Allongé sur le sol chauffé par le soleil de plomb , invisible dans le feuillage des buissons. Il retient son souffle , immobile , l'oeil planté dans la lunette grossissante. Dans cette lunette un homme , à des centaines de mètres de là , inconscient d'être observé. Légère pression sur la gâchette qui s'enfonce lentement et active tout un assemblage de ressorts et de leviers.
Le percuteur finit par se déclencher frénétiquement et frappe violemment l'arrière de la douille qui suite au choc voit la poudre qu'elle contient s'enflammer et se consumer instantanément. Le gaz produit par la combustion se retrouve coincé entre la douille et la tête de la munition. Impossible de bouger la douille , un seul moyen de s'épandre : pousser la tête de la balle.
Le projectile commence alors son éjection forcée hors du canon qu'elle traverse à une vitesse folle , dépassant les nervures de celui-ci , l'entrainant dans une rapide rotation sur elle-même. La balle s'extirpe du canon , le gaz peut alors lui aussi s'en échapper et le projectile se retrouve entraîné dans son mouvement , fendant l'air à toute vitesse.
100 mètres , 200 mètres , 300... 400... 800 mètres en tout juste une fraction de seconde , un battement de cils... La balle finit par percuté une surface dure , du kevlar , à une vitesse si élevée qu'elle s'en aplatit dessus. Mais c'est insuffisant , aplatie , elle continue sa course et creuse le kevlar avant de passer complètement au travers. Elle passe ensuite les différentes couches de tissu et pénètre dans la peau. Elle traverse le flanc de part en part , créant un large trou à sa sortie , puis finit sa course en s'écrasant au sol. La violence de l'impact produit une petite mais puissante onde de choc , soulevant un épais nuage de poussière.
Le premier homme effectue un mouvement de la culasse qui éjecte la douille encore chaude avant d'enfermer une nouvelle munition dans la chambre.
Le deuxième homme chute lourdement à terre , foudroyé...