Train ou Avion ?
J’adore prendre le train ! Quand on m’a demandé si je pouvais présenter mon logiciel dans une startup vénitienne avec à la clef un stage de fin de D.U.T. dans la cité des Doges, j’ai tout de suite sauté sur l’occasion. Enfin, quand je dis que j’aime le train, c’était avant d’avoir embarqué, et surtout par comparaison avec l’avion.
J’ai toujours trouvé que l’important dans un voyage, c’est le trajet. En avion, on passe son temps à attendre. Patienter pour l’enregistrement des bagages, des billets, pour l’embarquement, grimper à bord, s’asseoir à côté d’une personne qui occupe la moitié de votre place, vomir quand on traverse des zones de turbulence.
Alors que, par chemin de fer, on fait des rencontres, on côtoie des gens qu’on ne croiserait jamais dans la vie courante. On prend le temps d’apprécier le voyage, de goûter au parfum de l’aventure au travers des paysages que le train parcourt. D’accord dans la nuit noire de la campagne française, je risque de ne pas voir grand-chose, mais au moins il y aura la r, le partage des découvertes au milieu de parfaits inconnus.
C’était décidé, j’arriverais à Venise par la grande porte, celle de la gare. Il paraît que l’effet est saisissant quand on débarque et que la sortie offre une vue extraordinaire sur le grand canal.
Le directeur de la boîte avait bien essayé de me dissuader, en me disant que les billets seraient réservés en classe affaires. Mais franchement, vous me voyez voyager en jean et tee-shirt Iron Maiden avec ma doudoune sur le dos (nous sommes en avril quand même) au milieu de riches businessmen russes et de leurs sculpturales secrétaires blondes ? Moi, petite et brune comme un corbeau sicilien ?
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