Étrangement, la vue de ce tableau ne semble pas entraver son sourire arrogant. Mais je connais Riley depuis des années, et ses yeux qui brillent légèrement plus qu'à l'ordinaire, me montrent une légère surprise de sa part. Je suis certaine, qu'à par moi, personne ne remarque cette défaillance sur son visage.

Hypnotisée par lui, je ne remarque plus ce qui m'entoure ou encore l'endroit où je me trouve et ce que j'y fais. Je n'entends plus les applaudissements, je ne remarque pas les regards émerveillés des visiteurs.

Riley obnubile chaque parcelle de mon être et de mes pensées. Une des deux femmes, pendue à son bras, au balcon impressionnant, presse sa poitrine sans relâche contre son torse en riant de toutes ses dents, dévisageant l'homme qui occupe mes pensées. Lui, ne prête aucune intention à la sangsue qui est scotchée à son corps. Après tout, il a tellement de femmes vénales sous sa coupe qu'il doit lui-même s'en lasser très rapidement.

Annabelle est-elle au courant de son comportement ?

Mon cœur s'alourdit de brume en repensant aux travers de ce bel homme acariâtre pour qui mon âme chancelle depuis des années. Alors que Sharon continue de sourire et de remercier les différentes personnes qui viennent la saluer pour le succès de sa soirée, mon regard se perd parmi la foule et mes yeux viennent tout de suite accrocher ce terrible pervers de Well qui doit m'observer depuis un moment.

Ce n'est pas vrai ? Il est ici !

L'homme m'octroie un clin d'œil arrogant, puis me salue d'un léger signe de tête en guise d'admiration au vu de mon travail. J'avais presque oublié qu'il était au courant. Riley, sort aussitôt de ma tête. Je dois trouver un moyen de me débarrasser de lui, avant de provoquer un drame.

Soudain, une idée me traverse l'esprit, ce n'est certainement pas la meilleure mais je n'ai pas le choix. Un dernier regard vers Riley qui reprend le cours normal de la soirée en s'avançant déterminé vers Sharon. Moi, je m'apprête à avancer, le corps tendu vers Well.

— Beauté vous êtes absolument divine ce soir.

— Ne vous sentez pas obligé de me faire des compliments Well, que voulez-vous ?

— Ma chère, je vous pensais un petit peu plus futé ! Ce que je veux est très simple ...

Adam se recule d'un pas et me toise de la tête aux pieds en souriant, c'était très clair. Ce qu'il voulait, c'était moi tout simplement, malgré le malaise dans mon bureau avec Riley, il comptait encore m'avoir.

À cet instant, je me résigne et me prépare à faire ce que je ne pensais jamais être obligé de faire pour qui que ce soit sur cette terre. Mon regard se rembrunit, et je m'adresse à Well d'une voix basse de façon à ce qu'aucune oreille curieuse ne vient traîner dans les parages.

— Si je me donne à vous, est-ce que vous me laisserez tranquille ?

— Beauté, soyez consciente qu'une seule fois ne sera pas suffisant. J'ai tellement envie de vous faire des choses qu'une nuit ne me suffira jamais.

De ces ignobles mots s'accompagne une main baladeuse se posant sur ma hanche avant de me rapprocher de son corps.

— Bien, faisons un marché alors. Je me donnerai à vous deux fois et vous oubliez ma véritable identité. Vous me laisserez tranquille. Vous nous dévoilerez rien à Riley.

— Ma chère, ce n'est pas très cher payé pour tout ce que vous me demandez... Une officialisation de notre relation en public. Je n'irai pas en dessous de cette condition.

Sidérée, mes yeux s'écarquillent devant cet homme abject. Sa demande m'intrigue. Je me demande pourquoi il aurait besoin d'officialiser une quelconque relation, surtout avec une personne comme moi sans richesses particulières, ni même de statut privilégié.

— Pourquoi officialiser une relation avec moi ? Je n'ai rien !

— La beauté ma chère, n'a pas de prix, tant que vous apparaissez à mon bras sous quelques clichés, la presse à scandale me laissera tranquille. En puis, il y a bien pire compagnie que d'être vu à votre bras. Surtout que plus vous me résistez, plus vous me fascinez. Je vous veux à moi seul. Laissez-moi vous posséder, et je vous donnerais tout...

Son visage animé d'une triste folie s'approche doucement du mien. Déglutissant bruyamment, je tente de réfléchir... Vite !