Vogue

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Le pont était vide et tranquille , tous les matelots dormaient encore , seuls le mousse et quelques marins restaient à la barre et veillaient à ne pas perdre le cap afin de continuer notre voyage. Le Cutty Sark fendait l'eau lentement , la plupart de ses voiles tombées , vieux navire , vestige de temps passés. L'aube se levait lentement et rendait l'atmosphère moins sombre , bien que la pleine lune fût magnifique tout au long de cette nuit sans nuage et sans ombre. La mer prenait des reflets d'ocres et de rouge éclatants donnant l'impression qu'elle fût de flammes et de sang alors qu'elle n'était que d'un calme reposant. J'admirais l'horizon sans pouvoir m'en détacher un instant , subjugué par la beauté crue et froide des versants de montagne que ces îles que nous passions laissaient tomber dans l'océan. Nous étions quelque part perdus entre l'Indonésie et les Philippines , en route pour la Nouvelle-Zélande , transportant thé et laine réservés à la bourgeoisie d'Angleterre et d'Irlande. Notre périple devait durer plusieurs semaines mais les vents favorables et nos escales sacrifiées nous firent gagner quelques jours de voyage. Au milieu de pareils paysages et beautés exotiques de toutes sorte on aurait pu penser qu'aucune personne douée de raison n'aurait voulu reposer un pied à terre afin de retrouver la lassitude de la civilisation. Pourtant , malgré ces îles paradisiaques , ces forêts à la végétation verdoyante et vierges de toute cruauté humaine ainsi que la compagnie ininterrompue de l'océan pur et éclatant d'un bleu azur , quelque chose me manquait... Chaque personne au moins une fois dans sa vie connait cet attachement , et par conséquent aucun d'eux ne pouvait me reprocher le fait de ressentir ce mystérieux sentiments si indéfinissable. Si indéfinissable et pourtant le genre humain à tout de même réussi à lui donner un nom : le manque. Un mot si simple pour un sentiment si complexe , l'ironie est une chose que seule l'homme peux être fier d'avoir inventé. Le manque donc , cet horrible sentiment qui m'assaille malgré ces paysages si beaux et si colorés , de telle manière que même le plus grand des peintres munis de sa plus grande palette ne pourrait espérer ne serait ce que les égalés. Mais alors d'où vient ce sentiment puissant au point d'aveuglé un homme face à l'Éden ? Il n'existe qu'une seule chose capable de faire refuser le paradis à un homme : la femme qui fait battre son cœur.

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