chapitre 5 - le sort s'acharne!

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"— On fait à peu près la même taille ma chérie." Bien sûr, Merci Dor!


A l'étroit dans ce splendide tailleur bleu nuit, ma poitrine se comprime contre le fin tissu du chemisier blanc dévoilant mon soutien gorge en dentelle noir et or. Dommage que je n'aie pas eu le temps de rentrer chez moi pour me changer avant le rendez-vous.

Tant pis.

J'attache un nouveau bouton, comprimant encore un peu plus mes seins.
Je soupire en traversant les rues encombrées de taxis et employés de bureau pressés comme jamais. Remettant une mèche de mes cheveux châtain au reflet caramel, je fouine de l'autre dans mon minuscule sac à la conquête de mon téléphone professionnel hurlant à tue-tête.

Sharon, Dieu merci !


J'avais essayé de l'appeler au moins trois fois pour lui raconter mes péripéties et surtout l'informer que je n'aurais pas le temps de passer à la galerie. Hystérique, elle me pose un milliard de questions alors que je m'empresse parmi les voitures qui me klaxonnent à juste titre au vu du niveau de mon incivilité.
— Tu as rendez-vous avec le patron ?
— Non, la collaboratrice mode.
— Han tu as trop de chance, enfin dommage pour le patron. Je n'ai pas vu de photo, mais il excite la presse avec ces histoires d'héritage.


Je m'en veux un peu de ne pas avoir pris plus d'infos, même venant d'un tabloïd, car je m'apprête à me pointer dans un des plus grands magasines du pays, sans savoir qui dirige cette industrie. Dans un élan d'excitation, Sharon continue à me faire perdre patience alors que j'avance dangereusement vers l'immense bâtiment du Dress Code King entreprise.
D'un coup, crissement de pneu, et là la peur de ma vie. Un gros SUV noir aux vitres teintées et clinquant, s'arrête à quelques centimètres à peine de ma taille. Certes, je suis au milieu de la route, dans un quartier d'affaires ultra animé, entouré de beau monde bien éduqué.
C'est pour cela que...


— TU NE PEUX PAS FAIRE ATTENTION, CONNARD!


Ça passe moyen...


Je me presse défigurée de colère et arrive à bon port sur le trottoir devant le dit-bâtiment.


— Tout va bien ma chérie, s'inquiète Sharon au bout du fil.


Soupirant un grand coup, je mets un instant pour répondre.


— Oui Sharon, écoute, je sais que tu es contente pour moi et tout ça, mais je stresse. J'ai besoin de me concentrer alors si tu n'as pas d'information cruciale, j'aimerais profiter de mes cinq minutes d'avance pour me calmer.


— Bien sûr... Je suis désolée Kira. Euh, si. J'ai entendu dire qu'on prenait les filles au physique là-dedans.


— Mais qu'est-ce que vous avez tous avec mon cul aujourd'hui, m'énervé-je discrètement alors que je rentre dans un ascenseur bondé.


Premier étage...

Une grande partie de l'ascenseur se vide, ce qui me permet d'être plus à l'aise.


Puis le quatrième, et je suis seule. Sharon continue de parler, et je suis à deux doigts de craquer. Je me souviens rapidement d'un bruit de couloir lors d'un vernissage qui parlait du PDG vieillissant et son fils, qui reprenait les rennes de DCK. Alors pour couper court avant de raccrocher, je lui lance :


— Et moi, j'ai entendu dire que le patron, s'était envoyé en l'air avec la moitié de la ville, que c'est un goujat et qu'il a les pieds-plats.


BIP... Bip... Bip


Ah, enfin ! Bon, j'en ai rajouté pour les pieds-plats.


"Sixième étage".

Ils auraient pu choisir une voix plus accueillante. J'écarquille les yeux en quittant l'ascenseur sans même m'être retournée. Le dernier étage consacrée aux bureaux de ce bâtiment semble plus grand que les autres. En tout cas, en hauteur, il l'est. Le sol anthracite est assorti aux murs gris clair, décorés par des tableaux somptueux. Je reconnais certaines de ces œuvres venant de plusieurs de mes connaissances.

D'un coup, mon cœur s'apaise. Je suis complètement dans mon élément. En inspirant un grand coup avant d'avancer vers l'accueil, j'ai la sensation que le sort s'acharne puisqu'un bouton de ma veste saute littéralement du tissu pour se suicider lamentablement sur le sol...


Décolleté plongeant, le stress monte d'un cran.

13 h 01, et merde !

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