#Film de famille.

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Zak avait dû insister, mais finalement, Zoé accepta de lui confier la vidéo. Elle savait pertinemment que cela n'apporterait aucune réponse au jeune homme. Uniquement du mal pouvait en ressortir. Mais Zak en avait besoin, et sa décision était prise.

  • Bien, je te laisse seul un moment. Je suis en bas si tu as besoin de moi, dit Zoé avant de quitter la pièce.

Zak se retrouva seul face à l'écran de l'ordinateur. Il n'était plus qu'à un clic de revoir ses parents. Il hésita longuement, son doigt planant au-dessus de la touche entrée. L'anticipation mêlée à la terreur l'envahissait. Puis, avec une résolution sombre, il appuya, laissant l'écran s'illuminer de la triste vérité qu'il allait découvrir.

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Zak reconnut la cour de son ancienne maison, celle où il avait grandi jusqu'à l'âge de cinq ans. Deux hommes marchaient en direction de la porte d'entrée. Ils paraissaient enjoués. Celui qui était visible portait une longue cape, une capuche, et son visage était dissimulé par un masque à bec d'oiseau.

  • Allons rendre visite à ce bon Robert, dit-il d'une voix étouffée par le masque.

Alors qu'il appuyait sur la sonnette, l'homme qui filmait imita le son de celle-ci avec sa voix. Un frisson parcourut l'échine de Zak en entendant cette imitation macabre, sachant que quelque chose de sinistre allait se dérouler.

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La porte s'ouvrit, et Robert se tint devant l'objectif. Aussitôt, son visage afficha de l'inquiétude, de la peur.

  • Que faites-vous là ? demanda Robert, qui, malgré les masques, avait l'air de parfaitement savoir de quoi il s'agissait.
  • On ne dit pas bonjour ? répliqua l'un des intrus, toujours ce ton amusé dans la voix.

Robert devint encore plus nerveux, scrutant la rue, jetant un œil derrière lui, cherchant désespérément une échappatoire. L'homme comprit immédiatement ses intentions et tenta de le ramener à la raison. Sortant une arme de sa poche, il lui fit comprendre qu'il ne devait rien tenter.

  • Tu ne nous invites pas à entrer ? interrogea l'homme masqué.
  • Écoutez, ma famille est là, je n'ai rien dit à personne. Je viendrai avec vous, mais laissez-les tranquilles. Négociez, supplia Robert.

Mais en réponse, il n'obtint qu'un simple geste lui indiquant d'entrer. La tension monta d'un cran, et Zak, devant l'écran, sentit son estomac se nouer face à l'horreur de la situation de son père adoptif.

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La caméra était à présent posée. Robert et Hélène étaient assis sur le canapé alors que les deux intrus leur faisaient face. Zak appuya sur pause.

De son doigt, il toucha l'écran, au niveau du visage de sa mère. Depuis ses cinq ans, jamais il ne l'avait revue.

  • Maman ! murmura-t-il, la voix emplie de tristesse.

Il relança la vidéo et suivit avec attention les horreurs qui défilaient devant ses yeux. Les hommes avaient forcé Robert à raconter son passé à sa femme. La violence, les crimes et délits commis. Jusqu'à ce terrible soir, où une jeune femme fut tuée. Hélène fut dévastée d'apprendre qu'elle ne connaissait pas l'homme doux et aimant avec qui elle vivait. Les révélations déchirantes faisaient écho dans le cœur de Zak, amplifiant sa soif de justice et son désir de mettre fin à cette sombre saga qui avait ruiné tant de vies.

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Robert était maintenu sur le canapé par l'homme tenant une arme, celle-ci braquée sur sa tempe. Dans le même temps, Hélène était placée en face de lui, à quelques mètres. Le second intrus la retenait puis la forçait à se mettre à genoux.

  • Tu vois, Robert ? Tu vois ce que tu nous as obligés à faire ? dit-il d'une voix glaciale en faisant aller et venir la lame de son poignard sur le visage de la pauvre femme terrifiée.

