Chapitre 7
Liahn me rejoint finalement sur le palier, un sac de sport à l'épaule :
« On y va? »
Il essuie ses yeux et commence à descendre. Je le suis silencieusement. D'ailleurs tout restera silencieux jusqu'à ce que l'on soit sur le pas de la porte. Aucuns « au revoir » pour couvrir notre départ. Seulement des regards de dégoût et de pitié. Marie-Hélène a même retenue les plus jeunes pour éviter qu'il s'approchent de nous...
Liahn s'est stoppé sur le pas de la porte.
Cette dernière vient de claquer derrière nous.
Mais je ne sais pas si il va réussir à s'éloigner plus de la maison... Je dois le rassurer.
D'une main je caresse sa joue, puis sa nuque. Le front de mon ami vient alors butter contre le mien. Les yeux dans les yeux, nous laissons encore un peu le silence nous habituer à sa présence. C'est qu'il risque de longtemps nous tenir compagnie ce silence... Mais une voix plus grave nous fait nous séparer un instant : le grand-père de Lianh est là.
C'est un très vieux monsieur. Il arrive à peine à avancer. Ses cheveux blancs et ses yeux vitreux lui donne un côté presque fantomatique. Je me souviens qu'à l'époque on était les seuls enfants a ne pas avoir peur de lui ! On l'appelait Papy-sucre à cause de ses cheveux brillants...
Mon ami est si ému qu'il nous ai rattrapé malgré ses problèmes de jambes, qu'il vient tout de suite à sa rencontre pour le soutenir. Quand enfin il est devant nous deux, il commence à parler d'une voix lente et pleine d'émotion :
« Mes garçons...n'écoutaient pas ces idiots. Ils...ils sont jaloux de vous. Vous avez...le droit d'aimer qui ça vous chante, bon sang ! »
J'échange un regard avec mon ami. Ses yeux brilles doucement. Il me sourit et écoute de nouveau son papy qui s'agace :
« Ce sont des idiots ! »
Puis il prend nos épaules et nous baisse pour que nos visages soient au niveau du sien. Il rajoute en laissant couler une larme :
« Mes garçons... Aimez-vous d'accord ? N'écoutez personne d'autre que vous. Moi, je vais tout faire pour vous ramener à la maison...c'est promis. »
Nous embrassons chacun notre tour notre papy et nous quittons enfin la maison familial. Avec un dernier regard pour notre papy-sucre qui rentre seul, mon ami lâche tout. Il se tourne vers moi et vient s'écrouler sur mon épaule. Je le serre alors avec toute ma force.
« -M-merci ! Merci de m'avoir accompagner jusqu'au bout ! Ils ont étaient si affreux...et ce qu'ils disaient sur nous...j'ai cru que ça s’arrêterait jamais !
-Je suis désolé ça a dû être dur...
-M-mais ils vont tellement me manquer !
-Tu y retournera.
-Avec toi...
-...si ils nous accepte.
-Tu sais que j'y retournerais pas sans toi hein ?
-Mais, Liahn, c'est ta maison... Ta famille.
-Non. Tu es ma maison. Ma famille. »
Je souris dans son cou et chuchote en caressant ses doux cheveux :
« -C'est encore nous deux contre le monde ?
-Oui. »
Nous reprenons finalement la route. Le cœur et les yeux débordant d'émotions. Je ressens une fatigue me tirer toujours un peu plus dans mon fauteuil. Mais la main de Liahn sur ma cuisse me sort un peu de ma somnolence. Il demande d'une voix douce :
« -Où est ce qu'on va maintenant ?
-Je ne sais pas... Il va être 18h.
-On va chez toi ? »
Tous les endroits crades et délaissé de mon appart' me viennent à l'esprit. Étant déprimé, je ne pensais pas vraiment à ranger ou nettoyer autour de moi. Je n'ai pas trop envie que mon ami voit jusqu'où je suis tombé...
