Chapitre 80 - Simon
Comme un poisson coincé entre deux mailles d'un filet misérable, je réfléchis quant à sa question pour le moins risquée.
Bien sûr que je l'aime. Mais, je ne lui ai même pas dit en personne, alors d'une, je le vois mal le raconter à quelqu'un que je ne connais pas assez pour lui faire confiance et de deux, c'est Simon Bakes... Alors peu importe le pouvoir de son sourire qui pourrait charmer tous les serpents de cette maudite Terre. Je ne tiens pas vraiment à retrouver ma vie, résumer en quatre lignes sur la Une de demain accompagné d'une vieille photo, récupérée dans un fin fond de tiroir cachée sous des chaussettes.
Je fais mine dans le jauger dans l'espoir de le faire changer de sujet. Comme prévu, il s'offusque :
— Ne me regardez pas comme ça, Kira, j'ai l'impression d'être nu face à vous.
La situation m'oblige à contenir un certain sérieux.
C'est bien ma veine !
Je bous d'un rire rageur partout en moi. Je reste cependant silencieuce et fixe la route devant nous.
Approximativement, il me reste encore cinq bonnes minutes avant d'être libérée de mon supplice mais Simon a plus d'un tour dans son sac et revient à la charge.
— Vous ne m'avez pas répondu, vous l'aimez ?
Crotte !
— Je ne tiens vraiment pas à voir ce genre d'information non fondées dans votre article de demain ! Vous me comprenez Simon ?
Mes yeux restent volontairement collés sur le pare-brise. Non pas, par amour du trajet mais pour donner un côté presque tragique à ma réplique de façon à l'attendrir. Voyant où je veux en venir, Simon rit doucement avant d'enchaîner :
— Dommage, moi qui pensais avoir une chance.
— Je ne sors pas avec monsieur Kingsrock.
— Mais votre cœur est pris, c'est peine perdue.
La tristesse que je perçois dans sa voix me pince le cœur. Il n'y a peut-être pas si vénal que je pensais. Nous arrivons enfin devant la porte de mon immeuble. Et là, c'est l'heure du moment de la gêne totale.
Celui que je ne sais pas s'il faut que je lui propose un dernier verre pour le remercier, ou si je me contente de l'éconduire gentiment, au risque de le blesser encore. Toujours souriant, Bakes m'observe longuement, puis il rompt le silence à mon grand bonheur :
— Je ne veux pas vous importuner, je vais m'en aller. Je tenais juste m'assurer que vous arriviez entière chez vous.
Je repense soudainement à ma soirée, à ma relation fichue avec Riley, et ma démission... Simon s'est montré gentil et attentionné avec moi, sans jamais se montrer trop pressant.
Après tout c'est peut-être ce qu'il me faut.
Alors qu'il me salue et retourne les mains dans les poches vers le trottoir rue en quête d'un autre taxi, je lui attrape la manche. Il se retourne vers moi surpris, et patiente dans l'attente d'une explication.
— Venez avec moi.
Cette fois-ci, le Simon souriant à la limite de l'arrogance, me transmet toute sa douceur dans un regard. Opinant avec prudence, il me suit volontiers jusqu'à mon appartement. Une fois installés dans mon canapé, je lui propose poliment un verre comme c'est l'usage. Étonnamment le grand Simon Bakes semble presque mal à l'aise.
C'est charmant !
Mais nous savons tous les deux pourquoi je l'ai fait monter... Aussi une fois nos verres descendus à grande vitesse, je me rapproche de lui et caresse doucement sa joue jusqu'à ce que la grimace me fasse rapidement ôter ma main de sa peau. Pourtant, il ne se refuse pas à moi.
Au contraire, il saisit mes doigts tendrement et vient les poser autour de son cou. Je ne pense plus et me laisse aller. Ses lèvres se posent déjà sur les miennes. Son baiser tendre, doux, et rapidement affamé.
C'est bon !
Pas aussi extraordinaire qu'avec Riley bien sûr mais je peux aisément m'en contenter. Peut-être même qu'avec le temps je pourrais avoir des sentiments pour lui. Ses mains viennent à la rencontre de mes cheveux et apprennent à me connaître. Sa bouche m'explore de la même façon en descendant lentement sur ma gorge. Puis sur ma poitrine.
Ses dents titillent mes mamelons et je me laisse emporter dans de doux gémissement de satisfaction. En parfaite dominée, je laisse Simon exécuter le moindre de ses désirs. Sa voix gronde lorsque je le caresse et le débarrasse de ses vêtements. La température grimpe, mais nos caresses riment avec tendresse et cela me fait du bien. Je m'enfonce sur le divan pour passer en dessous de son corps et atteindre sa virilité au garde à vous.
Sa peau est douce, sa queue longue et fine. Je l'enfourne goulument dans ma bouche et à l'occasion lèche ses petites balles de golf prêtes à exploser de plaisir. Mais il se retient et agrippe mes cheveux pour me faire remonter.
Son corps chaud se pose sur le mien alors que sa bouche part en quête de la mienne. Son dard gonflé et dur se frotte le long de ma féminité humide et prête à l'accueillir, en m'arrachant de petits gémissements. J'ondule et laisse embarquer dans sa course au plaisir...
Nous finissons notre danse dans mon lit, le temps pour lui de récupérer un préservatif et lorsque je jouis la première fois, je le fais en pensant à Riley... Cela me rend honteuse, alors je titille une seconde fois l'animal qui n'est pas difficile à convaincre et cette fois, je ne pense plus à rien. Seulement au plaisir de l'instant...
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