Chapitre 7

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Les deux hommes s’avancèrent lentement vers la voiture, leurs silhouettes noires se découpant dans l’éclat des phares. Elsa sentit son cœur battre à tout rompre. Elle saisit fermement l’arme, la tenant dans ses mains tremblantes.

— Tu sais ce que tu fais ? lui murmura Vincent, le regard fixé sur les deux hommes qui ne semblaient pas vouloir perdre de temps.

— Oui, répondit-elle d’une voix ferme, bien que son corps trahisse une tension palpable. On doit leur faire comprendre qu’on ne va pas se laisser abattre.

L’un des hommes, le plus grand, s’approcha de la fenêtre côté conducteur, son regard glacial ancré sur Vincent.

— Descendez de la voiture, dit-il d’une voix autoritaire. On ne va pas vous faire de mal si vous coopérez.

Elsa baissa lentement la vitre, son arme toujours en main.

— Vous n’avez rien à nous faire. C’est Jano qui veut nous voir morts, pas vous.

Le regard de l’homme se durcit, et il échangea un signe avec son collègue. Puis il se pencha légèrement vers Elsa.

— Vous avez ce que vous voulez, mais c’est pas suffisant. Vous avez vu trop de choses.

Vincent se pencha vers Elsa, ses mains crispées sur le volant.

— Fonce, Elsa. On n’a pas le temps.

Elle acquiesça d’un signe imperceptible, avant de tirer brusquement sur la poignée de la porte, la faisant claquer contre le pied de l’homme qui était trop proche. L’homme hurla de douleur et recula en titubant, juste assez longtemps pour que Vincent mette la voiture en marche.

Elsa braqua l’arme sur l’autre homme, qui avait tenté de l’encercler, mais il s’arrêta net, son regard désemparé.

— Va-t’en ! cria Elsa.

Il hésita un instant, voyant son collègue se relever en grognant de douleur. Puis il se détourna, courant vers le SUV.

Vincent appuya sur l’accélérateur, faisant crisser les pneus dans un rugissement alors qu’ils prenaient la fuite. Elsa se laissa retomber contre le siège, le souffle court, la tête pleine de pensées confuses.

— Merde, c’était trop près, dit-elle, encore sous le choc.

— T’as fait ce qu’il fallait, murmura Vincent, les yeux rivés sur la route. Mais on n’a plus beaucoup de temps. Ils vont nous rattraper.

— Et après ? demanda Elsa, la voix teintée d’une peur qu’elle ne pouvait plus cacher.

— On trouve un endroit sûr. On cache la clé USB et le carnet. Ils reviendront, c’est sûr. Mais on va pas se laisser faire.

Ils roulèrent en silence pendant plusieurs minutes, jusqu’à ce que Vincent prenne une sortie vers un quartier qu’il connaissait à peine. La neige tombait doucement, recouvrant tout d’un voile presque apaisant, mais l’adrénaline ne quittait pas leur corps.

Soudain, Elsa tourna son regard vers lui.

— Tu es sûr qu’on peut encore les utiliser ? Ces informations ? Jano est trop puissant.

Vincent la fixa droit dans les yeux.

— On a plus le choix. On ne peut pas les rendre à Julien. C’est déjà trop risqué. Mais si on joue bien nos cartes, on peut leur faire mordre la poussière.

Ils s’arrêtèrent à un feu rouge, et Elsa baissa la tête, le regard perdu dans ses pensées. Ils avaient tout misé sur cette clé USB, sur ce carnet. Mais, dans un monde où Jano semblait contrôler chaque mouvement, jusqu’à l’air qu’ils respiraient, l’incertitude les oppressait.

— On va où ? souffla Elsa, brisée par l’angoisse.

Vincent tourna la clé dans le contact et regarda autour de lui. Ils étaient dans un quartier abandonné, loin des yeux indiscrets. Le temps semblait suspendu, mais chaque seconde qui passait les rapprochait de la fin de leur fuite. La question qui restait était de savoir s’ils allaient réussir à échapper à l’étau de Jano, ou si leurs derniers efforts seraient vains.

— Un endroit sûr, répondit-il. Enfin... aussi sûr qu’on puisse l’espérer, dans ce merdier.

Ils roulèrent encore quelques minutes avant que Vincent ne s’arrête devant un vieil immeuble. Il se tourna vers Elsa, qui était immobile.

— On monte, et on cache tout. Ensuite, on verra si on peut contacter Julien une dernière fois. Mais ce n’est pas fini. Jano a de l’influence partout.

Elsa hocha la tête, mais une grande fatigue se lisait dans ses yeux. Ils sortirent du véhicule, se hâtant vers l’entrée de l’immeuble. Les escaliers étaient poussiéreux et déserts, leur écho se mêlant à la neige qui continuait de tomber dehors.

Ils s’installèrent dans un petit appartement vide, l’endroit avait un air de fin du monde. Elsa et Vincent déposèrent les objets qui avaient changé le cours des événements. L’arme, le carnet, la clé USB. Elsa se laissa tomber sur une chaise, épuisée.

— Si ça ne marche pas, on ne pourra jamais revenir en arrière, murmura-t-elle, le regard perdu dans le vide.

Vincent la fixa un moment, puis s’assit à côté d’elle. Il posa sa main sur son épaule.

— On se battra, Elsa. On n’a pas le choix. On n’a jamais eu le choix.

Elsa sourit faiblement, mais son cœur battait toujours à tout rompre. Elle savait que la bataille ne faisait que commencer.

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