Chapitre 13
L’entrepôt explosa de bruits et de mouvements. Les hommes de Jano levèrent leurs armes, prêts à tirer. Vincent, le visage crispé, fit feu le premier, visant les lumières suspendues. Une obscurité partielle envahit la pièce, plongeant le hangar dans une atmosphère chaotique où chaque ombre devenait un danger.
Elsa, paralysée un instant, se plaqua derrière une pile de caisses, son cœur battant à tout rompre.
— Elsa, couvre-toi ! cria Vincent en esquivant un tir.
Jano éclata de rire dans la confusion.
— Vous pensez vraiment sortir vivants d’ici ? hurla-t-il dans l’écho.
Vincent tira un autre coup, abattant un des hommes qui s’approchait trop près. Mais il savait que les munitions ne tiendraient pas longtemps.
— On doit bouger, murmura-t-il en rampant jusqu’à Elsa.
Elle hocha la tête, incapable de parler, ses mains tremblant autour de l’arme qu’elle tenait.
— Reste derrière moi, dit-il d’un ton ferme.
De l’autre côté de la pièce, Julien, toujours attaché à sa chaise, gesticulait frénétiquement.
— Jano ! cria-t-il. Ils n’ont pas tout ! Le carnet et la clé USB sont ailleurs !
Jano s’approcha de lui, furieux.
— Tu mens, Julien. Tu penses que je vais croire tes conneries après ce que tu as fait ?
Julien sourit malgré le sang qui coulait sur son visage.
— Si tu me tues, tu ne trouveras jamais ce qu’ils ont caché.
Jano le frappa violemment, mais son hésitation montrait qu’il ne pouvait pas risquer de perdre ces preuves.
Vincent et Elsa se rapprochaient lentement de la sortie, utilisant les ombres pour se faufiler. Mais alors qu’ils atteignaient une porte latérale, un homme surgit de nulle part et attrapa Elsa par le bras, la tirant violemment.
— Lâche-moi ! hurla-t-elle, se débattant.
Vincent se retourna, tirant sans réfléchir. L’homme lâcha prise, mais son cri alerta le reste des hommes de Jano.
— Ils sont là ! cria une voix.
Les tirs fusèrent, forçant Vincent et Elsa à se réfugier derrière une grande caisse en métal.
— On ne tiendra pas longtemps, murmura Elsa, sa respiration saccadée.
Vincent regarda autour de lui, cherchant désespérément une issue. Ses yeux tombèrent sur un empilement de barils marqués d’un symbole rouge.
— Du carburant, murmura-t-il.
Il se tourna vers Elsa.
— Écoute-moi bien. Quand je te le dis, tu cours jusqu’à cette porte.
— Quoi ? Et toi ?
— Fais-moi confiance, Elsa.
Elle hésita, mais hocha la tête.
Vincent sortit une petite lampe torche de son sac et la lança en direction des barils. La lumière attira immédiatement l’attention des hommes de Jano, qui se rapprochèrent pour voir ce que c’était.
Profitant de la distraction, Vincent tira sur l’un des barils. Une explosion sourde retentit, envoyant une vague de feu et de fumée dans la pièce.
— Maintenant, cours ! hurla-t-il.
Elsa se précipita vers la porte, bousculant tout sur son passage. Vincent la suivit de près, esquivant les débris et les tirs confus des hommes pris dans le chaos.
Dehors, l’air glacial les frappa de plein fouet. Ils coururent à perdre haleine jusqu’à atteindre une vieille camionnette qu’ils avaient garée plus tôt.
— Monte, cria Vincent en démarrant le moteur.
Elsa sauta à l’intérieur, le souffle coupé.
— Tu as vu Julien ? demanda-t-elle, son regard paniqué.
Vincent secoua la tête, fixant la route devant lui.
— Il est resté à l’intérieur.
— On ne peut pas l’abandonner !
— Elsa, s’il est encore en vie, c’est grâce à sa propre chance. On ne peut pas retourner là-bas.
Mais au fond de lui, Vincent savait qu’ils avaient laissé bien plus derrière eux qu’un homme blessé. Ils avaient déclenché une guerre ouverte, et Jano ne les laisserait jamais en paix.
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