Chapitre 15

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Le corps de Julien gisait sur le sol, son visage pâle, marqué par la douleur. Elsa s'agenouilla rapidement à ses côtés, cherchant une réponse dans son regard. Mais il ne bougeait plus, sauf pour respirer difficilement.

— Julien, murmura-t-elle, sa voix brisée par l’angoisse. Qu’est-ce qui se passe ?

Julien leva lentement la tête, ses yeux clignant sous l’effort.

— Ils savent… Ils savent tout. Je vous ai trahis… mais je ne pouvais pas…

Un bruit métallique résonna dans le couloir, suivi de plusieurs voix. Des hommes armés approchaient, leurs pas lourds et déterminés. Vincent se précipita vers la porte, l'arme prête, ses yeux fixés sur les ombres qui se dessinaient sous la porte.

— Ça ne va pas se passer comme ça, dit-il d'une voix calme, mais ferme. On va sortir d’ici, et personne ne va nous arrêter.

Elsa se releva brusquement, son regard passant de Vincent à Julien. Ils n’avaient plus beaucoup de temps.

— Julien… tu sais où se trouve la sortie arrière ? demanda-t-elle.

Il hocha légèrement la tête.

— Mais… c’est un piège. Ils ont tout prévu. Ils savent que vous êtes là. Vous n’avez aucune chance…

Vincent fixa Julien un instant, mais il ne pouvait pas se permettre d’hésiter. Jano n’était plus qu’à quelques mètres.

— Elsa, prépare-toi à courir. Dès que j’ouvre la porte, tu te jettes par la fenêtre. J’ai un plan, mais tu dois me faire confiance.

Elsa se mordit la lèvre, la peur et l’incertitude la paralysant.

— Mais et toi ? Et Julien ?

Vincent la saisit par les épaules, la regardant dans les yeux.

— Si je n’arrive pas à les retenir, tout sera fini pour nous. Si on ne part pas maintenant, tout ce qu’on a sacrifié sera inutile.

Un coup frappé contre la porte. Le bruit métallique d’un pied-de-biche se fit entendre.

— Ils arrivent, murmura Elsa, le cœur battant.

— Vas-y ! Maintenant !

Elsa n’hésita plus. Elle se précipita vers la fenêtre, l’ouvrant d’un coup. La rue en bas était déserte, mais tout pouvait changer en un instant. Elle jeta un coup d’œil à Vincent, puis sauta dans le vide, atterrissant lourdement sur le sol, mais elle se releva aussitôt, les jambes tremblantes.

À l’intérieur de la chambre, Vincent se tenait prêt, son arme braquée sur la porte. Les bruits des pas se rapprochaient. Quelques secondes plus tard, la porte vola en éclats sous l’impact du pied-de-biche. Trois hommes armés de fusils d’assaut entrèrent dans la pièce, leurs visages masqués.

Vincent n’eut pas le temps de réfléchir. Il tira immédiatement, abattant le premier homme qui s’était avancé. Les autres réagirent en un instant, mais Vincent se coucha derrière la table, se protégeant derrière les meubles et échangeant des tirs.

Chaque balle comptait. Chaque seconde était cruciale.

Les hommes de Jano étaient bien plus organisés que lui. Ils se déplacèrent en formation, couvrant chaque angle, cherchant à l’encercler. Vincent, ne laissant rien au hasard, fit feu encore et encore, abattant un autre homme avant de devoir se replier.

Dans un dernier élan de survie, il prit une grenade qu’il avait trouvée dans l’un des tiroirs et la lança sous la table où se cachaient les autres. Une explosion déchira l’air, soufflant la pièce.

Vincent se sentit projeté contre le mur, son corps secoué par le choc. Il se redressa péniblement, la douleur lui martelant les tempes. Mais il n’avait pas le temps de se reposer. Il devait sortir.

À l’extérieur, Elsa attendait, cachée derrière un vieux camion. Elle pouvait entendre les bruits de tirs, les explosions dans le bâtiment, et une peur sourde montait en elle.

— Vincent, où es-tu ? murmura-t-elle dans l’obscurité, les yeux scrutant chaque ombre.

Enfin, la silhouette de Vincent apparut dans la lueur d’un réverbère, son corps meurtri mais toujours en vie.

Il s’élança vers elle, ses mains ensanglantées, son regard rempli de détermination.

— On y va ! s’écria-t-il en courant.

Elsa se releva immédiatement, et ils se précipitèrent tous les deux dans la ruelle voisine, s’éloignant rapidement du bruit de l’attaque.

Ils n’étaient pas en sécurité, mais ils étaient vivants. Et c’était déjà trop.

Le lendemain, les journaux annonçaient un affrontement violent dans le quartier, sans mentionner de noms. Les témoins parlaient d’un raid, d’un massacre, mais personne ne savait vraiment ce qui s’était passé. Ce qui était certain, c’était que Jano, furieux, avait perdu une grande partie de son réseau. Mais cela ne signifiait pas qu’il allait se laisser abattre si facilement.

Elsa et Vincent savaient que ce n’était qu’une question de temps avant que la chasse reprenne. Mais pour l’instant, ils avaient réussi à tourner la page. Du moins, ils l’espéraient.

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