Après examen des manuscrits, il ressortit qu’il y avait les bases en matière de culture spirituelle, d’alchimie, mais aussi la médecine, la fabrication d’artéfact, les patrons de gravure ou encore l’utilisation des esprits démoniaques.

Les élixirs obsolètes ne gâchèrent qu’à peine mon humeur, car outre les formules simples que mon maître prit soin de consigner, je notais une chose remarquable. La lecture de certains passages entraina un retour soudain de ma mémoire. Je remarquai que ces mêmes formules, lus il y a des années dans la bibliothèque des Neufs pagodes s’était gravées en moi. En tombant sur la technique de l’orage céleste que mon maître recommandait pour une essence de foudre étoilé ; elle me revint intégralement en tête. Pourtant il n’y en avait noté que les deux premiers versets, qui permettaient d’atteindre facilement le niveau d’Ainé martial.

Ce prodige ne pouvait provenir que de mes lectures dans la bibliothèque des Neuf pagodes. Après une heure à rédiger sur les différents sujets lus, je ne doutais plus. Une lecture à l’intérieur de la pagode des connaissances se gravait à jamais. Si je l’avais su j’y aurais passé bien plus de temps !

Je consacrai plusieurs heures à écrire avec le plus de précision possible ce dont je me souvenais des évènements de ma vie passée après cette journée. Devenir forte le plus vite possible était indispensable, mais je devais me montrer suffisamment maligne pour obtenir soutient important et argent.

Ma famille appartenait à une petit branche d’un clan qui ne possédait plus sa grandeur passée. Elle ne comptait plus qu’un seul Vénérable et sa disparition causerait la chute de celle-ci. Le besoin de ressource était l’une des raisons pour lesquelles ma famille me maria à un des fils d’une des sept familles nobles de Fort refuge.

Une concubine parmi une trentaine d’autres, interdites de sortir du clan, violentée régulièrement. Notre seul rôle était de donner le plus d’enfant possible, mâle de préférence.

Avant la folie il n’y avait pas tant d’écart entre homme et femme dans ce domaine inférieur tout comme juste après lorsque les survivants s’étaient installés dans la Vallée du dernier refuge.

Mais au fil du temps cela avait changé, pour une raison inconnue la plupart des femmes engagée sur la voie du Dao perdait l’intégralité de leur culture après la naissance d’un enfant. Elle devait alors recommencer du début. Cela entraina une diminution progressive des guerriers en mesure de combattre les bêtes démoniaques.

A intervalle régulier, de petites vague de Folie frappaient la vallée causant de lourdes pertes. Les femmes étant de moins en moins nombreuses à prendre part aux batailles les pertes déséquilibraient à chaque fois un peu plus la population. Les hommes devenant minoritaires afin de ne pas voir la vie humaine disparaitre de la vallée, les femmes se devaient de procréer le plus possible.

Les roturières n’avaient presque aucune chance d’échapper à une vie à enfanter jusqu’à l’épuisement ou la mort en couche. Celles qui avaient du charme ou du talent attiraient les familles nobles, ce qui leur assurait de manger à leur faim et pouvoir aider leurs proches. Car une mère au niveau d’Artiste ou Ainé martial garantissait que l’enfant s’il grandissait atteigne plus rapidement que les autres ce niveau.

En revanche une jeune fille montrant assez de talent pour devenir Vénérable ou même Saint avant ses quarante ans, aucune famille ne chercherait à la forcer à se marier et enfanter. Fort refuge ne comptait plus qu’un seul Saint, unique rempart contre les bêtes démoniques les plus puissante. Un vénérable garantissait à un clan d’acquérir le statut « noble ». Un Saint serait probablement le futur dirigeant de toute la vallée.

Je refusais de revivre ce mariage épouvantable ! Sans la destruction de la ville dans ma vie précédente je serais morte dans les mains de la famille Shen et de cette immonde Niǔqū. Dans cette vie j’allais le leur faire payer et au centuple.

