7h00. Mon réveil sonne mais cela fait déjà plus d’une demi-heure que je suis réveillé. Je n'ai pas bien dormi. Il a encore fait très chaud. J’ai pourtant laissé ma fenêtre ouverte toute la nuit et ai fait tourner le ventilateur toute la soirée hier soir avant d’aller me coucher mais malheureusement la nuit n’a pas apporté beaucoup de fraîcheur.

Cela fait maintenant une semaine que presque la totalité de l’Europe est touchée par la canicule. Hier, les températures sont montées jusque 32 degrés. Aujourd’hui, on en annonce 34.

J’éteins mon réveil et reste encore cinq minutes allongé dans mon lit, les yeux rivés au plafond. Je n'ai dormi avec quasiment rien sur moi mis à part mon caleçon et un simple drap, mais ai quand même beaucoup transpiré. Je me sens tout collant.

Après avoir baillé et m’être étiré comme un matous venant à peine de finir sa sieste, je vais dans ma salle de bain et saute sous la douche. L’eau froide me fait du bien et réveille mes muscles encore endormis. Direction ensuite la cuisine et la machine à café. C’est le moment du petit rituel matinal.

La première chose que je fais après avoir appuyé sur le bouton de la machine à café est d’allumer la radio. Je sais très bien que les nouvelles qu’elle m’apportera n’égaieront en rien ma journée mais c’est devenu un réflexe. Comme s’il me fallait ma dose de mauvaises nouvelles quotidiennes. Parfois, lorsque je me réveille le matin, avant de me lever, je tente de deviner quelles informations seront dévoilées au monde par la voie des médias. Attentat ? Guerre civile ? Catastrophe climatique ? Un jeu bien sombre, je sais, mais c’est comme ça. Nous avons tous nos petites manies un peu étranges.

Ce matin, à la radio, on parle des politiques de restrictions sur l’eau instaurées dans les villes à cause de la canicule. Ne pas laver sa voiture, ne pas remplir sa piscine, ne pas arroser son potager, … Toutes sortes de règles instaurées pour pallier la sécheresse.

Mon café est prêt mais la chaleur qui règne dans l’appartement est étouffante. J’aurai mieux fait de boire un jus de fruit bien frais mais sans mon café du matin, je ne peux pas démarrer ma journée. Je décide donc d’embarquer ma boisson et mon smartphone avec moi pour aller m’installer sur ma petite terrasse.

Dehors, il fait encore noir. Le soleil ne se lèvera pas avant une grosse heure. Je profite du calme ambiant et de mon café sucré lorsque mon téléphone se met à vibrer sur ma petite table de jardin. Je m’en saisis et lis la notification qui vient d’apparaitre sur l’écran.

« Réunion d’équipe bureau : lancement ventes fêtes de fin d’année. »

Je soupire. Aujourd’hui, nous sommes le 1 décembre 2031.

Il me parait tellement loin le temps où, à cette période de l'année, nous nous enveloppions tous dans nos écharpes et gros manteaux dès que nous sortions de chez nous. Où nous buvions des chocolat chauds et avions ressorti nos vieux pulls de Noël aux couleurs criardes de nos placards.

Il me parait loin le temps où en nous réveillant le matin, nous pouvions voir des fleurs de givre s'être formées à cause du froid sur nos fenêtres.

Il me parait encore plus loin le temps où nous pouvions voir de la neige tomber.

Aujourd'hui nous rentrons dans le mois des fêtes de fin d’année et l’Europe est en pleine une canicule.