Chapitre 20

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Le matin s'était levé sur le chalet, enveloppant les montagnes d’une lumière pâle. Vincent et Elsa s’étaient réveillés côte à côte, le souvenir de leur nuit ensemble encore frais dans leurs esprits. Mais il n’y avait pas de place pour la rêverie. La journée qui les attendait était cruciale.

Julien était déjà debout, ses mains nerveuses triturant un vieux téléphone. Après des heures de messages et d’appels discrets, il avait réussi à organiser une rencontre.

— C’est réglé, annonça-t-il en entrant dans la pièce. On doit partir maintenant.

Vincent haussa un sourcil.

— Et qui est-ce qu’on va rencontrer, exactement ?

Julien hésita un instant, puis répondit :

— Des gens comme nous. Des gens que Jano a brisés, trahis, ou laissés pour morts. Ils veulent sa chute autant que nous.

Elsa se leva, enroulant un manteau autour de ses épaules.

— Et on peut leur faire confiance ?

Julien hocha la tête.

— Ils ont plus à perdre que nous.

Ils roulèrent pendant des heures, longeant des routes sinueuses qui semblaient se perdre dans les montagnes. Julien leur avait donné peu de détails sur le lieu de la rencontre, seulement qu’il s’agissait d’un entrepôt isolé où le groupe s’était rassemblé.

Lorsque Vincent gara la voiture devant le bâtiment, il inspecta les alentours avec méfiance. L’entrepôt semblait abandonné, ses murs de béton fissurés par le temps. Mais quelque chose dans l’air sentait le danger, une tension palpable.

— Si c’est un piège, murmura Vincent en sortant de la voiture, je te jure, Julien…

— Ce n’est pas un piège, rétorqua Julien, mais son ton manquait d’assurance.

Ils entrèrent prudemment, Vincent en tête, son arme cachée sous sa veste. À l’intérieur, un groupe d’une dizaine de personnes les attendait. Certains étaient armés, d’autres semblaient juste en colère. Leur leader, un homme grand avec une cicatrice traversant son visage, s’avança pour les accueillir.

— Julien, dit-il d’une voix rauque. Tu as amené des renforts ?

— On en aura besoin, répondit Julien. Vincent, Elsa, voici Karim. Il dirige le groupe.

Karim leur serra la main, ses yeux les jaugeant avec intensité.

— Vous êtes prêts à risquer vos vies pour descendre Jano ? demanda-t-il sans détour.

Vincent croisa les bras, son expression dure.

— On n’a plus rien à perdre.

Karim hocha la tête, semblant satisfait.

— Bien. Parce que demain soir, on aura une seule chance.

Il fit signe à l’un des membres de son groupe, qui déroula une carte de la maison de Jano sur une table rouillée.

— Jano organise un grand dîner pour ses alliés. Des politiciens, des hommes d’affaires, des chefs de gang… tout son réseau sera là. Il veut montrer qu’il est intouchable, mais c’est notre opportunité de frapper.

Elsa observa la carte, notant les entrées, les caméras, et les points de surveillance.

— Comment on s’infiltre ? demanda-t-elle.

Karim pointa un tunnel sur la carte.

— Par ici. Julien dit que c’est notre meilleure option.

Un autre membre du groupe intervint.

— Une fois à l’intérieur, on se sépare. Une équipe crée une diversion à l’étage pendant que vous, vous descendez au coffre. On récupère tout ce qu’on peut, et on fait exploser la maison si nécessaire.

Elsa fronça les sourcils.

— Exploser la maison ?

Karim haussa les épaules.

— Si ça permet d’éliminer Jano et ses alliés, c’est un sacrifice acceptable.

Vincent serra les dents.

— On n’est pas là pour une mission suicide. On veut Jano mort, mais pas au prix de tout faire sauter sans réfléchir.

Karim fixa Vincent un long moment, puis acquiesça lentement.

— D’accord. Pas de bombes, sauf si c’est la seule issue. Mais comprenez ceci : Jano n’a pas l’intention de vous laisser en vie. Si vous voulez gagner, vous devez être prêts à tout.

Julien, qui était resté en retrait, s’approcha.

— Jano pense que cette fête est une démonstration de force, mais il ne sait pas qu’on arrive. Si on agit vite et intelligemment, on peut le prendre de court.

Karim ajouta :

— Une chose encore : on aura des alliés infiltrés à la fête. Des serveurs, des musiciens, des invités… Ils nous donneront le signal si quelque chose tourne mal.

Vincent échangea un regard avec Elsa. Tout semblait trop précipité, trop fragile. Mais ils n’avaient pas d’autre choix.

Après la réunion, Karim les conduisit à une pièce à l’arrière de l’entrepôt où ils pourraient se reposer. Elsa s’assit sur un vieux canapé, la tête dans les mains.

— Ça va ? demanda Vincent en s’asseyant à côté d’elle.

Elle hocha la tête, mais son visage était marqué par la fatigue.

— J’ai juste peur que tout ça… que ce soit un échec.

Vincent posa une main rassurante sur son épaule.

— On va réussir. On doit réussir.

Elsa releva la tête, un faible sourire sur les lèvres.

— Comment tu fais pour toujours y croire ?

Il haussa les épaules.

— Parce que si je n’y crois pas, tout ça n’a aucun sens.

Julien entra dans la pièce à ce moment-là, une expression grave sur le visage.

— Demain soir, tout sera décidé, dit-il. Préparez-vous.

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