Chapitre 16

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Vincent et Elsa avaient échappé à l’attaque dans l’entrepôt, mais la paix qui s’ensuivit n’était que temporaire. Le danger, comme un fantôme implacable, les suivait sans relâche. Leur fuite les avait menés dans un petit village isolé, niché au cœur des montagnes, où ils espéraient trouver un moment de répit, un peu de tranquillité. Mais tout ici semblait trop calme, presque trop paisible.

Ils s’étaient installés dans un vieux chalet délabré, un endroit qui semblait oublié par le monde. Le vent hurlait dehors, secouant les fenêtres, tandis que l’intérieur était empli de l’odeur de bois humide et de vieux meubles. Mais malgré la chaleur de la cheminée et la douceur de l’endroit, ils ne pouvaient se débarrasser du poids du passé.

La pluie tombait à verse, martelant les fenêtres fissurées du chalet où Elsa et Vincent s’étaient réfugiés. Ce petit bâtiment en bois, oublié de tous, leur offrait un maigre répit. Mais ils savaient que leur sécurité n'était qu'illusoire

Elsa s’assit sur le canapé, les bras croisés, les yeux perdus dans le vide. Depuis qu'ils étaient arrivés ici, le silence pesait lourdement. Ils n’avaient plus de plan, plus de direction claire. La guerre qu’ils menaient contre Jano semblait interminable. Vincent se tenait près de la fenêtre, observant les ombres mouvantes de la forêt voisine. Ses mains, qui tenaient encore fermement l’arme qu’il avait récupérée au motel, tremblaient légèrement. Il était épuisé, mais il ne pouvait se permettre de lâcher prise.

— Tu devrais te reposer, dit-elle, brisant le silence.

Vincent tourna la tête, ses traits marqués par l’épuisement.

— Je ne peux pas, répondit-il. Pas tant que je suis sûr qu’ils ne nous ont pas suivis.

Elsa le regarda, attristée. Depuis la trahison de Julien et l’évasion chaotique du motel, ils n’avaient pas eu une seule minute pour souffler. Elle-même n’arrivait pas à fermer l’œil, hantée par le souvenir des cris, des tirs, et surtout du regard de Julien lorsqu’il s’était effondré.

— Julien savait qu’il ne sortirait pas vivant, murmura Elsa.

Vincent détourna les yeux, fixant un point invisible à l’extérieur.

— Peut-être. Mais ça ne change rien. Il nous a trahis, Elsa. Il a vendu nos vies à Jano. Et maintenant, on paie le prix de sa lâcheté.

Un silence lourd s’installa entre eux. Elsa sentit la colère monter en elle, mais elle n’avait pas l’énergie pour la laisser exploser.

— Et maintenant ? demanda-t-elle après un long moment. On ne peut pas rester ici éternellement.

Vincent hocha la tête.

— Non. Mais on a besoin d’un plan.

Il se détourna de la fenêtre, laissant retomber son arme sur la table branlante au centre de la pièce.

— On doit trouver un moyen d’atteindre quelqu’un qui pourra utiliser le carnet et la clé USB. Pas un juge corrompu, pas un journaliste acheté. Quelqu’un qui a assez de pouvoir pour renverser Jano sans se faire écraser en chemin.

Elsa soupira, croisant les bras sur sa poitrine.

— Et tu connais quelqu’un comme ça ?

Vincent resta silencieux un instant. Puis il répondit :

— Peut-être. Mais ce ne sera pas facile.

Avant qu’Elsa ne puisse répondre, un bruit retentit à l’extérieur.

Un craquement sourd.

Elsa et Vincent échangèrent un regard alarmé. Vincent récupéra son arme et se glissa silencieusement vers la fenêtre, écartant légèrement le rideau. Dans l’obscurité de la forêt, il distinguait des ombres mouvantes.

— Ils sont là, murmura-t-il.

Elsa sentit son cœur s’emballer.

— Tu es sûr ?

— Oui, répondit-il. Ce n’est pas un animal.

Vincent se recula lentement, tendant l’arme à Elsa.

— Prends ça.

— Quoi ? Et toi ?

— J’en ai une autre, dit-il en sortant un petit pistolet de sa veste. Mais si quelque chose arrive, ne réfléchis pas. Tire.

Elsa hocha la tête, bien qu’elle sentait ses mains trembler en saisissant l’arme.

Les bruits se rapprochèrent. Des pas, d’abord discrets, puis plus affirmés. Elsa se positionna près de la porte, tandis que Vincent se plaçait à l’arrière du chalet, prêt à surprendre quiconque entrerait par la fenêtre brisée.

Puis, un coup sec contre la porte.

— Elsa ! Vincent ! Ouvrez !

Elsa sentit son souffle se couper. La voix était familière, mais elle ne pouvait s’empêcher de douter.

— Julien ? souffla-t-elle, incrédule.

— C’est moi ! dépêchez-vous, je n’ai pas beaucoup de temps !

Vincent sortit de l’ombre, son arme pointée vers la porte.

— Comment a-t-il survécu ? murmura-t-il à Elsa.

— Je... je ne sais pas.

— Ne fais pas confiance à ça, dit Vincent d’un ton ferme.

— Vincent, ouvrez cette foutue porte, ou ils vont nous tomber dessus ! cria Julien depuis l’extérieur.

Elsa regarda Vincent, cherchant une réponse dans son regard.

— Si c’est un piège, on est déjà morts, dit-elle finalement.

Vincent acquiesça, son visage fermé. Il déverrouilla lentement la porte, mais ne l’ouvrit pas entièrement. Il garda son arme braquée, prêt à tirer.

Julien entra précipitamment, refermant la porte derrière lui. Son visage était pâle, couvert de sueur et de sang séché. Il était à bout de forces.

— Ils arrivent, souffla-t-il. J’ai réussi à m’échapper... mais pas pour longtemps.

Vincent ne baissa pas son arme.

— Pourquoi tu es encore là ? Qu’est-ce que tu veux ?

Julien leva les mains en signe de reddition.

— Je sais que je vous ai trahis. Mais je peux réparer ça. Je sais où se cache Jano. Je peux vous y emmener.

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