Chapitre 14 - 20 novembre 2027
- Allô ! Bonjour Maman.
- Oui, bonjour. J’appelais pour savoir si tu allais bien, vu que j’ai pas eu de nouvelles depuis longtemps…
- Ça va, merci. Et toi ?
Oh mon Dieu, elle était de mauvaise humeur! J’allais passer un sale quart d’heure.
- Et bien, mon fils unique me dénigre. En plus, je ne vois jamais ma petite fille ! Mais sinon, tout va bien.
- Bon, Maman, si tu appelles pour me faire des reproches, c’est pas la peine, on peut raccrocher tout-de-suite.
- Tu as rencontré quelqu’un ?
- Maman ! De quoi je me mêle ?
Rectification : j’allais passer un sale quart d’heure et trois quart de plus à m’en débarrasser.
- Au moins, ça expliquerait ton absence de nouvelles. J’espère juste qu’elle va pas te plaquer comme un malpropre, celle-là ! Pour rien, en plus...
- Maman, j’ai personne, déjà. Et je t’autorises pas à donner ton avis sur ma vie privée.
- Heureusement que j’attends pas ton accord, parce que tu manques de jugeote, mon garçon. Trouve toi une belle jeune femme, ça va la rendre jalouse, et elle regrettera ! Sauf qu’il sera trop tard !
- Passe à autre chose, Maman. Ça fait plus de dix ans. On s’entend très bien, en plus. J’ai aucun problème avec ça.
- Justement, depuis tout ce temps, tu aurais eu le temps de rencontrer quelqu’un de mieux qu’elle et de me faire deux ou trois autres petits-enfants !
- Bon, au revoir Maman. Embrasse Papa de ma part.
- Sébastien, ne raccroche pas !
Je décidais de lui laisser une dernière chance, par pitié.
- Allô ? Tu es là ?
- Quoi ?
- Passe nous voir, bientôt, s’il te plaît.
- Oui, je viendrai…
- Dimanche ? Avec Anouk ?
- Je l’appellerai pour lui demander. On verra, soufflais-je.
- Elle ne sera pas chez toi ?
- Non.
- Je ne suis pas certaine que cet environnement soit sain pour elle. Elle est en plein développement, ça pourrait la perturber. Et puis, tu sais, que tu sois amie avec… enfin, tu sais, ça pourrait mettre des idées dans la tête d’Anouk. Je sais que c’est la mode, mais on doit faire attention. Elle dort chez elle, parfois, Anouk m’a dit ?
- Tu rigoles, j’espère ? Cette fois-ci je raccroche. Au revoir Maman. Ne compte pas sur nous, Dimanche.
- Attends !
Stop ! Là c’était trop. Ma mère vieillissait extrêmement mal. Je n’avais plus envie d’entendre ces bêtises.
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