Chapitre 24
Le manoir de Jano, autrefois un sanctuaire de pouvoir et de luxe, s’était transformé en une poudrière. Les murmures s’étaient mués en cris, et les associés de Jano, paniqués par la disparition de leurs fonds, se retournaient désormais les uns contre les autres.
Jano, toujours au centre du chaos, tentait de maintenir une façade de contrôle, mais son masque d’invincibilité se fissurait. Elsa, debout près du buffet, vit quelque chose changer dans son regard. Une lueur froide et calculatrice. Jano n’allait pas se laisser humilier, même par ses plus proches alliés.
Dans l’oreillette, Karim murmura :
— Ça va péter. Préparez-vous à bouger.
À l’étage, Vincent et Samir s’étaient déplacés pour éviter d’être découverts. Ils longeaient un couloir sombre, Vincent en tête, son arme prête.
— Où est Elsa ? demanda Vincent, sa voix tendue.
— Toujours dans le hall, répondit Karim. Mais le chaos la protège pour l’instant.
Samir, tremblant, serra le disque dur contenant les données qu’ils avaient volées.
— Si on se fait attraper, c’est fini, murmura-t-il.
— On ne se fera pas attraper, rétorqua Vincent sèchement. Suis-moi.
Ils atteignirent un escalier dérobé menant au rez-de-chaussée. Vincent vérifia les alentours avant de descendre.
Dans le hall, la tension éclata enfin.
— Tu savais, Jano ! hurla Marco. Tu as tout orchestré !
Jano tourna lentement la tête vers lui, un sourire glacé sur les lèvres.
— Tu me prends pour un imbécile, Marco ? Si j’avais voulu te ruiner, tu ne serais même pas ici pour t’en plaindre.
— Arrête de jouer au roi ! gronda une femme. On sait tous que tu es derrière ça.
Jano fit un pas en avant, son ton devenant glacial.
— Si quelqu’un ici pense que je suis faible, qu’il essaie de me défier.
La menace était claire, mais Marco, galvanisé par la panique, ne recula pas.
— Très bien, Jano, dit-il en sortant une arme de sa veste. Peut-être qu’il est temps que quelqu’un d’autre prenne ta place.
Le hall bascula dans le chaos. Marco tira, mais Jano esquiva avec une agilité surprenante. Les invités crièrent et se dispersèrent, cherchant à se mettre à l’abri.
Elsa, pétrifiée, se plaqua contre un mur. Dans l’oreillette, Karim murmura d’un ton urgent :
— Elsa, bouge. Trouve une sortie.
Mais elle ne pouvait pas bouger. Tout son corps était figé alors qu’elle regardait Jano, calme et terrifiant, désarmer Marco en quelques mouvements brutaux.
— Pauvre idiot, murmura Jano avant de lui briser le nez d’un coup sec.
Mais avant qu’il ne puisse aller plus loin, un coup de feu retentit. Une balle frôla l’épaule de Jano, le forçant à reculer.
— Lâche-le ! cria Vincent, apparaissant à l’entrée du hall.
Le regard de Jano se posa sur lui, et un sourire se dessina sur ses lèvres.
— Ah, le héros.
Vincent s’avança, son arme toujours braquée sur Jano.
— C’est fini, Jano. Ton empire s’écroule. Tes alliés te haïssent, et on a tout ce qu’il faut pour te détruire.
Jano éclata de rire, un rire froid et moqueur.
— Tu crois vraiment que ça se termine comme ça ?
Il fit un geste, et plusieurs de ses gardes apparurent, leurs armes braquées sur Vincent.
— Baisse ton arme, ordonna Jano.
Mais Vincent ne bougea pas.
— Pas cette fois, murmura-t-il.
Il tira le premier, et le hall bascula dans une violence incontrôlée.
La fusillade éclata. Les gardes de Jano ripostèrent, mais Vincent, agile et précis, se déplaçait avec une efficacité implacable. Elsa, prise dans le chaos, courut pour se mettre à couvert. Elle vit Karim et d’autres alliés surgir pour les épauler, prenant les gardes de Jano par surprise.
Samir, toujours dans l’ombre, se précipita pour protéger le disque dur.
Jano, cependant, ne reculait pas. Il se battait avec la rage d’un homme qui refusait de tomber.
— Vincent ! hurla Elsa, le voyant s’approcher dangereusement de Jano.
Vincent se rua sur lui, désarmant un garde avant de se retrouver face à face avec l’homme qui avait causé tant de mal.
— Tu crois pouvoir m’arrêter ? siffla Jano, un couteau à la main.
— Non, répondit Vincent. Je sais que je peux.
La lutte fut brutale, violente. Vincent et Jano échangèrent coups et blessures, mais Vincent, malgré son expérience, commençait à faiblir. Une lame brilla, et Elsa hurla en voyant Vincent se faire poignarder à l’abdomen.
Malgré la douleur, Vincent rassembla ses forces. Il désarma Jano et l’envoya au sol avec un coup puissant. Haletant, il pointa son arme sur lui.
— C’est fini, dit-il.
Jano, à terre, éclata de rire, crachant du sang.
— Tu peux me tuer, mais tu ne gagneras jamais.
Vincent tira, touchant Jano en pleine poitrine. Ce dernier s’effondra, son rire s’étouffant dans un dernier souffle.
Elsa courut vers Vincent, le voyant chanceler.
— Vincent !
Il s’effondra dans ses bras, le sang coulant de sa blessure.
— On doit partir, dit-elle, paniquée. Karim ! Aidez-moi !
Karim et les autres alliés accoururent, couvrant leur retraite alors que la maison sombrait dans le chaos.
Ils s’échappèrent par le tunnel, Elsa soutenant Vincent, qui luttait pour rester conscient.
— Tiens bon, murmura-t-elle, des larmes coulant sur ses joues.
— J’ai fait ma part, murmura Vincent, un faible sourire aux lèvres. Maintenant, c’est à toi.
Le groupe émergea dans la forêt, fuyant la maison de Jano, qui brûlait désormais dans la nuit. Vincent, gravement blessé, fut installé dans une voiture.
— On doit l’amener à un médecin, dit Elsa d’un ton urgent.
Karim hocha la tête.
— On a quelqu’un. Mais il faut se dépêcher.
Alors que la voiture s’éloignait, Elsa jeta un dernier regard vers la maison en flammes. Jano était mort, mais à quel prix ?
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