Chapitre 32 - 15 mars 2028

2 minutes de lecture

J’ai fermé les yeux et j’ai senti une larme en couler. Je respirais difficilement. Ce que je venais de voir sur l’écran de mon téléphone m’a mise dans un état second. J’aurai pu être en colère, mais j’étais trop choquée pour ça. J’aurais pu être triste mais j’avais trop honte pour ça. Ou le contraire, je ne sais plus. Ce qu’elle me faisait subir, c’était horrible. Des semaines que ça durait. Il fallait que j’en finisse, et vite.

Elle allait me le payer. Elles allaient toutes me le payer.

J’ai baissé les yeux et ai jeté un dernier coup d’œil à l’écran. On me voyait en photo avec Anouk, en train de l’embrasser. C’était un fake, bien-sûr. La description indiquait qu’on avait la révélation de mon comportement douteux de ces dernières semaines. Je couchais avec une « no-life », tout ça pour pas qu’on sache que j’étais lesbienne, selon Albane. Et selon les dizaines de personnes qui avaient commenté la photo, même si je n’en connaissais pas la moitié. On avait des pratiques sado-maso, a-t’elle ajouté, pour clore le sujet en beauté.

Qu’est-ce que je pouvais faire ? Leur dire que c’était faux ? Ils me croiraient pas. Et puis, le mal était fait. Je ne savais plus quoi faire.

Elle avait ouvert le bal en me montrant une vidéo de moi et Léo dans sa chambre. Ce bâtard nous avait filmés sans que je m’en aperçoive. Et ensuite Albane s’en est servi pour m’obliger à faire ce qu’elle voulait.

Elle m’a dit qu’Anouk était une grosse salope même si ça ne se voyait pas. Elle m’a bassiné avec ça pendant des semaines. Elle m’a bien montée contre elle et m’a préparée à ce qui allait suivre. Et ensuite elle m’a dit qu’on devait la coincer pour lui faire du mal. J’ai dit que je ne pouvais pas être mêlée à ça, que j’allais encore avoir des problèmes et que je ne pouvais pas me le permettre. Je m’étais déjà fait choper par les flics en train de conduire, et j’ai volé plusieurs fois dans des magasins. Plus deux ou trois autres conneries dans le genre.

Là, elle s’est mise à me menacer. Si je ne faisais pas ce qu’elle voulait, à savoir violenter Anouk, elle publierait la vidéo où je me ridiculisais en partant de chez Léo en courant alors que les bisous commençaient à sérieusement devenir des préliminaires. Tout le monde saurait que je suis vierge mais surtout tout le monde croirait que je suis lesbienne. Parce que Léo était vraiment irrésistible pour toutes les filles du collège. Si elles savaient à quel point il était con.

J’ai connu mieux comme cadeau d’anniversaire.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Natacha Fourrageat ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0