Ces Âmes Magnifiques
Vous entendez, là-bas ; paupières fermées ;
Dans la brise du Printemps, vive embrassade.
Vous les entendez murmurer chansons,
Celles qui chassent tous vos moments moribonds ;
Ils ont la splendeur de mil soleils en constelles,
Balayent vos perspectives vêtues de vêpres
D’un délicat éclat ; la grâce d’un souhait.
C’est le jour qui s’élève, ciel serein et sincère.
Il est des âmes-majestées, érodant l’orée
Du monde comme une aurore, inexorable miracle.
Des silhouettes, d’halo voilées, sculptent vos souvenirs vagues
Avec la clarté d’un sourire, d’un rire nacré
Et sur leurs visages anges gisent tant et tant :
Les joies de l’enfance oubliée et retrouvée,
L’intransigeance et la diligence turbulentes,
Des ires, des espoirs flamboyant furieux
Dans leurs regards où résident bris de Vérité,
Ils vous traversent et lisent le poids des millénaires,
Des æons, des saisons ; et la fange qui étouffe ;
Ce vil limon élimant toute votre force-vaillance.
Lors ils arrêtent leur course indicible et considérable ;
Ils s’arrêtent sur le seuil de votre existence, fantasques,
Ils vous tendent une main, une caresse sur vos engelures,
Et l'impression de souillure sitôt s'évanouit,
Quelque chose en vous se change, croît et se gorge ;
Derrière vos yeux, c’est un astre merveilleux.
Lors vous contemplez rêves et mirages s’incarner ;
La rouille tourner dorée, carbure en caramel ;
Sous vos pas, ficus et bucarés s’épanouissent ;
Et poussent des songes modestes d’adansonies ténus ;
Et des courges magistrales desquelles s’encourage un sourire.
Ainsi vous voici avec au cœur une cassure,
Voici que craque en vous le rempart d'une cage,
Précipice où braver l’ombre inconnue
Abysse où se cèlent des mots sincères
Des mosaïques en poésies.
Puis ils s’en vont, encouronnés du Crépuscule ;
Et vous en restez cois, croyant encore les voir,
Sachant que jamais plus vous ne serez le même,
Même si vous ne deviez plus jamais les revoir.
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