L'annonce à Marianne
Ils avaient prévu une corbeille de nougat pour la mère de Sébastien, elle adorait cela.
Sur le chemin, Valentine réfléchit tout haut,
— Je pense qu’il faudrait fixer une date Sébastien, ou au moins une période.
— Pour le mariage ?
— Oui.
Avec un petit sourire, il lui demanda,
— Tu es pressée ?
mi-sérieuse mi-amusée elle lui fit part de ses inquiétudes,
— Non, mais du côté des préparatifs, cela n’a pas l’air simple. Et puis, si je veux un peu d’aide de Fran, je dois aussi faire en fonction de l’avancée de sa grossesse… Après elle sera prise par le bébé 24h sur 24.
— Tu… Tu veux te marier avant qu’elle n’accouche ?
— Oui… Ça… Tu ne serais pas d’accord ?
— Si ! Je suis tout à fait d’accord Val ! Mais ça veut dire un mariage dans maximum six mois, c’est peut-être un peu court pour les préparatifs, non ?
Elle s’enquit,
— Tu veux un grand mariage ?
— Non, moi je veux me marier avec toi… Pas besoin de 200 invités, trois calèches, lancer de colombes et grand château… Je te veux toi.
— Il y a un château, dans le coin, qui est encore libre tous les weekends de mars…
Surpris, Sébastien s’arrêta de marcher, Valentine aussi.
— Ça ferait dans trois mois, Val.
Il sourit, n’arrivant pas à dire autre chose, elle acquiesça en souriant, il l’embrassa.
— Va pour le mois de mars alors, mon cher amour ?
— Va pour le mois de mars, mon aimée.
Ils étaient arrivés devant la porte d’entrée de la maison de Marianne. Ils sonnèrent et furent accueillis par cette dernière. Elle les invita à entrer.
— Vous êtes les premiers, entrez, venez goûter le punch que j’ai préparé, il y a une version avec et sans alcool pour ceux qui préfèrent !
Le couple la suivit jusque dans le salon, ils s’installèrent sur le divan pendant que Marianne remplit trois verres.
Tout bas, Sébastien demanda à Valentine,
— On lui dit maintenant ?
— Oui, comme ça elle sera la première au courant, c’est mieux non ?
Marianne les interrompit en leur tendant un verre chacun. En haussant les sourcils, elle leur demanda,
— Vous faites des messes basses, que se passe-t-il ?
Valentine sourit et lui répondit
— Eh bien, Marianne, nous allons trinquer !
— À quoi ?
Marianne la regarda avec un regard perçant puis Sébastien lâcha,
— À notre mariage.
Marianne resta bouche bée puis finit par articuler,
— Oh… Votre mariage ?! Et vous avez prévu ça pour quand mes petits ? En été ?
— Non, en mars.
Elle se tourna vers lui, un peu ébahie et lui demanda,
— Euh… Il y a autre chose que je devrais savoir ou comprendre ?
— Mais… Non…
Sébastien ne comprit pas le sous-entendu de sa mère, Valentine par contre éclata de rire et rassura Marianne.
— Non, rassures-toi, il n’y a pas de bébé en route… Enfin, c’est en lien avec un bébé, mais pas le nôtre.
Marianne haussa les sourcils,
— Tu pourrais être plus claire ?
Sébastien répondit,
— Si c’est si rapide, c’est parce que Valentine voudrait que Françoise l’aide pour le mariage.
— Elle est enceinte ?
— Oui, de six semaines.
Marianne fronça à nouveau les sourcils,
— C’est tôt pour l’annoncer… Je trouve.
Valentine confirma,
— Oui, c’est tôt, mais ils sont tellement heureux qu’ils veulent que la terre entière le sache !
— J’espère pour elle que tout se passera bien.
— Moi aussi, mais donc, ça te va en mars ?
— Tout à fait ! Par contre, pour ta robe, tu auras intérêt à prévoir quelque chose de chaud, ou une veste… Il fait encore frais en mars.
— Oui, je dois encore y réfléchir…
La sonnette retentit, Marianne leur dit,
— Oh se doit être Marcelle qui arrive avec toute sa famille !
Valentine l’arrêta,
— Laisse, je vais lui ouvrir !
Elle trottina jusqu’à la porte d’entrée qu’elle ouvrit… Et tomba nez à nez avec Axel.
— Tiens, salut Val ! Joyeux Noël !
Il se pencha pour l’enlacer, elle eut un mouvement de recul.
— Hé ! C’est Noël Val ! Allez, un bisou !
Elle finit par lui tendre la joue, en soupirant.
