#L'innocence volée

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Quelques heures après le meurtre horrible du couple Vallente, le bureau de Franck Harris était plongé dans l'obscurité, uniquement éclairé par la faible lueur d'une vieille lampe de bureau. L'atmosphère était saturée de tension et de désespoir, alors qu'il rédigeait son rapport de police. Les mots semblaient s'écouler avec peine de sa plume, chaque lettre inscrite étant un nouveau rappel à la désolation dont il avait été témoin. La tragédie pesait sur ses épaules tel un fardeau insupportable, transformant son sanctuaire professionnel en un lieu de chagrin et de réflexion profonde.

Assis à son bureau, il pouvait voir Zak à travers la porte entrouverte, perché sur un banc en face de lui. Le petit garçon attendait que les services sociaux viennent le récupérer. L'enfant était toujours sous le choc, le visage pâle, arborant l'expression d'une innocence brisée. Les ténèbres paraissaient l'entourer, comme si les événements de cette nuit continuaient de le hanter. Les yeux de Zak reflétaient le traumatisme vécu, témoignant du poids insoutenable de ce qu'il avait entendu depuis sa cachette.

Harris laissa échapper un profond soupir alors qu'il fixait l'écran de son ordinateur. Les détails du meurtre des Vallente lui étaient insoutenables, les images envahissaient ses pensées. Madame Vallente gisant dans une mare de son propre sang, son mari égorgé sur le canapé, pieds et poings liés. Qui aurait pu commettre un tel acte de violence ? L'énigme se dessinait devant lui tel un cauchemar éveillé, l'identité du meurtrier restant un mystère glaçant qu'il devait résoudre, coûte que coûte.

Les touches du clavier cliquetèrent silencieusement sous ses doigts, et le rapport prit forme, décrivant chaque détail macabre qu'il avait découvert dans la maison. Il mentionna la mystérieuse caméra sur trépied, l'image figée sur l'écran de télévision ainsi que le post-it. Chaque mot couché sur le papier semblait peser lourd, porteur de l'horreur qu'il avait rencontrée. L'acte de retranscrire ces horreurs lui donnait l'impression de les revivre, l'angoisse insidieuse s'infiltrant à chaque phrase écrite. L'encre numérique capturait l'essence sombre de cette nuit terrifiante, scellant les détails horribles dans les annales de l'enquête.

Pourtant, malgré tous ses efforts pour donner un sens à cette tragédie, Harris se sentait submergé de doute. Les questions tournoyaient dans son esprit. Qui avait laissé ces indices étranges derrière lui ? Pourquoi avoir filmé un tel acte ? Et que se passait-il dans la vie de la famille Vallente pour qu'un tel cauchemar devienne réalité ? Chaque interrogation résonnait dans son esprit, un écho sinistre de l'inconnu. La quête de réponses semblait l'entraîner dans un labyrinthe sombre et mystérieux, où chaque tournant cachait de nouveaux mystères à résoudre.

Le silence régnait dans le bureau, uniquement troublé par le grincement lointain des chariots dans le couloir du poste de police. Zak, assis sur le banc, était épuisé, vulnérable, une victime innocente d'un mal insondable.

Harris termina enfin son rapport et l'imprima, ses yeux fatigués parcourant chaque ligne. Il ne pouvait pas échapper à la réalité brutale de ce qu'il avait vu. L'encre noire était devenue le témoin silencieux d'une nuit cauchemardesque, un récit indélébile de la tragédie qui avait frappé la famille Vallente, paisible en apparence.

Alors qu'il signait le rapport d'une main tremblante, il ne pouvait s'empêcher de jeter un regard à Zak. L'enfant paraissait perdu dans ses pensées, son regard fixé dans le vide. Il était désormais seul, plongé dans un monde de ténèbres qu'il ne pouvait ni comprendre ni contrôler.

Franck Harris avait beau se concentrer, il replongeait dans ses pensées sombres. Mais un appel du standard de la police vint interrompre le silence glacial de son bureau. Il décrocha rapidement, espérant qu'un nouvel indice en provenance de la police scientifique venait d'arriver. L'espoir d'une lueur dans les ténèbres de cette affaire sinistre brillait faiblement dans son esprit, un fil ténu d'optimisme dans l'obscurité oppressive qui l'entourait.

 — La nounou de votre fille est ici en bas, monsieur Harris. Elle a besoin de vous voir, annonça la voix à l'autre bout du fil.

Harris était pris au dépourvu. Il demanda qu'on laisse la nounou monter à son bureau et patienta quelques instants, se demandant pourquoi elle était venue à cette heure tardive. L'angoisse serrait son cœur, des pensées sombres effleurant son esprit. Était-il arrivé quelque chose à sa fille ? Le mystère de cette nuit cauchemardesque semblait se prolonger, jetant une ombre menaçante même sur les aspects les plus intimes de sa vie.

Quelques minutes plus tard, la nounou pénétra dans le bureau de Harris, tenant une petite fille par la main. Les yeux écarquillés, la fillette regarda Zak avec un grand sourire avant de se tourner vers les adultes.

 — Monsieur Harris, je suis vraiment désolée de venir à cette heure-ci, mais ma propre fille est à l'hôpital, et je n'avais personne d'autre pour la garder. Je ne voulais pas la laisser seule.

Harris comprit la situation de la nounou et hocha la tête, compatissant.

 — Ce n'est pas un problème, madame Martel. Vous avez fait ce qu'il fallait.

Il se tourna ensuite vers sa propre fille.

 — Chérie, va t'asseoir là-bas avec ce petit garçon pendant que je termine quelques affaires, d'accord ?

La petite fille acquiesça timidement, lançant un regard curieux à Zak avant de s'installer à côté de lui. Harris, l'âme lourde de préoccupations multiples, se plongea de nouveau dans ses tâches, cherchant à maintenir un semblant de normalité dans ce monde de violence et de chaos.

Sa fille acquiesça, et les deux enfants se dirigèrent vers un coin du bureau. Ils semblaient instantanément connectés. Ils commencèrent à discuter à voix basse, partageant des histoires et des rires pour échapper à l'obscurité qui les entourait.

Pendant ce temps, les services sociaux avaient été informés de la présence de Zak au poste de police. Ils étaient en route pour le prendre en charge, mettant fin à son attente angoissante. Quand le moment fut venu, Zak se leva pour partir. Il jeta un dernier regard à la petite fille, son visage s'éclairant d'un sourire timide.

 — Au revoir, madame Sourire, murmura-t-il avec une pointe de tristesse dans sa voix.

La petite fille lui rendit son sourire, un éclat d'innocence au milieu du chaos. Puis, Zak suivit les travailleurs sociaux, quittant le poste de police dans l'incertitude de ce qui l'attendait. L'image de sa silhouette frêle s'éloignant dans le couloir hantait le bureau de Harris, un rappel poignant du prix à payer dans ce monde empreint de cruauté.

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