Cet ami qui veille.
Lorsqu’un silence s’installe
Un brin de quiétude
En marchant sur le bitume usé
Longtemps sous une douche encore trop chaude
Dehors à empiler les fagots
Devant le feu qui ronronne, crépite
Un instant tard le soir dans le lit
Et même en rêve inane
Emmi drôle et cocasse
Il est là, comme toujours
Cet ami qui me murmure des mots
Cacophones et profonds
Que je ne peux qu’entendre en échos
Il me parle de ces songes qui m’ont habités
Des idées qui ont osées exister
Des pensées qui ont essayées de s’imposer
Et il me parle de mes bêtises, celles qui blessent
Sous mon regard égaré, bredouillant
Ces petits actes qui font mal, de caresses en giffles
Quel ami, il a la sympathie de me les rappeler
D’une tape dans le dos, comme un long couteau
Lui au moins, il sait tailler le verbe
Pour que mon cœur se serre
D’hontes, culpabilités et remords
Aprés tout, il n’y a là aucune fierté
À s’être vautré les pieds en certitudes
Pleines de bêtes et cavalières interprétations
D’avoir parlé en mots sots, tous plus idiots
D’avoir noyé de babioles aux valeurs
Brisées bafouées des ignorances et négligences
Quel féal faramineux qui me promet le mutisme
Et le coût de mes fautes impardonnées
C’est ça, m’a-t-il dit, le prix plénier
Celui de ta passion
De tes velléités de vertu
Alors souffre, pleure de larmes qui ne veulent couler
Roule-toi en boule et berce si ça t’amuse
Fabrique ton petit châtel de bois calciné
Dévoré par ce feu fou qui s’est enfui
Et ferme les yeux, la bouche et les oreilles
Fais comme si j’avais disparu derrière ces murs
Mais à chaque matin qui point, c’est moi qui viendrai laver
Escarres de rêves, les stigmates sur tes mains
Que tu n’oublies pas tes fautes, tes échecs, ta vanité
Ton impéritie à demander pardon, à réparer, et te faire oublier
Tes pieuses insuffisances, à se croire égide, navire à briser les infranchissables
Et cacher la douleur derrière un maudit sourire cassé !
Tu es tout ce que tu as toujours détesté. Tu l’as peut-être oublié ?
Pas moi.
J’ai cet ami qui vient lorsque le Monde se fait tout muet.
Et je crois que je ne l’aime pas vraiment.
Annotations
Versions