Ne voyant pas Valentine revenir, Marianne se leva pour vérifier ce qui se passait du côté de la porte et interpella Axel.
— Tiens, Axel ! Que fais-tu ici ?
— Je viens souhaiter de bonnes fêtes à la famille… Ne t’inquiète pas, je ne suis que de passage, je suis attendu à Bruxelles, chez des amis.
— D’accord, entre, Sébastien est dans le salon. C’est Noël…
Elle le laissa entrer en lui précisant,
— Au fait, ta mère et ta sœur vont arriver d’un moment à l’autre.
— Super, comme ça j’aurai souhaité bonne fête à tout le monde !
Il fila vers le salon, les deux femmes restèrent sur le pas de la porte ; Valentine avait aperçu Marcelle, son époux, sa fille et son beau-fils. Elle leur faisait de grands signes.
— Alors cousin, ça va, toujours avec Valentine ?!
— Oui, comme tu peux le constater.
— Quand tu la largues, tu me le dis, je suis toujours preneur ! Joyeux Noël !
Il lui fit la bise, Sébastien respira bruyamment et lui précisa,
— Je pense que ce genre de chose n’arrivera pas de sitôt, nous allons nous marier.
Axel le regarda, bouche bée…
— Ah ouais, quand ? Faut que je voie ça !
— Courant mars, nous n’avons pas encore arrêté la date.
Axel éclata de rire et balança,
— En mars ! Mais quoi ? Elle a un polichinelle dans le tiroir ou quoi ?
Sébastien leva les yeux au ciel puis lui dit sèchement,
— Non, elle n’est pas enceinte.
— Mais pourquoi vous passer la corde au cou si vite alors ?
— Parce que c’est ce que nous désirons, tous les deux.
Axel le toisa avec un demi-sourire moqueur et continua à titiller son cousin.
Du côté de la porte d’entrée, le groupe était arrivé et Marianne les prévint de la présence d’Axel.
— Super, je vais revoir mon frère chéri !
Sa mère sermonna doucement Vanessa,
— C’est Noël, laisse-lui une chance…
Marianne précisa,
— De toute façon il ne reste pas, il me l’a précisé ; il est attendu à Bruxelles.
Valentine les interrompit,
— Entrons, Sébastien est seul avec lui… J’ai un peu peur qu’ils ne s’étripent ces deux-là.
Le groupe prit la direction du salon d’où Axel les apostropha,
— Ah ! joyeuses fêtes de fin d’année à tous, ne vous inquiétez pas, je ne fais que passer !
Les différents membres du groupe répondirent à ses vœux, puis Axel lança à l’assemblée, sans se soucier de savoir si son cousin ou Valentine auraient préféré l’annoncer eux-mêmes,
— Et on a de quoi fêter ; je viens d’apprendre que mon ex va épouser mon cousin en mars, rapide hein !?
Le sang de Valentine ne fit qu’un tour ; il ne l’appelait pas par son prénom et appuyait bien sur le fait qu’elle était son ex, et que le mariage se ferait rapidement. Elle n’avait qu’une seule envie, le gifler ! Il n’en manquait vraiment pas une pour toujours tout ramener à lui.
Devant les regards interrogateurs de l’assemblée, Sébastien précisa,
— Valentine, ma fiancée, et moi avons prévu de nous marier en mars.
Les félicitations fusèrent et chacun trinqua avec les futurs mariés.
Marianne se rapprocha d’Axel et lui glissa,
— Alors, tu n’as pas pu t’en empêcher, c’est ça ? C’est le seul éclat que tu feras chez moi ce soir.
Il la toisa du regard puis lui dit, après avoir vidé son verre,
— T’inquiète, je suis bientôt parti… Il est bon ton punch, c’est du lychee que tu as mis dedans, non ? Dans mes souvenirs, tu avais déjà fait un truc comme ça avant, il faudrait que tu m’en donnes la recette.
— Pas de souci pour la recette, je te l’envoie par mail dès demain si tu veux.
— Ok, je fais le tour des bisous et je lève le camp !
Il finit effectivement par quitter sa famille. Le reste du groupe continua à faire la fête jusqu’aux petites heures de la nuit.
Sur le chemin de retour vers l’appartement de Sébastien, Sébastien dit à Valentine,
— Seigneur, je suis crevé !
— Ça fait deux jours que tu guindailles aussi Seb…
— Je n’ai plus vingt ans…
— Moi non plus.
Il lui sourit et lui glissa,
— Demain, c’est grasse matinée !
— Je suis tout à fait d’accord avec toi.
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