Nous sommes en 2017 et Gogolito le grand chef des zéros vient d'arriver au pouvoir (Voir La République des Gogols - Les Origines). Seulement voilà dans le système pseudo démocratique qu'est devenue la Francie, pour gouverner, il faut faire mine de ne pas être tout seul et donc il faut s'entourer d'une bande de mercenaires... pardon je voulais dire de collaborateurs. Dans le but de constituer son armée de clones pour prendre l'assemblée nationale, Gogolito édicte deux grands principes: le renouvellement et la parité. La presse dans son ensemble, bave d'admiration devant cette audace et se met à dresser le portrait peu flatteur des députés des partis politiques de l'ancien monde:

-Le parti de la Vieille République, 76% d'hommes (des machos), 53 ans de moyenne d'âge (des vieux)
-Le parti de la Vieillesse Sociale, 60% d'hommes (des machos), 54 ans de moyenne d'âge (des vieux)

Sur les plateaux de télévision c'est le déchainement. Les journalistes, fins connaisseurs politiques se demandent comment le pays a pu être dirigé pendant tant d'années par des gens aussi répugnants, des hommes, des vieux (certains murmurent même, des blancs!) Face à ce vieux monde mourant, l'armée de Gogolito est étincelante, 47% de femmes, une moyenne d'âge de 46 ans, 66% de cadres ou issus de professions intellectuelles.... bref une élite.

Comme prévu, après la préparation d'artillerie médiatique qui a méthodiquement nettoyé toutes les poches de résistances, suivi du débarquement de l'armée des clones, le résultat est sans appel, la République des Gogols emporte l'assemblée avec 308 sièges sur 577.

C'est à partir de cette nette victoire que l'histoire devient interessante. Pourquoi? Tout simplement parce que cette « élite » qui comprend à la fois les membres de la République des Gogols et la caste médiatique, intellectuelle qui leur lèche les bottes a très rapidement montré ses limites au point de se ridiculiser à tout jamais.

Ce qu'il faut bien comprendre c'est que le fait d'être plus jeune, plus féminisé, plus intellectuel n'est en rien contradictoire avec le fait d'être complètement con. Pas de chance pour Gogolito son armée étincelante était en fait complètement conne, et c'est le processus même de sélection qui avait induit indirectement cette caractéristique. Pour être adoubé par Gogolito il fallait être docile, capable d'apprendre par cœur des éléments de langage sans poser aucune question, capable de mentir, capable de tenir des discours sans queue ni tête, capable de soutenir l'inverse de ce qu'on avait annoncé la veille, bref il fallait en fait être complètement con et cela s'est très rapidement vu.

Ministre du Travail sur la réforme des retraites: « Parce qu'on passe par un système de points et donc la valeur du point fait que ça va permettre de valoriser toutes les années parce que... car euh... si on ne passait pas par les points ça ne marcherait pas parce que... la valeur aujourd'hui... on compte les salaires mais on ne compte pas la valeur en matière de salaire, je m'excuse c'est un peu technique »

Mes Culpa d'un député: « Deuxième erreur, et j'en porte la responsabilité, c'est d'avoir été probablement trop intelligent, trop subtil, trop technique dans les mesures » « Il faut de la pédagogie »

Crise des mouchoirs jaunes, députée interpellée sur la valeur du salaire minimum: « Je ne connais pas la valeur du salaire minimum, mais je sais que c'est difficile de vivre avec, mais moi par exemple je peux vous parler du sujet de la justice »

Député interrogé sur le nombre d'élèves par classe: « Il faut avoir deux fois moins d'élèves par classe pour la rentrée prochaine » Question: Comment vous construisez des écoles en trois mois? « Beh il ne s'agit pas de construire des écoles, vous mettez des sortes de paravents au milieu de la classe »

Députée interrogée sur la loi travail: « Euh... J'avais une réponse que je viens d'oublier... qu'est ce que je voulais dire... le pari qui est fait c'est celui d'assouplir euh... la fin du contrat de travail pour provoquer plus d'embauches » Question: Vous n'avez pas peur que cela génère de la précarité? « Cette loi peut apparaître plus favorable aux patrons... peut être, mais le code du travail c'est comme un annuaire, quelle page arrache-t-on de l'annuaire? Car nous sommes au carrefour de tout, il faut que les choses évoluent, on peut se tromper » Question: Et dans cette loi qu'est ce qui serait à l'avantage du salarié? « Euh... qu'est ce qui est en faveur du salarié... là je ne sais pas répondre à cette question là parce que je ne connais pas suffisamment donc tout ça fait que... »

Et le clou de la démonstration qui fait rimer connerie et dictature: Députée interrogée sur l'élection du président du mouvement de la République des Gogols après l'accession au trône de Gogolito: « Attention il n'a pas encore été élu » Question: Mais c'est l'unique candidat non? « Oui mais c'est une très bonne chose car c'est le conseil qui va peut être le choisir démocratiquement» Question: Mais c'est un candidat imposé non? « Oui sans doute mais c'est une très bonne chose mais c'est la démocratie »

Alors bien sûr on pourrait remplir des pages et des pages d'exemples prouvant tous la débilité profonde et totale de cette « élite » portée aux nues en 2017, mais ce qu'il faut bien comprendre c'est qu'en ayant sélectionné les plus dociles mais surtout les plus cons, Gogolito allait se retrouver avec un entourage fidèle mais incapable de le seconder.

Abandonné par son armée de demeurés, Gogolito allait devoir affronter la solitude du pouvoir et les crises à venir. Il restait cependant une question en suspens, cette « élite » de crétins avait-elle été choisi à l'image de son chef?