Les larmes d'Ella
- Quelques fleurs en chemin -
I.
Elle avait le teint pâle, parfois
La peau opaline drapée de soucis
Dont les pétales de soie
Mussaient les débris
Son regard volubile
Hystérique mais discret
Dans l’enchevêtrement des cils
Constamment s’épuisait
Souvent, elle reprenait une mèche
Dont la silhouette discrète
Sur sa pommette revêche
Empourprait la violette
Soulignant ses iris, la fissure
Sèche d’une terre brûlée
Imprimait d’un trait dur
Sa férocité
Mais jamais, jamais elle n’avait pleuré.
II.
J’erre. J’ai regardé partout, ratissé les chemins. À tisser mon destin, j’ai tardé en amour ; à mourir loin de toi, j’ai nourri les vautours. Où es-tu ? Tout se ressemble et je nous rêve encore. Mon cœur se consume, j’en porte les cendres. Ardentes ! elles rougeoient et m’abîment en chœur. Mégère ! Parle au fou qui sait te maintenir, abdique devant l’amant qui sut te conquérir. Dévoile les mensonges qu’on t’inculqua, qui, dis-moi, qui t’a infligé ça ? Qu’il paye l’infâme, l’homme abject ; que la vérité se clame, que justice soit faite !
III.
Elle gît, ma belle atone aux yeux clos
Ses soupirs fanés dans un sourire
Que la foule effeuille
Alors je plante de mes mains rudes,
Un bouquet, une goutte d’eau
Et je décore de pétales
L’horreur diaphane de son tombeau
La rosée dérape sur mes joues
Glacées ; que je rattrape dans le calice
De mes mains défleuries. Écrasé
Par le tronc, immense et dressé,
De la basilique
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