Chapitre 4

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Ma mère debout dans un noir complet, que fait-elle là ? Elle est près de moi, si loin. Je me redresse, je cours de toutes mes forces vers elle « Maman, c'est toi ? » je m'approche d'elle, je suis face à elle, une légère lumière apparaît soudainement des bois. Elle est recouverte de sang, elle entre, ouvre la bouche, mais aucun son n'en sort. Je la serre dans mes bras, mais elle ne répond pas, elle reste figée, les bras le long du corps. Je m'effondre, je pleure toutes les larmes de mon corps, l'odeur était celle de ma mère, qu'avait-il pu lui faire ?

J'ouvre les yeux, je me détache d'elle, mais elle a disparu, elle n'est plus là.
Je sens que quelque chose ne va pas, je me précipite en direction de la maison, j'ouvre la porte, maman est assise sur la chaise de la table à manger. Pourtant j'étais sûr de l'avoir vue dans ce bois ? Beaucoup trop de questions se poussent dans ma tête, je préfère ne pas trop y réfléchir, je m'avance près d'elle. Je prends son visage dans mes mains, des bleues sur ces joues, un œil enflé. « Maman, s'il te plaît, parle-moi » elle relève la tête, des larmes s'écoulent sur son visage « Je vais bien, c'est la dernière fois, je te promets » je me retourne vers mon père, une chaleur m'envahit entièrement.

À grands pas, je m'approche de lui, d'un geste brusque, je prends sa bière vide, je m'élance et la lui lance sur la tête, la bouteille se retrouve en petits morceaux éparpillés un peu partout sur le parquet. Surprise de l'acte que j'ai commis, je panique et m'empresse de courir vers la porte d'entrée, mais il m'a attrapée.
Il a mis sa main sur ma bouche m'empêchant de crier à l'aide, il me bloque tout le reste du corps en me serrant très fort, je suis incapable de bouger. Ma vision ce trouble petit à petit, je me retrouve allongée sur mon lit avec le visage de mon père au-dessus de moi, ses mains autour de mon cou. Je ne vois plus rien, je disparais petit à petit.

Mes paupières sont lourdes, j'ouvre les yeux petit à petit, une grande douleur ce faisant ressentir, je tourne la tête, ma mère est là, assise près de moi. « Maman, qu'est-ce qu'il a pu te faire ? » elle me tiens les mains, ses mains sont froides et rugueuses « Tu le découvriras bientôt » me dit-elle.
Elle franchit la porte, je me précipite pour la tirer, vers moi mais ma main passe à travers ces vêtements, je tape ma tête brutalement contre mes mains à plusieurs reprises. Je veux reprendre mes esprits, que se passe-t-il ? Est-ce que j'ai été droguée ou je deviens complétement paranoïaque.

Je m'assois sur ma banquette, je regarde par la fenêtre « Le temps est étrange ici » me dis-je, il fait toujours nuit avec des belles étoiles plein le ciel, mais cette fois-ci les étoiles ne sont plus là. On dirait que plus le temps passe, plus les belles choses disparaissent peu à peu, des gouttes de pluie s'abattent sur ma fenêtre en laissant une buée grandissante, envahissant peu à peu la vitre. Une trace de main apparaît, mon cœur s'emballe, je me redresse et tombe en arrière. Je me lève en prenant appui sur ma banquette, les nombres vingt-huit et dix sont dessinés, c'est la deuxième fois que je les vois.

Un sentiment de déjà-vu m'apparaît, je dois aller fouiller dans la chambre de mes parents. Sur la pointe des pieds, je m'approche, la porte grande ouverte, on peut apercevoir le lit vide, un grand courant d'air frais traverse la pièce, me donnant des frissons.
Je ferme la fenêtre grande ouverte, je baisse les yeux, une grande table avec des dossiers dispersés en pagaille. Je m'accroupis, je regarde au sol, une photo retourné m'interpelle, j'aperçois ma mère tenant mon père par les épaules, les yeux pétillants avec un grand sourire.

Vingt-huit et dix sont écrits à l'encre rouge, leur date de rencontre. Comment je n'avais pas pu faire le lien ? Je repose la photo à l'endroit où elle était, je me relève et aperçois de nouveau les milliers d'étoiles au ciel, je reste devant la fenêtre, les yeux grand ouverts, fascinés par ce que je vois. Maman a toujours adoré voir les étoiles, on attendait avec impatience le soir pour pouvoir sortir en douce sans que mon père puisse entendre, on s'allongeait dans les hautes herbes puis on admirait les différentes constellations.
Ces moments me manquent « Maman, tu me manques » chuchotais-je. « Je ne suis plus très loin Lyly »

« Maman ? »

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