Chapitre 77 - Révélation 2/2
— ... Mais ce matin, la pérennité de l'entreprise a été menacée pour la seconde fois...
Riley s'agite, ses yeux me menacent et m'imposent d'arrêter tout de suite ma mise en lumière. Je l'ignore...
— J'ai rencontré il y a peu, monsieur Carvin ici présent. Ce dernier m'a fait une proposition intéressante...
Je ne peux ignorer le regard meurtrier d'Annabelle qui se dégoûte déjà de son paternel sans même connaître le fond des choses...
— Comme vous le savez certainement, Monsieur Kingsrock et Mademoiselle Justo ont officialisé leur union récemment, au grand bonheur de Monsieur Carvin, Directeur Général de Just Dress , principal concurrent de DCK. Je vois certains d'entre vous vous interroger quant à l'histoire que je vous raconte, mais je vous rassure vous allez comprendre...
Monsieur Carvin m'a donc convoquée dans son bureau en me promettant une place plus qu'intéressante chez Just Dress qu'il avait refusé à sa fille bien avant mon arrivée chez DCK.
Là encore, Annabelle lui envoie du venin par ses yeux froncés de haine.
— Cet homme, mesdames et messieurs, m'a fait un incroyable chantage pour que j'accepte sa proposition en contre-partie d'éradiquer l'œuvre de la vie de Monsieur Kingsrock. Pour ce faire, il a obtenue une information capitale par le biais de cet escrocs d'Adam Well assit là-bas.
Les premiers rangs se retournent, intrigués vers Adam, qui joue les anges, visiblement mal à l'aise.
— Monsieur Well a tenté à plusieurs reprises de me violer sur mon lieu de travail...
Comme je m'y attendais, les femmes s'indignent et lui jettent des regards assassins par pure solidarité féminine. Je me ravie de lui faire perdre d'éventuelles futures victimes et continue en serrant davantage ma voix...
— Étrangement, Monsieur Well avait intercepté un secret me concernant et jouait de sa puissance pour me torturer... J'étais perdue et je ne savais plus comment faire pour m'en sortir.... Well était un émissaire de Monsieur Carvin...
Mais aujourd'hui, je ne veux plus me cacher derrière ce secret... Aujourd'hui je ne veux plus que Just Dress volent des articles à DCK en envoyant Well coucher avec sa propre fille pour obtenir des informations à son insu...Pire encore Riley Kingsrock allait s'unir à cette femme dans le seul but de sauver son entreprise...
— Kira ! Vous êtes viré !
Annabelle hurle en se levant. Avec son doigt crochu dressé vers moi et ses pommettes qui rougissent de colère, je comprends son malaise, mais je ne peux réprimer un sourire amusé à imaginer de la fumée sortir de ses oreilles.
— Ne vous donnez pas cette peine, ma lettre de démission est déjà sur le bureau de Monsieur Kingsrock en ce moment-même ! La coupé-je sans le moindre scrupule.
Des « Wow » s'élèvent et j'ai du mal à faire garder le silence. Alors j'attends un peu avant de continuer et croise encore le regard de Riley qui ne bouge pas et se contente de me fixer alors que les autres s'agitent, visiblement indignés.
— Monsieur Carvin ?
Ce dernier tente de quitter la pièce discrètement et se retrouve comme un fruit lorsque des dizaines de paires d'yeux le fixent. Je patiente que le vieil homme se redresse pour oser m'affronter et l'achève :
— Vous m'aviez donné jusqu'à aujourd'hui pour vous donner une réponse... Et bien, la voici...Je n'accepte pas votre proposition et me retire définitivement du monde de la mode et de l'édition.
Reprenant mon souffle, je cherche ses mots tant souvent répétés qui peinent à franchir le seuil de mes lèvres.
— Je m'appelle Kira Crossley, il y a dix ans, les gens m'appelaient Katherina Hellman et c'est sous cette identité que Birdy est née.
Je suis Birdy...
Je me présente officiellement à vous ce soir et j'en profite pour dénoncer ces pratiques ignobles dont j'ai été victime dans l'espoir qu'elles ne se reproduisent plus à l'avenir !
Mon cœur se déchire. Riley est là au premier rang, je le sens. Il fait partie de ceux qui ce sont levés sous l'impact d'une révélation écrasante, semblable à un match de foot tournant au drame.
Je n'arrive pas à l'affronter...
Mes yeux sont rivés sur monsieur Kingsrock père qui m'applaudit au fond de la salle comme un bon tiers de ces compères....
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