#Le cadeau empoisonné
Le soleil se leva, projetant sa lumière sur un jour teinté de menace, laissant entrevoir une nouvelle mission pour Zoé. Jusqu'à présent, elle n'avait pas partagé son plan avec Zak. La nuit précédente, il était revenu ébranlé par la rencontre avec sa sœur. En silence, il s'était effondré sur le canapé, submergé par l'épuisement émotionnel. La jeune femme, consciente de son état, l'attendait patiemment dans la cuisine, préparant le terrain pour la conversation à venir.
Lorsque Zak finit par se présenter, son visage avait changé. La résolution avait remplacé la tristesse, bien que la douleur demeurait dans ses yeux. Il avait vu Marie dans un état déplorable, mais elle était en vie, et c'était ce qui comptait. La nuit avait été conseillère. Zak s'était rendu compte que se laisser aller ne les mènerait nulle part. Ce matin-là, il avait un plan.
Zak s'assit à la table de la cuisine, fixant le café fumant devant lui. Zoé, mesurant ses mots, brisa le silence pesant.
— Qu'as-tu prévu pour aujourd'hui ? demanda Zoé, se montrant compréhensive quant à son silence concernant Marie.
Zak lui montra le grimoire du bout du doigt.
— Je vais retourner chez le professeur Mc Mullen. Il étudie cette secte depuis des années. Peut-être qu'il pourra en tirer quelque chose, expliqua-t-il, impatient d’en savoir plus.
Si quelque chose pouvait aider Marie, cela serait sans doute inscrit dans ces pages énigmatiques. Zoé acquiesça, reconnaissant la logique derrière cette démarche.
Pendant ce temps, elle avait ses propres plans pour affronter Carl de front. Elle voulait lui porter un coup sévère en exposant les activités sinistres des Rangs du Mal. Elle savait exactement comment procéder.
— J'ai besoin que tu places ces caméras dans la rue, qu'elles surveillent la maison, dit-elle calmement. Marc a dit que nous n’étions plus en sécurité ici. Je prépare donc notre déménagement en faisant d’une pierre deux coups.
Le regard déterminé de Zoé en disait long. Zak savait que son esprit machiavélique était déjà à l'œuvre.
— Je te fais confiance, dit-il, en avalant rapidement une gorgée de café. Je m’en occupe.
Sur ces mots, il quitta la maison après avoir demandé à Zoé de ne pas prendre trop de risques. La journée s'annonçait pleine de défis, mais ils étaient prêts à les affronter.
Les coups répétés de Zak à la porte dérangèrent le vieil homme plongé dans son travail. Mc Mullen sursauta, mais cette fois, il accueillit Zak avec chaleur.
— Professeur, j'ai des choses importantes à vous dire, annonça Zak, son ton chargé d'urgence.
Tout ouï, Mc Mullen écouta les nouvelles que Zak avait à partager. Lorsqu'il entendit l'histoire de Marie, un sentiment de soulagement profond l'envahit. Un poids terrible venait de s'envoler de ses épaules. Toutes ces années, il avait cru qu'une seconde fois, il avait abandonné une âme à son sort, même si rien de tout cela n'était sa faute.
— Elle est traumatisée, professeur. Elle ne parle pas, elle semble absente. Ma sœur n'a que quelques rares moments de lucidité, expliqua Zak, sa voix empreinte d'inquiétude.
Mc Mullen prit une profonde inspiration avant de répondre.
— Vois-tu, dans une autre vie, j'ai été psychiatre. Je pense même avoir longtemps excellé avant de connaître un terrible revers.
Une nouvelle lueur d'espoir naquit instantanément dans l'esprit de Zak. Peut-être pourrait-il aider sa sœur à aller mieux. Et si tout pouvait s'arranger pour Marie, il garda cette idée en tête pour le reste de leur conversation.
— Ce terrible revers ? Cela concernait ce petit garçon ? demanda Zak en pointant du doigt la photo voisine de celle de Marie.
— Oui, répondit le vieil homme, sa voix tremblant légèrement, la tristesse perçant le silence de la pièce. "Il s'appelait David. Et je n'ai rien pu faire pour lui.
Dans les yeux fatigués de Mc Mullen, Zak lut un mélange de tourments et de regrets. Le poids de ce passé semblait peser lourdement sur ses épaules.
Zak tendit le grimoire d'Eloïne au professeur Mc Mullen, lui indiquant qu'il appartenait au grand chef des rangs du mal. Le vieil homme le prit avec une délicatesse presque malsaine. Après avoir parcouru rapidement quelques pages, ses yeux s'illuminèrent d'une lueur inquiétante.
— C'est incroyable, murmura-t-il, l'excitation distordant son visage ridé. Voyez-vous, ces pages sont faites de peau humaine. La langue utilisée parait inconnue, mais je reconnais certains des symboles et croquis, continua-t-il d'une voix tremblante.
Il tourna à nouveau quelques pages, son regard se figea sur un passage en particulier.
— Ceci, mon jeune ami, est une magie d'une noirceur insondable. Puis-je le garder quelques jours afin d'essayer de le comprendre ? Sa demande sonnait comme des supplications. Zak avait obtenu ce qu'il était venu chercher sans même avoir à le demander.
Dans un silence pesant, Zak acquiesça d'un léger mouvement de tête, exprimant ainsi son accord tacite. Il sentait le poids de la connaissance occulte dans le grimoire peser sur ses épaules. D'une voix presque murmure, il demanda au professeur Mc Mullen de l'informer de tout ce qui pourrait aider à combattre Carl. Le vieil homme répondit avec un hochement de tête similaire, scellant ainsi leur pacte implicite visant à combattre monde des ténèbres.
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