Chapitre 6 : L'écho Du Vide ( partie 2 )
Le vent soufflait plus fort, emportant les mots dans la nuit, les transformant en murmures inaudibles. Smile resta là, sans répondre, observant la silhouette de l'autre joueur comme un spectre silencieux, presque détaché de tout ce qui l'entourait. Il ne savait plus s'il devait continuer cette conversation, ou s'il devrait juste repartir, comme il l’avait fait tant de fois auparavant, fuyant sans retour.
"Tu sais," reprit le joueur, comme s'il devinait les pensées de Smile, "il n'y a pas de solution facile ici. On n'est jamais vraiment seuls, pas totalement. Même dans ce désert, il y a toujours quelque chose qui nous relie aux autres, même si on ne le voit pas."
Smile ne bougea pas. Le désert lui semblait un vide infini, un espace où les gens étaient soit disparus, soit condamnés à errer sans but. Il avait détruit ses liens, renié ses espoirs, pour finir ici, dans cet endroit que rien ne semblait pouvoir effacer.
"Tu crois encore en quelque chose ?" demanda le joueur, brisant le silence qui pesait lourdement entre eux.
La question flottait dans l’air, suspendue, et Smile sentit un frisson parcourir son échine. Il ne savait pas. Avant, oui. Avant, il croyait en Lina, en la possibilité d’un futur meilleur, en des secondes chances. Mais ça lui semblait si lointain maintenant, comme une autre vie, une autre personne. Il avait pris trop de décisions, fait trop de choix irrémédiables.
"Non," dit-il enfin, sa voix cassée, presque imperceptible. "Je ne crois plus en rien."
Le joueur ne répondit pas immédiatement, se contentant de fixer l’horizon, comme s’il attendait une révélation de la part du désert lui-même. Puis il murmura, à peine audible : "C'est ça, le problème. On finit par croire qu'il n'y a plus rien. Mais parfois, il faut juste continuer, même sans savoir pourquoi."
Smile sentit une colère sourde naître en lui, une irritation qu'il n'arrivait pas à expliquer. Que savait cet homme de la douleur, de la perte ? Comment pouvait-il parler ainsi, comme si tout était une simple question de "continuer" ? Smile, qui avait tout détruit autour de lui, qui avait sombré dans les ténèbres, sentait son cœur se contracter sous le poids de ces mots.
"Tu parles de continuer… mais continuer où ?" lança-t-il d’un ton tranchant. "Où est-ce que ça nous mène, à la fin ? Le désert ? La solitude ? La douleur infinie ?"
Le joueur se tourna vers lui, un éclat de compréhension dans les yeux, mais il ne répondit pas tout de suite. Il sembla peser les mots avec soin.
"Peut-être que la question n'est pas où ça nous mène, mais plutôt ce qu'on fait avec ce qu'il nous reste," dit-il, presque philosophiquement.
Smile ferma les yeux un instant, comme pour chasser cette vérité, mais elle était là, persistante. Ce que le joueur disait avait une certaine résonance, comme une note aiguë qui vibrerait encore longtemps dans ses oreilles. Qu'était-il censé faire de tout ça ? De cette solitude qui le rongeait, de ce vide qu'il traînait en lui comme un fardeau invisible ? Ses actes passés le condamnaient à errer, sans but, sans raison.
"Tu as raison, peut-être," murmura-t-il, sans conviction, "Peut-être qu'on n'a jamais vraiment de réponse. Peut-être que tout ce qu'on peut faire, c'est se perdre dans cette immensité."
Le joueur se leva lentement, comme pour tester la solidité de ses jambes après des heures d'immobilité. "Peut-être," répondit-il, "mais au moins, on peut choisir de ne pas se perdre complètement."
Smile le regarda se dresser devant lui, une silhouette solennelle contre le fond nocturne du désert. Il ne savait pas si c’était des paroles réconfortantes ou des mots vides. Mais dans ce désert d’absolue solitude, ces quelques mots avaient réveillé quelque chose en lui. Peut-être une lueur. Ou peut-être juste l'ombre d'un espoir, quelque chose qu’il pensait avoir perdu à jamais.
"Alors, tu viens ?" demanda le joueur, un léger sourire aux lèvres, comme si cette simple invitation pouvait changer la direction de tout.
Smile hésita, les yeux rivés sur la silhouette qui s’éloignait lentement vers l’horizon. Il n'était pas sûr de ce qu'il chercherait en le suivant, mais pour la première fois depuis longtemps, il ressentit une impulsion autre que celle de la destruction. Il ressentit un frémissement, une brèche dans son mur de froideur.
"Je viens," répondit-il enfin, sa voix plus calme, comme si quelque chose avait changé en lui.
Et ensemble, ils commencèrent à marcher à travers le désert, là où le sable se mêlait à l'infini, là où même l'ombre semblait hésiter à les suivre.
Je viens de penser.....
Je ne sais pas quand il va enfin tuer TwT
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