Maintenant que j’y pensais, je ne me souvenais pas avoir rencontré ce problème généralisé d’effondrement de culture lors de l’accouchement ailleurs que dans la Vallée du dernier refuge. Dans les domaines supérieurs c’était exceptionnel, même ici les rares populations rencontrée après ma fuite, Marais rouge, Plateau perché, Ville falaise. Chaque lieu peinait à survivre mais il n’y avait pas de déséquilibre de la population.

Résoudre ce mystère et y trouver une solution devrait faire partie de mes priorités.

Je saisis un des cristaux d’évaluation avec appréhension. Je savais déjà qu’elle s’élevait à douze points de force spirituelle, mais les pierres du clan ne pouvaient tester que cela. J’injectai mon énergie dans la spath. Treize, ma progression en un mois à suivre l’une des plus mauvaises techniques du clan. La seule que l’on ait daigné m’apprendre compte tenue de mon essence incolore. Synonyme ici, d’un potentiel nul. Dans les domaines supérieurs ce n’était qu’un gage de davantage de travail pour espérer le même résultat que les autres.

Mais le plus intéressant fut la nature de mon essence. Je dû consulter le manuscrit laissé par le maître afin de la trouver. Phénix lunaire. D’après l’encart une essence rare, ayant la capacité d’évoluer et atteindre de haut sommet. Néanmoins le processus paraissait ardu, requérant le travail de la force spirituelle mais aussi psychique indispensable pour alchimiste et graveur.

Une double cultivation ! Pas étonnant que peu de gens ait pu faire évoluer cette essence. Je mémorisais les trois versets des deux techniques de culture associées. M’assis en tailleur sur le lit de quartz rose et commençai à méditer. L’effet fut clairement différent de celui éprouvé le mois passé, l’énergie spirituelle alentour se précipitait dans mes méridiens.

Dans ma vie précédente mon faible talent en matière de force spirituel m’obligea à me tourner vers l’énergie psychique. Sans cet atout ma vie au sein de la famille Shen aurait été pire encore, il me tardait de voir ce que donnait la méthode choisit par mon maître. Travailler son esprit revenait à trouver une source de puissance écrasante à laquelle se confronter pour s’endurcir. Créer une force protectrice pour la parer.

Des runes gravées dans un jade impérial m’offrirait un départ inconnu. J’appliquai la pierre sur mon front et laissai celle-ci infuser en moi. Mon esprit se retrouva face à un vortex insondable tournant lentement sur lui-même, la force fut-elle qu’elle m’expulsa.

Prodigieux !

Avec ça, atteindre le rang de Saint dans ce domaine ne serait pas un problème surtout si je pouvais entrainer les deux en même temps. Il me fallait tenter ! Le trou noir en rotation reparu, écrasant, à mesure que je m’en approchai. Stoppant à une distance m’évitant une nouvelle expulsion j’entamais la récitation des premiers vers du Phénix arc en ciel.

Haletante, en sueur et épuisée. La tâche était encore plus difficile que je ne l’aurais cru, me laissant assez récupérer pour saisir à nouveau le cristal d’évaluation j’y infusé un peu de force.

17. En quelques minutes m’a progression fut trois fois plus importante que durant le mois écoulé. Si mes souvenirs ne me trahissaient pas il me faudrait intégrer l’institut d’étude du Lotus mauve d’ici 5 semaines.

J’avais pris ma résolution j’allais rester ici jusqu’à devenir artiste martial, avant de retourner dans mon clan. Après avoir informé partiellement ma famille sur la rencontre avec mon maître je prétexterais devoir étudier auprès de lui avant que je ne rejoigne la cité principale pour intégrer la classe des novices.

Compte tenu de mes aptitudes médiocres atteindre le rang d’artiste prit plus de deux ans. Mais désormais je savais y parvenir dans la semaine.