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Le directeur de la startup m’avait assuré qu’un des membres de son équipe m’attendrait à la sortie du train, alors je me grandis au maximum pour apercevoir un panonceau portant mon nom, pas facile quand on porte un sac d’une tonne et qu’on fait partie des petits formats.
Je finis par le découvrir entre les mains de Dieu. En fait, non, ce n’est pas vraiment Dieu qui tient mon nom entre ses mains. Quoi que. En y pensant une seconde, si Dieu existe, il doit tenir mon destin entre ses mains, donc, mon nom aussi, vous mes suivez ?
Donc, ils ont bien envoyé quelqu’un, ce quelqu’un ressemble, à s’y méprendre, à une statue grecque, les vêtements en plus, bien sûr. C’est un mélange de Ryan Gossling et de Benedict Cumberbatch : Sherlock pour la coiffure et la taille, l’androïde de Blade Runner 2049 pour l’impression qu’il donne d’être à l’affût, tout en affichant un air détaché.
Je m’avance vers lui et dès qu’il me voit, il vient sur moi, me saisit le bras et m’entraîne vers la sortie.
« Bonjour Hélène, suis-moi, nous n’avons pas un instant à perdre.
— Hein ? Que ? »
Il me répond par un clin d’œil, entre les deux clignements, son iris a changé de couleur.
« Antarès ?
— Ne prononce pas mon nom, ils t’ont suivi. »
Alors que nous marchons vers le parvis de la gare de Santa Lucia, Antarès me presse d’accélérer.
« Tu vas prendre le Vaporetto, ligne 5.1, tu descends à Celestia. Là, tu demandes la pension Valente. Je dois te laisser. »
Alors que nous sortons dans la foule qui s’agglutine le long du grand canal, il s’écarte de moi et me laisse en plan. Je n’ai même pas pu me jeter dans ses bras. Non seulement il ne m’en a pas donné l’occasion, mais en plus, le poids de mon sac ne me l’aurait pas permis.
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