Chapitre 18 - 4 novembre 2013
Justine, mon amie d’enfance, m’attendait avec sa voiture devant chez moi. Elle m’amenait à la maternité pour y passer une échographie. Comme Sébastien n’était pas là et que de toute façon ça lui faisait plaisir de m’accompagner, autant qu’on partage ce moment entre filles. C’était excitant!
Je la soupçonnais également de s’inquiéter pour moi. J’étais fatiguée, et souvent sans Sébastien, qui était censé travailler moins depuis qu’on s’est installés ici… Bref, n’en parlons plus !
Et je m’attendais quand même à avoir deux bébés d’un coup !
Je sentais qu’elle était soulagée que j’ai aménagé dans ce coin aussi. La ville, pour elle, c’était l’horreur. Et dans mon état, comme elle disait, c’était bien mieux de venir me ressourcer au calme, loin de la pollution.
- Je suis trop contente que tu habites ici, maintenant ! Tu te rends compte, j’ai mis seulement vingt minutes pour venir !
Elle ne tenait plus en place.
- Oui, moi aussi, je suis super contente ! On va pouvoir se voir beaucoup plus souvent maintenant ! ai-je rétorqué comme une gamine excitée.
On n’a pas arrêter de piailler pendant tout le trajet, elle et moi.
J’étais rassurée qu’elle soit présente auprès de moi. C’était certain que je commençais à m’inquiéter : comment allait se passer l’accouchement et le début avec mes bébés?
Le seul hic de ce changement de vie c’est que l’hôpital le plus proche était, lui aussi, à vingt minutes de voiture. Je ne savais pas comment on allait gérer ça le jour de mon accouchement.
La salle d’attente des cabinets de gynécologie était noire de monde. La secrétaire m’a invitée à m’asseoir pendant qu’elle prenait mon nom et remplissait quelques informations générales pour mon dossier afin de me transmettre une fiche de consultation.
Puis, j’ai rejoins Justine, qui avait réussi par je ne sais quel miracle à trouver deux places assises côte à côte. Elle était en train d’envoyer promener une jeune femme, manifestement enceinte, en lui disant que la place était malheureusement prise et qu’il faudrait attendre que l’on soit parties pour l’avoir, car son amie attendait des jumeaux, elle. Si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer !
J’étais en train d’essayer de me retenir de rire en m’approchant d’elle, pour ne pas que la jeune femme éconduite me voie… Mais il a suffi d’un échange de regards avec ma copine pour qu’on se mette à pouffer !
Je m’asseyais tant bien que mal, en toussant de rire. Justine s’essuyait le coin de l’œil du dos de l’index en entrouvrant sa bouche.
- Madame Carrez !
Fin de la rigolade.
- Oui ! me suis-je écriée en me levant d’un coup, les joues en feu, comme si j’avais fait une bêtise.
- Suivez-moi, s’il vous plaît.
Justine s’est levée, elle aussi, et a pris mes affaires. Je lui lançais un petit baiser amical du bout des doigts pour la remercier. Elle m’a fait un clin d’œil en claquant la langue contre le fond de sa bouche, en retour.
- De rien, bébé... a-t’elle susurré, ridiculement.
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