— Mmh ! Oui !
— Oh… C’est un mauvais jour où quoi ?
Elle le regarda d’un œil mauvais en fronçant les sourcils, puis soupira et se radoucit.
— J’ai fait un cauchemar, un truc tordu qui m’a mise de mauvaise humeur.
— Je vois ça !
Il rigola puis but son café, Valentine l’eut mauvaise et le lui dit,
— C’est ça, fous-toi de moi aussi ! Il y avait ta mère dedans et elle ne m’aimait pas !
— Et quoi, c’est de ma faute ?
— Oh, mais non, mais… Rho, je n’aime pas quand je suis comme ça, je vais ronchonner toute la matinée, je me connais.
Elle s’arrêta et lui dit en esquissant un sourire,
— Mince… Tu m’as vu de mauvaise humeur, une bonne claque pour mon image, ça va me faire râler encore plus !
Il s’approcha et se plaça derrière elle pour pouvoir la chatouiller sans qu’elle ne puisse faire grand-chose, elle protesta, mais finit par rigoler. Elle se retourna et se blottit dans ses bras.
— Merci Seb, je suis désolée pour là tantôt.
Elle soupira puis lui expliqua,
— Mon cauchemar mélangeait ta mère et la mienne. C’était affreux.
En déposant un baiser sur ses cheveux il lui chuchota,
— Je comprends mieux pourquoi tu gigotais cette nuit.
— Je t’ai réveillé ?
— À peine, je t’ai pris dans les bras et ça a eu l’air de te calmer, je me suis rendormi illico en tous les cas, et tu étais encore dans mes bras avant que je ne me lève. Prête à aller bosser ? Tu n’as plus que 20 minutes pour arriver à la gare ma petite râleuse !
— Aaah mince ! Je me grouille !
Elle lui envoya un baiser en soufflant sur sa main avant de partir.
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