Chapitre 65 - Retour de la blonde
D'aussi loin que je me souvienne, je n'ai jamais autant éreintée tant physiquement que mentalement. La journée a été rude et pleine de rebondissements.
Nonchalamment, je jette mon ordinateur portable sur mon canapé, avant ne me diriger directement vers la salle de bain. J'ai besoin d'un bon bain. Comme si j'avais fait un marathon, je peine à soulever mon chemisier, mais lorsque le tissu se retrouve dans mes mains, une odeur divine se met à flotter dans mes naseaux.
Enivrée, je respire l'odeur de Riley pendant ce qui me parait être une éternité. C'est la première fois que je le sens sur moi, mais quand je pense à la journée qui vient de s'achever, cela ne m'étonne pas. J'ai l'impression d'avoir passé des heures dans ses bras, et cela me ravit de tristesse.
Une larme se pointe dans la commissure de ma bouche et ce n'est que lorsque le goût salé vient imprégner mes lèvres que je m'aperçois que je pleure. Errant, à répéter des gestes du quotidien, je m'attaque interdite au reste de mes vêtements et me retrouve complètement nue.
Bip Bip
Tiens un message !
J'essuie brutalement l'humidité de mon visage, en quête de mon téléphone dissimulé parmi la boule de fringues, tapis sur le carrelage froid de ma salle de bain.
Mes yeux se figent quand le nom de Riley s'affiche en grand sur l'écran.
J'espère que tu en profiteras pour penser à ce que je t'ai dit ce matin... Bonne nuit Kira.
Mon amant fait référence à sa déclaration, que je n'ai pas pris le temps de satisfaire à mon tour. Mais Riley ignore que cet acte était volontaire.
Comment pourrais-je lui faire ça ? Il n'aime pas les menteuses vénales ...
Lâchement, j'ignore son message et me glisse dans la baignoire d'eau chaude à regret, car je sais qu'après cela, il ne restera plus aucune trace de nos ébats du jour. Lentement, mes yeux se ferment avec pour seule compagnie, mon esprit toujours tourné vers mon amour de jeunesse Riley, qui n'a pas quitté mes pensées depuis un temps qui m'échappe.
Depuis quand suis-je aussi dépendante ?
Ce n'est que lorsqu'un frisson me transit la peau que je me réveille dans l'eau froide. Je mets quelques secondes avant de réaliser où je me trouve. Rapidement la mélancolie s'incruste de nouveau dans mon esprit. Quelques heures plus tard, je ne parviens pas à dormir, pourtant je sens que mon corps le réclame.
Tournant et virant, j'observe du coin de l'œil mon ordinateur toujours à deux doigts de s'étaler sur le sol. Vivant seule, j'ai toujours pris l'habitude d'aller me coucher la porte ouverte. D'ordinaire le silence de l'appartement m'apaise.
Or aujourd'hui, cela m'aggace plus qu'autre chose. Je suis tellement déchirée par mes sentiments qui s'opposent que je ne supporte plus rien. La seule chose qui pourrait m'apaiser, m'est aussi impossible d'avoir : Riley.
Son visage reste incrusté dans ma mémoire. Mon désir de le toucher et de l'aimer est telle que cela me déchire le ventre. Mais je ne m'autorise même pas à espérer un avenir meilleur à ses côtés car je ne mérite pas ce bonheur.
Il faut que je sortes !
À force de broyer du noir je vais finir par m'arracher les cheveux. La première personne qui me vient à l'esprit pour me changer les idées, c'est Dorothée.
Depuis que j'ai quitté mon ancien boulot je n'ai pas revu mon amie. La petite coquine, s'est offert quelques semaines de vacances aux Bahamas à la recherche de jeunes hommes à séduire. Cela fait deux jours qu'elle m'a envoyé un message pour me signaler son retour. J'hésite un instant et saisit mon portable.
Vingt-trois heures.
La connaissant, elle profite joyeusement sa fin de semaine avant la reprise. ...
— Allô Dor ? Oui, je suis contente de t'avoir ... Je ne te dérange pas ? Non je ne travaille pas demain, est-ce que tu fais quelque chose ce soir ? J'ai besoin de me changer les idées.
Nous restons quelques instants au bout du fil avant de raccrocher, et je saute du lit, plus motivée que jamais à me changer les idées. Après une bonne heure d'attente, quelqu'un sonne à la porte.
Sans surprise, la voix hystérique de Dorothée résonne dans le couloir. Ce n'est que lorsque la petite blonde apparaît devant moi, haut perché sur ses talons, roulée dans sa robe extra-courte, un immense sourire rouge aux lèvres que je me dis que j'ai bien fait de l'appeler...
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