Chapitre 3

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Je prend mon courage à deux mains et lui avoue mon amour :

« Liahn, je t'aime. Plus que tout au monde. Et je suis désolé mais je suis tombé amoureux de toi. »

Mon ami ouvre de grands yeux. Mon souffle se coupe et j'attends sa réaction. Mais à ma grande surprise il ne me dit pas ce à quoi je pensais :

« Et...et tu pensais que j'allais te repousser ? »

Mon cœur s'emballe. Est ce que...j'ai une chance ? Mais depuis tout ce temps...

Liahn continue en s'approchant encore de moi :

« Elio, tu pensais sincèrement que je ne t'aimais pas comme ça ? »

Un peu perdu je n'ose pas bouger. Très vite le corps tout entier de mon ami se colle à moi. Je rougis et perd tous mes moyens.

Il chuchote contre la peau de mon épaule :

« Toi et moi, nous ne sommes plus ami depuis très longtemps. Notre « amour » va bien au-de-là de ça. Je pensais que...tu l'avais compris. »

Ma gorge se serre et je sens mes larmes monter. Alors il m'aimait déjà ? Mais pourquoi il n'a rien dit ?? Pourquoi il m'a laissé sans... !

Une pensée envoie voler toutes les autres : sa mère.

Liahn vient d'une famille très catholique. Ils sont tous des fervents défendeur des traditions religieuses. Et donc forcément contre l'homosexualité...du moins chez leurs propres enfants.

Le murmure de mon ami confirme mes pensées :

« Pardon, c'est vrai que je n'ai jamais pu vraiment te l'avouer. Ma mère m'aurait viré de chez moi si elle l'avait appris. Et je me serais retrouvé sans rien... »

Sans rien... Non. Pas lui. J'aurais refusé de le voir dans la même situation que moi. A tourner en rond en se demandant ce que l'on fait encore là. Je répond en prenant progressivement mon ami dans mes bras :

« Je ne l'aurais pas toléré. Jamais. »

Mais je le sens trembler contre moi. Alors je l'appelle doucement. Il se redresse un peu et essuie ses larmes en essayant d'aligner des mots :

« -P-pardon. J'ai...je... J'ai p-plus l'habitude...

-De quoi ?

-Ça fait tellement longtemps que tu ne m'avais pas pris dans tes bras. »

Je me mord la lèvre inférieur et détourne le regard :

« Oui je sais... Pardon. J'allais vraiment mal et je voulais pas te...contaminer on va dire. »

Liahn souffle en approchant son visage :

« Mais moi je m'en fou de porter ta tristesse et tes malheurs. Si je peux t'alléger le plus possible je le ferais. »

Ses yeux doux s'ancrent dans les miens. Et un dernier rayon de soleil vient leur donner un éclat magnifique, on dirait deux ambres...

Je suis tellement ému. Sa phrase a atteins mon cœur de plein fouet. Et quand je vois son merveilleux sourire, lisse et légèrement rosé, s'approcher de mes lèvres, je ne peut m'empêcher de laisser couler une larme de joie.

Mais mes démons semblent réussir à se frayer un chemin jusqu'à mon cœur qui se serre.

Si Liahn cesse de m'aimer...cette fois, oui cette fois là plus rien ne me retiendra.

Mon ami a dû sentir ma tristesse soudaine car il s'arrête et me demande en frôlant mes lèvres :

« Elio, qu'est ce qui ce passe ? »

Et d'un coup toute ma peur me submerge et j'éclate en sanglot sous ses yeux affolés :

« Je suis désolé ! Je ne peux pas ! Si tu t'en vas je... Je pourrais pas y survivre, Liahn ! J'ai trop peur. Je veux pas vivre ça. Toi, qui me rejette ?? Non ! Je préfère encore mourir maintenant en sachant que tu m'aimes ! »