Zak pouvait sentir, au-delà de l’écran, des années, l'atmosphère saturée de tension, chaque instant semblait s'étirer dans une agonie insoutenable. Les larmes coulaient sur les joues de sa mère, sa respiration saccadée trahissait sa terreur. Robert, son père, était impuissant face à l'horreur qui se déroulait sous ses yeux. La lame du poignard frôlait le visage d'Hélène, dessinant un sillon invisible de peur et de désespoir. L'intrus avait un regard dénué d'humanité, qui glaçait le sang de tous ceux présents dans la pièce.

Soudainement, il enfonça sa lame dans le ventre d'Hélène. Il se mit à rire et hurler de joie. Robert se mit à pleurer, les implorant d'arrêter. Mais les coups de poignard s'enchaînent alors. Et à chacun d'eux, les intrus riaient de plus en plus fort. L'homme finit par lâcher Hélène qui s'effondre violemment sur le sol, morte et baignant dans son propre sang.

Zak arrêta à nouveau la vidéo. Il sentit alors une vague de haine envahir chaque molécule de son être. Comme possédé, il regarda la suite, sans se rendre compte que chaque seconde de ce film risquait de consumer un peu plus son âme.

Au rez-de-chaussée, Zoé était en proie à de terribles interrogations, son esprit tourmenté par l'horreur qui se déroulait à l'étage. Dans quel état Zak allait-il redescendre ? Se rongeant les ongles, les jambes tremblantes, elle sentait l'anxiété l'étreindre. Ces gens n'étaient pas de sa famille, mais elle se souvenait encore de l'effet dévastateur que ces images avaient eu sur elle lorsqu'elle les avait visionnées pour la première fois.

Pour tenter de s'occuper l'esprit et chasser l'angoisse qui menaçait de l'engloutir, elle se mit à préparer le repas fébrilement. Les sons des casseroles et des ustensiles résonnaient dans la cuisine, créant un contraste étrange avec le silence glacial qui régnait à l'étage. Chaque coupe de couteau sur la planche à découper était presque un écho lointain des cris étouffés qu'elle imaginait provenir de la pièce au-dessus d'elle. La préparation du repas était devenue un rituel, une tentative désespérée de maintenir un semblant de normalité dans un monde devenu subitement cauchemardesque.

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La dernière image de cette horrible soirée montre les deux intrus sortant de la maison, traînant Marie par les bras. Elle hurlait de terreur, son visage déformé par l'effroi, un spectacle insoutenable qui hantait désormais les cauchemars de Zak.

Quarante-neuf minutes de cauchemar. Quarante-neuf minutes qui avaient suffi à détruire sa vie. À mettre fin à celle de chaque membre de sa famille. À cet instant, un éclair de compréhension foudroya Zak. Il réalisa pourquoi il avait été épargné. Il ne restait que lui, et il ne faisait aucun doute que la seule raison à cela était qu'il devait se venger. Les venger. Ses poings se serrèrent, une détermination féroce brûlant dans son regard. Il le ferait sans la moindre pitié, sans le moindre état d'âme. La vengeance serait son seul but, son unique obsession, jusqu'à ce que justice soit rendue et que l'ombre de cette nuit maudite soit dissipée.

Au bout d'un certain temps, Zak descendit pour rejoindre Zoé. Celle-ci arrêta ce qu'elle faisait, le regardant plein de compassion. Pourtant, malgré son attention, elle ne pouvait discerner aucune peine, aucune douleur dans les yeux de Zak. Le peu d'émotion que montrait son visage était de la colère à l'état pur. Elle ne savait pas quoi lui dire, alors elle prit l'initiative de le prendre dans ses bras. Zak la laissa faire, mais n'eut aucune réaction.

  • Si tu le veux, je serais avec toi, je te suivrai quoi que tu décides de faire, dit-elle doucement, tentant de lui offrir un peu de réconfort.

Zak resta un long moment silencieux, laissant les paroles de Zoé résonner dans l'air. Puis il finit enfin par prendre la parole, sa voix chargée de rage contenue.

  • Je veux les détruire. Je veux qu'ils sentent que leur fin approche. Qu'ils sentent la peur. Ce Carl, je veux le faire souffrir, cracha-t-il, ses mots tremblants sous l'assaut de sa colère. Avant de conclure... par où on commence ?

Zoé esquissa un sourire, empreint de détermination. Elle espérait que Zak ne choisisse pas de continuer seul.

  • Ça, j'ai ma petite idée, répondit-elle, sa voix empreinte de motivation.

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