Interlude : Nishiyama Yuna et son fiancé

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Mon réveil a sonné comme chaque matin… Je n’aimais pas me réveiller tôt mais quand on était une sportive, on devait s’imposer une routine ; une discipline.

Parfois, je regrettais le temps où je pouvais dormir sans me soucier plus que ça du lendemain.

Hng… Se réveiller l’été au Japon… J’avais oublié ce que ça faisait. On avait beau dormir avec juste un drap et moi et j’avais beau m’habiller légèrement pour dormir, j’étais quand même en sueur et…

Ah. J’ai pas mes vêtements, on dirait... Ni mes sous-vêtements, d’ailleurs…

Ah. C’est vrai.

Shûhei et moi, on a fait l’amour comme des bêtes, hier soir…

Enfin, comme des bêtes… J’ai dû pousser mes cris dans un oreiller pour ne pas réveiller les filles. Non pas que ça me déplaisait mais bon…

J’ai jeté un œil de son côté du lit. Il dormait encore et il grommelait dans son sommeil. Il n’avait pas changé. Il ne supportait vraiment pas la chaleur. Et à vrai dire, moi aussi, je commençais à la trouver insupportable. Rien à voir avec l’été en Amérique. Comme quoi, le taux d’humidité dans l’air pouvait vraiment faire une grosse différence…

Le ventilateur qu’il avait sorti dépannait mais n’était clairement pas suffisant…

(Vivement qu’on installe la climatisation dans notre chambre…)

J’ai regardé mon Shûhei, mon fiancé, toujours endormi. Il ne travaillait pas aujourd’hui et moi, je n’avais pas entraînement. On pouvait donc s’accorder plus de temps ensemble au lit.

Je l’ai pris dans mes bras pour le câliner. J’étais bien contre lui. Même s’il était en sueur…

Ce qui m’a manqué le plus quand j’étais aux États-Unis, c’était… Bon, la bouffe de mon pays, d’une part, mais surtout, mon petit copain. J’étais heureuse d’avoir de nouveau la possibilité de le voir tous les jours.

Quand nous étions sur le point de finir le lycée, je lui ai fait part de mon envie de poursuivre mes études à l’étranger. Grâce à lui, son « don pour les études » (même s’il n’aimait pas que j’emploie cette expression) et sa pédagogie particulière (j’aimais bien mes récompenses…), mes notes avaient bien augmentées, surtout en Anglais. Mine de rien, ça a eu pour effet de booster ma confiance en moi dans les études et a fait germer l’idée de voir un peu le monde. Et puis, depuis la deuxième année et ma rencontre avec Amy Jones, je voulais relever de nouveaux défis dans le but de me rapprocher de mon objectif à l’époque : devenir une basketteuse professionnelle.

Mais mon projet impliquait de ne plus voir Shûhei pendant longtemps…

Certes, à Tokyo, on n’était pas dans le même lycée mais on parvenait à se voir de temps en temps. Là, avec la distance, je pensais que ça allait être compliqué…

Beaucoup disent que les relations à distances, ça ne marche jamais ou pas longtemps. Certains préfèrent rompre plutôt que de vivre ça, comme quoi, avec la distance, on ne pouvait pas savoir si l’autre n’allait pas voir ailleurs.

Et je devais bien avouer que j’avais peur que ça arrive, moi aussi. Bien sûr, je savais qu’avec Shûhei, ça n’arriverait jamais mais une petite part de moi…

Lui irait à l’université, ferait de nouvelles rencontres… Des filles lui tourneraient peut-être autour. Et ils finiraient peut-être par coucher ensemble… Ou se mettre ensemble.

J’étais vraiment bête, à l’époque. Shûhei n’aurait jamais fait ça !

Moi… Moi, je…

Avant que je ne quitte le Japon, j’avais fait une proposition à Shûhei. Avec le recul, c’était sans doute l’idée la plus débile qu’on pouvait avoir dans un couple normal. Mais bon, mon chéri et moi, on avait dépassé le stade de la normalité depuis un temps, déjà…

Quand il a entendu ma proposition, il m’a traité d’idiote qui ne réfléchie pas.

Et je ne pouvais pas lui donner tort, pour le coup…

Je lui ai donné de bons arguments (selon moi) et il a fini par me demander pourquoi je lui proposais quelque chose d’aussi débile (selon ses critères). Quand je lui ai fait part de mes inquiétudes, j’ai eu droit à une tape sur la tête. Puis il m’a encore traité d’idiote avant de me prendre dans ses bras, en m’assurant qu’il viendrait me voir de temps en temps.

J’ai failli pleurer de joie en entendant ça…

Moi, je lui avais promis que je reviendrais pour l’été.

Finalement, je suis parti et…

-Hmmm…

-Ah. Shûhei. Pardon. Je t’ai réveillé ?

-Non, c’est cette putain de chaleur…

-Ton langage, Shûhei !

-Oh, ça va… Miku peut pas m’entendre.

J’ai regardé mon Shûhei se réveiller à son rythme, en balançant mes pieds doucement et avec le sourire. Une vue dont je n’ai pas assez profité ces dernières années et je comptais bien rattraper le temps perdu.

-Shûhei… Qu’est-ce que tu veux ? Prendre un bain ? Manger ? Ou… moi ?

-D’habitude, une personne normale demande ça quand sa moitié rentre à la maison, le soir…

-Shûhei, tu sais bien qu’on n’est plus « normaux » depuis longtemps…

-… Dans ce cas, quitte à choisir, je vais te prendre, toi, dit-il en venant m’embrasser le cou.

-Kyaah ! Non, Shûhei ! Tu me chatouilles ! Embrasse-moi plutôt… Kyaaah !! Ouh, oui, c’est pas mal ici ! Mais peut-être que si tu descendais un peu, tu… KYAAAAH !!!

-Moins fort, idiote ! Tu vas réveiller les filles !

-J’y peux rien si tu me fais du bien… En plus, tu connais tous mes points faibles.

-Essaie quand même d’être un peu discrète.

-Alors ne me fais pas crier de plaisir.

-Je t’avoue que je commence à considérer la question…

-Ôte-toi toi tout de suite cette idée de la tête !

Je l’ai repoussé pour l’allonger sur le dos et me suis mise à califourchon sur lui, avant de lui donner de petites tapes innocentes. Bien sûr, l’objectif était autre : l’embrasser avec la tendresse et lui donner des caresses.

-Hmm… Shûhei ? Je sens quelque chose contre mes fesses, ai-je dit de ma plus belle (fausse) voix innocente. C’est ton téléphone ou tu es juste content de me voir ?

-Oh, la ferme !

Il a repris le dessus et nous avons rigolé, avant de… (Pas besoin de faire un dessin, hein ?)

Il me faisait du bien… J’étais bien avec lui…

Qu’importe qu’il y en ait eu d’autres, il n’y a qu’avec mon Shûhei que je suis la plus heureuse des femmes.

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