Puis sans crier gare il m'embrasse. Un bref un instant. Juste une seconde. Mais cela à suffit à me faire cesser mes pleurs. Je le regarde alors, ahurit, complètement déboussolé. Mon bel ami sourit à travers ses larmes et chuchote en caressant ma nuque :

« T'es toujours ce petit garçon avec ses pensées trop noirs pour son âge, hein Elio ? »

Un second baiser m'arrache un petit gémissement de surprise. Mais il ne s'arrête pas là et me dit tendrement :

« Je t'aime tu m'entends ? On s'en fou de plus tard, pour l'instant ce qui compte c'est que tu restes à mes côtés. Moi je partirais pas, alors ne t'inquiètes plus, d'accord ? »

Je dévisage cet homme qui vient de prononcer ces paroles qui viennent de tout balayer. Tout peut disparaître là tout de suite. J'en ai plus rien à faire.

Liahn m'aime. C'est tout ce que je voulais.

Alors j'ose. J'ose mouver mes lèvres et murmurer :

« D'accord. J'arrête de m'inquiéter. »

Liahn me fait un grand sourire et lâche un long soupire de soulagement :

« Mon dieu, est ce que ça veut dire que tu restes ?? »

Mon cœur se gonfle d'excitation. J'ai l'impression qu'on m'offre une nouvelle vie. Et vu l'éclat dans les yeux du garçon que j'aime, elle s'annonce extraordinaire... Alors je lui répond, sans pouvoir m'empêcher de sourire :

« Oui, Liahn, je reste avec toi. »

Mon ami lâche un petit rire de joie et entoure mon cou de ses bras.

Tout en le serrant à mon tour, je me repasse en boucle ces derniers instants. Je ne sais pas si vous pourrez comprendre un jour la libération que j'ai ressentit à ce moment précis. Je me sens si léger. Si vivant...

Mais mes larmes ne se sont pas arrêtées pour autant. Les émotions me serre la gorge. Mon cerveau semble avoir reçus tant d'information en même temps qu'il sature.

Un doigt passe sous mon menton et m'aide à croiser son regard aussi ému que le mien. Il glousse :

« Je crois qu'il faut qu'on arrête de pleurer, on aura bientôt plus d'eau dans le corps à ce rythme là ! »

Comme je ne me calme toujours pas, il pousse un peu plus mon menton vers le haut en rajoutant :

« Ça, ça va t'aider... »

Mon visage se renverse. Et là un ciel incroyable tombe jusqu'à l'horizon.

Toute une partie est encore plongée dans la lumière orangé du soleil et l'autre, plus sombre, tente de pousser cette lumière plus loin pour prendre sa place. Tellement d'étoiles semblent déjà courir pour couvrir l'encre noire de ce nouveau ciel.

Je reste bouche bée. Mais Liahn se lève finalement et me demande :

« On se sèche ? Comme ça on pourra admirer les étoiles sur le gazon. On aura moins froid ! »

Je hoche la tête et le suis. Il me lance une serviette de plage. Pourquoi il avait ça dans sa voiture ?

« Hé, pourquoi tu regardes ma serviette comme ça ? On est presque en été tu sais ! »

C'est vrai. Je demande en le regardant avec des yeux plein d'espoir :

« On pourra aller à la plage tous les deux alors... »

Son regard... Il a l'air très touché par ma demande. Alors il sourit tendrement et me dit en venant caresser mes épaules :

« Tout ce que tu voudras mon Elio... »

Je souris à pleine dents et dépose un baiser sur le coin de ses lèvres. Mon ami se met à rougir ! Je lâche un petit rire et m'éloigne un peu pour prendre mes fringues. Il était beaucoup trop craquant pour que je ne me moque pas ! Lui qui est du genre à déstabiliser les gens en un regard, je me sens tout fière d'avoir réussi à lui faire cet effet.

« -Heu Elio ?

-Oui ?

-Évite de faire ça quand y a du monde ok ? »

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