Chapitre 3
Mon réveil sonne, sept heures du matin. Je prends une grande aspiration, puis je souffle, une nouvelle journée s'annonce.
Je sors de mon lit. En premier, je regarde l'aspect de ma chambre, une pièce désordonnée avec des tas de feuilles éparpillés un peu partout sur les murs. Je m'approche, intriguée, des chiffres gribouillés à l'envers puis à l'endroit, je ne sais pas ce que cela signifie, mais je suis curieuse.
Vingt-huit est écrit sur une première feuille, entouré d'une encre rouge sanglante, on aurait dit qu'une odeur pouvait s'en dégager. Je regarde les autres feuilles tout autour de moi, le nombre dix est inscrit, mais cette fois, il n'est pas entouré, il y a un dessin qui a été fait, une corde.
Je dois sans doute perdre la tête, je n'ai jamais pu faire ça en une nuit. Je décide de décrocher une feuille, mais celle-ci se met à disparaitre.
Le sol commence à émettre des vibrations, je perds l'équilibre, ma tête cogne contre le bord de mon bureau.
Je me relève un peu étourdie, une goutte de sang coule le long de mon front, je l'essuie avec ma manche. Ma chambre est métamorphosée, j'écarquille les yeux en pensant que ça pourrait m'aider à mieux voir, je ne suis pas folle, les feuilles ont toutes disparu et ma chambre n'est plus en désordre.
Je ne veux plus y prêter attention, j'ouvre la porte pour me diriger vers la chambre de mes parents, je reste devant la porte, quelque chose me retient.
Je reste figée. Impossible ! Impossible d'ouvrir cette porte ! Une forte odeur s'en dégage, comme si…
Je suis incapable de le décrire, ce parfum si étrange
Je fais demi-tour, j'aperçois mon père assis sur le canapé en train de regarder la télé, pieds sur la table, bière à la main comme à ses habitudes. Je décide de sortir prendre l'air, je franchis la porte et je m'arrête, et inspire un bon coup, l'air frais du matin est une pure merveille.
J'habite loin du monde, dans un endroit où je n'ai ni voisin ni ami, je suis seule avec mes parents, mais ma vie m'a toujours plu jusqu'à présent.
Je descends les escaliers de mon pavillon, je sens les hautes herbes toucher mes jambes, une sensation si agréable et apaisante. J'entends le son des crickets au loin, je veux les entendre de plus près, je décide de m'enfoncer dans les hautes herbes.
Les ombres des arbres tissent un voile impénétrable, empêchant la lumière de pourfendre les ténèbres de la forêt. Ma vision vacille, néanmoins, une intuition m'incite à croire que je suis proche du but. Une sensation ténue chatouille mes chevilles, mais je l'ignore, jusqu'à ce que je m'arrête, soudain clouée sur place. Une fois de plus, un effleurement imperceptible caresse ma peau et cette odeur familière… J'aurais pu le parier ! Il s'agit de celle de la chambre de mes parents, qui commence à se répandre entre les troncs.
Une grande pression se fait sentir dans mon corps, j'ai l'impression de brûler. « Lyly, je suis là ». Un chuchotement se fait entendre près de mes oreilles, je sursaute, je prends peur et me mets à courir à toute vitesse. Je trébuche sur un caillou au sol, étalé de tout mon long, je n'ai pas envie de me redresser. Je reste par terre, tête contre sol, la tête enfouie dans la verdure. Un vent très fort se met à souffler, tout bouge autour de moi, mais je ne peux pas faire un geste. Une silhouette dans la pénombre, j'aperçois ma mère.
« Maman, où es-tu ? »
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