Alors je demande en essayant de ne pas être trop suspect :
« -Mon appart' est pas vraiment rangé... On serait mieux à l'hôtel.
-Ok !
-Par contre j'aimerais y passer en vitesse, le temps de récupérer mon porte-feuille.
-Pourquoi faire ? C'est moi qui paye.
-Liahn...
-Allez, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu, je veux payer cette fois ! »
Il n'a rien dit de plus sur mon refus de retourner à mon appart'. Mais bon, il a dû comprendre...
Il y a quelques heures j'allais me donner la mort dans ma cuisine. Et là je devrais y retourner et manger tranquillement avec lui ? Pas question. Je n'aurais pas la force de faire comme si de rien été.
Alors nous roulons vers l'hôtel le plus proche. Nos problèmes encore trop présent, nous ne lâchons pas un mot avant d'arriver à l'hôtel.
« J'y vais ou tu y vas ? »
Je me redresse et lui répond en ouvrant la portière :
« T'inquiètes pas, j'y vais. »
Je prends sa carte bleue et sors. J'arrive à la réception et demande si ils ont une chambre avec deux lits disponible. Ils ont heureusement une chambre qui nous correspond. Alors je paie et fait signe à mon ami de venir. Il me rejoint après avoir pris un de ses sacs.
Une fois dans notre nouvelle chambre, Liahn laisse tomber son sac dans l'entrée et s'effondre sur un des petits lit. Mais il redresse tout de suite la tête en grognant :
« Mais pourquoi il y a deux lits ? »
Je souris en retirant mes baskets. Il voulait dormir avec moi. Je ne sais pas pourquoi je n'ai pas demandé un lit double. Je suis bête. Ou j'étais peut être un peu trop gêné... Une fois à côté de lui, je m'accroupis et lui demande :
« Tu veux qu'on change de chambre ? »
Sa main se tend vers mon visage et il dit les yeux pétillants :
« T'inquiètes pas, on va les rapprocher ces deux lits... »
Ses doigts fins se baladent un moment dans mes cheveux. Il chuchote en les regardant :
« -J'ai toujours adoré tes cheveux...
-Pourquoi ?
-Ils sont si noirs, si doux. Et tes yeux aussi...noir encre. Avec ta peau pâle, tu ressemble à une créature de la nuit. »
Je pouffe de rire et lui demande :
« -Quel genre de créature ?
-Un elfe majestueux ou...un sulfureux vampire. »
Je rougis d'un coup. Surtout que son visage s'approche du mien. Je ne pensais pas tant lui plaire... Ca fait du bien d'entendre tout ça.
Pris d'un élan de désir, je me redresse et le lève. Puis j'attrape le dessous de ses cuisses et le soulève. Nos lèvres se scellent et je le plaque contre un mur de la chambre. Nous nous embrassons langoureusement pendant que je sens nos entre-jambes durcirent l'une contre l'autre. Je donne alors un léger coup de bassin contre son membre gonflé, ce qui ne manque pas de lui arracher un petit cri de plaisir. Sa bouche s'ouvre plus grand et sa respiration devient irrégulière. Ses doigts ne me caressent plus les cheveux, mais les agrippent plus fortement. Alors je deviens moi aussi plus brutal et donne deux nouveau coup de bassin. Mon ami perd patience et gémis entre nos lèvres :
« Elio, j'en peux plus, jette moi dans le lit. »
Je pouffe de rire mais répond tout de suite à son ordre. Je le laisse tomber sur le matelas rebondissant et lui monte dessus. Je m'attaque à son cou pendant qu'il ouvre nos jeans tant bien que mal. Une fois ouvert, je tire sur le sien et l'envoie au loin. Quand je relève les yeux vers le beau Liahn, il ne porte plus aucun vêtements...
Il me faut un moment pour revenir sur Terre...
Depuis combien de temps j'attendais ça. Quelle beauté...
Il me lance un regard de braise et murmure de ses lèvres roses :
« Déshabilles toi mon amour... »
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